2006-12-23

Le pouvoir de la langue nationale

Nouvelles du Cambodge N° 0662-F

LA LANGUE NATIONALE, ARME FONDAMENTALE POUR LIBÉRER NOTRE PAYS DE TOUTE DOMINATION ÉTRANGÈRE

Khemara Jati
Montreal, Quebec
December 21, 2006

“Aksar rolaot cheat roleay
Aksar ponnareay cheat thlai thla”

- If letter disappears, the nation disappears
If letter is brilliant, the nation is excellent -


L’identité culturelle est un concept anthropologique qui désigne une période historique pendant laquelle une communauté, un peuple se reconnaît par des valeurs précises dans ses pratiques, ses concepts, ses pensées, ses croyances, son art etc.

La langue d’un peuple est un outil au service de ce peuple pour transmettre de la pensée. Comme pour toute transmission il existe une fonction d’émission et une fonction de réception : une langue permet de s’exprimer et de comprendre entre individus d’un même peuple. Elle fait partie de notre patrimoine culturel.

La langue d’un peuple est un héritage d’un passé plus ou moins lointain. Chaque mot, chaque expression contient une charge de signification, de sentiment légué par l’histoire qu’il est difficile de traduire dans une autre langue. Il suffit de le constater dans la traduction de la sentence léguée par nos ancêtres, reproduite ci-dessus. Les différences de nuance et de sens entre le texte original et sa traduction ne peuvent être comprises que par une personne qui connaît parfaitement les deux langues. D’ailleurs cette difficulté faite qu’on dit que traduire c’est trahir.

Chaque mot d’une langue a une histoire, même si le locuteur l’ignore. Les mots légués par nos ancêtres forgent la façon de pensée d’un peuple. Certes le sens de chaque mot évolue avec la société, mais il reste toujours compréhensible pour les composants de cette société. Le français du québécois a évolué différemment du français de France. Les accents ne sont plus les mêmes. Heureusement de nos jours les facilités des communications en tous genres et des relations humaines et culturelles permettent d’atténuer ces évolutions divergentes.

La langue est le support de l’identité culturelle. L’écrit rend une langue vivante dans la durée, il est le support de l’histoire. Le concept même de l’histoire, est né avec l’écrit. L’écrit est donc la base de notre identité culturelle, la base de notre unité culturelle.

Pour préserver sa culture et son identité, une nation se doit de valoriser sa langue. La langue d’un peuple est son patrimoine le plus précieux. Perdre sa langue c’est perdre son identité, son passé et rendre son histoire incompréhensible.

Nos compatriotes au Cambodge ont bien compris cette importance de notre langue écrite. Le premier « Dictionnaire du Khmer Ancien (traduit en langue cambodgienne de nos jours) a été publié en l’an 2000 par le Professeur Long Seam, financé par la Fondation Toyota du Japon. Il est souhaitable que les Cambodgiens qui veulent aux sources de notre langue et de notre écriture possèdent ce Dictionnaire. Il ne coûte que 25 $US. Ils peuvent alors comparer l’écriture et la langue anciennes de nos ancêtres (VIè siècle) avec l’écriture et la langue de nos jours. C’est cette langue et cette écriture, qui ont préservé jusqu’à nos jours notre identité culturelle nationale.

Signalons aussi que grâce au regrettée Ingrid Muan, une Américaine d’origine Suédoise, le Cambodge possède maintenant des imprimeries modernes. Les livres, revues, journaux et autres écrits en langue nationale de bonne qualité sont maintenant disponibles dans des librairies florissantes.

Nous reproduisons ci dessous deux articles parus dans le journal Cambodge Soir du 21 décembre 2006.

« Les ordinateurs savent parler khmer’
« Avec l’émergence du khmer en informatique, les cracks de la saisie »

Il y a donc des Cambodgiens connaissant bien notre langue, notre écriture et l’informatique qui ont collaboré des années pour arriver à ce résultat extrêmement important pour permettre à nos compatriotes de se communiquer à travers le monde et aussi à rendre plus aisée la saisie des textes en cambodgien.

Note : This article is also available into english upon request.
Cambodge Soir
Le 21 décembre 2006
Les ordinateurs savent parler khmer
L’Organisation gouvernementale NIDA et la fondation Wordforge ont lancé en 2004 un projet destiné à permettre aux Cambodgiens non anglophones d’utiliser l’outil informatique dans leur propre langue, le khmer. La première étape de cette « Khmer Software Initiative » (KhmerOS) a consisté à intégrer le khmer dans le système unicode, un standard international de codification des caractères, utilisable sur la plupart des plate-formes et navigateurs Web, après une installation rapide et simple. Des claviers khmers standards, mis au point par le DiDA, ont commencé à être distribués dans les administrations et sont désormais disponibles dans le commerce.
KhmerOS a aussi développé en l’espace de deux ans un ensemble d’outils informatiques en langue khmère. La suite OpenOffice 2.0, qui comprend des logiciels bureautiques (aux fonctions similaires à celles des Word, Excel, Access et Power Point du Pack Office de Microsoft), a été adaptée intégralement en khmer. De source libre (et donc exploitable et modifiable à loisir), elle présente un gros avantage : elle est gratuite ! De même, d’autres logiciels, tel un gestionnaire de messagerie, Moyoura, et un navigateur Web, Mékhala, ont été développés en khmer et sont gracieusement mis à disposition des internautes.
Informations et téléchargement gratuits sur www.khmeros.info

Cambodge Soir
Le 21 décembre 2006
Avec l’émergence du khmer en informatique arrivent les cracks de la saisie
Tuon Samân tape vite et sans ba­vure, et a même gagné un prix pour cela. Ce jeune professeur, qui en­seigne l'informatique dans un or­phelinat de l'ONG Aspeca à Siha­noukville, a été sacré homme le plus rapide du Cambodge, lundi, à l'issue de la finale du tout premier concours national de saisie de textes en khmer Unicode et de création de do­cuments bureautiques avec des lo­giciels de langue khmère.
Après une première série de tests organisés durant quatre semaines dans dix-sept provinces, à laquelle près de 1 000 personnes ont partici­pé, 37 concurrents ont été sélec­tionnés et se sont affrontés à Phnom Penh en finale, lundi, devant des écrans d'ordinateur. Le but du jeu: taper le plus vite possible un texte en Khmer Unicode puis mettre en for­me le plus rapidement possible un document bureautique type en utili­sant la suite de logiciels libres de droit et en langue khmère OpenOffice.
Cinq lauréats ont ainsi montré tou­te leur dextérité. Le champion, Tuon Samân, travaille pour l'Aspeca de­puis 2000, année de l'ouverture des premiers ateliers informatiques dans cette ONG d'aide à l'enfance. Il est secrétaire du collège de for­mateurs de cette association, qui compte aujourd'hui, parallèlement à ses nombreuses activités, 15 ate­liers informatiques auxquels participent quelque 400 élèves.
Preuve que dans ce domaine la valeur n'attend point le nombre des années, le vice-champion de ce concours, Eng Titya, élève au collè­ge Net Yang de Battambang, n'est âgé que de douze ans. Les trois prix suivants ont été attribués à deux étudiants de l'Université royale de Phnom Penh (URPP) et à un élève de Kompong Cham.
Organisée sous la houlette de l'Autorité nationale pour le dévelop­pement des technologies de l'infor­mation et de la communication (NiDA), assistée de la fondation Wordforge (une organisation de dé­fense des "langues menacées nu­mériquement") et avec le soutien d'lnWent (une société allemande spécialisée dans la coopération in­ternationale), cette manifestation a surtout eu le mérite de prouver qu'utiliser un ordinateur en langue khmère n'est désormais plus un casse-tête réservé aux seuls "nerds" (jeunes intoxiqués d'infor­matique). Les outils développés dans le cadre du projet KhmerOS permettent désormais à tout utilisa­teur khmérophone de faire de la bu­reautique ou de naviguer sur Inter­net sans avoir recours à une autre langue. "'Avec les outils développés par KhmerOS, il n'est plus obliga­toire de maîtriser l'anglais, souligne Jean- Yves Fusil, coordinateur des ateliers informatiques de l'Aspeca. Auparavant, les élèves de nos ate­liers commençaient les cours vers l'âge de 14ans. Aujourd'hui, des en­fants commencent à apprendre à utiliser un ordinateur vers 10 ans." Un jeu d'enfants !
Laurent Le Gouanvic

Publié par Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 21 décembre 2006

Carte du Cambodge avec tous les sites archéologoques

Nouvelles du Cambodge N° 0660-F

PUBLICATIONS DES CARTES DU CAMBODGE AVEC TOUS LES SITES ARCHÉOLOGIQUES

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 13 décembre 2006

Nous sommes heureux de reproduire ci-dessous un article paru dans Cambodge Soir du mardi 12 décembre 2006, concernant un recensement des sites archéologiques du Cambodge. Bernard Philippe Groslier disait que l’archéologie c’est l’histoire. C’est même la partie des témoignages de nos ancêtres, les moins altérés par les subjectivités des textes écrits. Nous reviendrons avec B. P. Groslier concernant les légendes qui entourent le développement de la civilisation angkorienne. Nous reviendrons sur cette question avec la découverte de l’épave d’un bateau du XVIè siècle, naufragé au large de nos côtes avec son précieux chargement de marchandise.

Nos félicitations à Bruno Bruguier qui a mené à bien ce recensement avec le financement de l’Ecole Française d’Extrême-Orient (Efeo).

Nous souhaitons qu’un même recensement soit fait dans l’ensemble de territoire occupé par l’Empire Khmer au sommet de son expansion, c’est-à-dire en Thaïlande, au Laos et au Vietnam, avec les noms anciens des lieux donnés par les Cambodgiens. En effet Louis Malleret a pu déterminer le site de Oc Ev grâce aux indications données par les habitants cambodgiens de la région.

Il est important de remarquer que la concentration des habitants dans la région d’Angkor n’est pas le la même nature de nos jours et la période angkorienne. En effet Angkor était la capitale du Cambodge et aussi le centre de production agricole. De nos jours, la concentration humaine est récente et les habitants vivent principalement du tourisme. La production agricole y est négligeable.

Cette constatation ne demande-t-elle pas une explication ? Pour cela ne faut-il pas revenir aux explications données par B. P. Groslier dans son article «La Cité Hydraulique Angkorienne : Exploitation ou Surexploitation du Sol ? » ? (Bulletin de l’Efeo, 1979, LXVI, pages 181 à 202 ; on trouve aussi cet article dans « Mélanges sur l’Archéologie du Cambodge », Bernard Philippe Groslier, Ed. Réimpression de l’Efeo N° 10, Paris 1998 ; signalons aussi une biographie intéressante de B. P. Groslier dans « Hommage à Bernard Philippe Groslier », sous la direction de Georges Condominas, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris 1992).

Il est souhaitable que toute personne qui s’intéresse à l’histoire du Cambodge, se doit de lire et relire cet article pour comprendre la fin inéluctable de la civilisation angkorienne. D’autre part se poser aussi des questions sur la production agricole d’Ayuthia. De nos jours, l’avenir d’une nation ne réside-t-il pas dans le développement de son économie, en particulier dans les industries à hautes valeurs ajoutées ? C’est-à-dire dans les investissements dans l’éducation et la recherche ?

Note : This article is available into english upon request.
Cambodge Soir
mardi 12 décembre 2006
Patrimoine archéologique du Cambodge
Des cartes provinciales pour valoriser la diversité archéologique du royaume
Entamé il y a plus d'une décennie, l'immense travail d'inventaire des sites archéologiques du royaume lancé par l'École française d'Extrême-Orient (Efeo) en collaboration avec le ministère de la Culture est aujourd'hui achevé. Plus de 4 000 sites ont été recensés, décrits et cartographiés, un travail de fourmi destiné aux chercheurs et aux autorités que l'Efeo a décidé de mettre à la disposition du grand public. Dès aujourd'hui, une carte archéologique de l'ensemble du pays est disponible chez Carnets d'Asie et dans toutes les bonnes librairies. Avant la fin de l'année, six cartes provinciales (Banteay Meanchey, Battambang, Kompong Chhnang, Kampot, et la zone du bassin de Mékong) seront mises en vente, neuf autres devant l'être d'ici avril prochain (Oddar Meanchey, Siem Reap, Pursat, Preah Vihear, Takéo, Phnom Penh-Kandal, Prey Veng, Svay Rieng et Kompong Cham). La carte générale, qui propose une vue globale de la densité des sites, sans distinction d'époques, est a priori destinée à la communauté scientifique pour laquelle elle constituera un outil précieux pour comprendre les logiques d'occupation du territoire au fil des siècles.
Un simple coup d'œil permet d'ailleurs de s'apercevoir qu'elle se superpose presque parfaitement à une carte contemporaine des densités de population. « Il y a quelques exceptions comme la province de Preah Vihear, très riche d'un point de vue archéologique mais totalement dépeuplée. Cela fait partie des cas intéressants à étudier », explique Bruno Bruguier, responsable du projet « inventaire » à l'Efeo. Les cartes provinciales présentent-elles un intérêt pratique plus évident pour le profane. Pour chaque province, tous les sites connus - des temples majeurs aux simples tertres - sont localisés de façon exhaustive, les plus grands ensembles (Banteay Chmar, Sambor Prey Kuk, Koh Ker, Preah Vihear...) faisant l'objet d'un « zoom », un plan d'une extrême précision réalisé à partir de photos aériennes. Ces cartes pourront ainsi guider les amateurs de vieilles pierres dans les zones les plus mésestimées du royaume, même si on peut regretter que seules les routes nationales soient indiquées.
Ces premiers produits dérivés de l'inventaire de l'Efeo présentent des intérêts multiples. Ils fournissent d'abord aux autorités et aux acteurs de développement un outil de gestion du patrimoine, jusque-là incomplet, voire inexistant. La Banque mondiale a ainsi déjà sollicité l'expertise de l'Efeo afin d'apprécier le patrimoine archéologique de zones visées par plusieurs chantiers comme la construction de la RN6 ou encore l'installation de lignes à haute tension entre le Laos et Stung Treng. Les cartes, assorties des plans aériens, permettront en outre aux autorités de développer le potentiel touristique de certains sites en prenant en compte leur environnement, ce qui peut se révéler utile lorsqu'il s'agira de construire une route d'accès dans un ensemble complexe de temples. Enfin, la diffusion de ces outils auprès du grand public vise à ouvrir au développement touristique la diversité du patrimoine provincial, à l'heure où les efforts des décideurs et l'intérêt du grand public se portent essentiellement sur Angkor (lire ci-dessous). Soren Seelow
Angkor et le « désert » archéologique cambodgien
L'inventaire de l'Efeo a pour objectif de valoriser la richesse spatiale, et chronologique, du patrimoine archéologique khmer à l'heure où celui-ci se résume bien souvent au seul complexe angkorien et à la période qui y est associée. « Il y a aujourd'hui un hiatus énorme entre la focalisation sur le site d'Angkor et les travaux consacrés au reste du patrimoine provincial », explique Bruno Bruguier, responsable du programme « inventaire » à l'Efeo. « Cet inventaire invite à sortir du mythe angkorien au profit d'une approche spatiale du développement de la civilisation khmère. »
En 1991, quand les grandes lignes de la politique de conservation du patrimoine se sont dessinées, les efforts se sont tout naturellement portés en priorité sur Angkor, joyau culturel qu'il fallait à tout prix préserver en raison de sa richesse intrinsèque et du fait que le reste du patrimoine était encore en grande partie inaccessible. Quinze ans plus tard, cette focalisation sur Angkor et quelques grands sites est toujours d'actualité, menaçant de reléguer des pans entiers de l'histoire architecturale khmère dans les oubliettes de la recherche et du tourisme, met en garde le chercheur. « Angkor, qui n'a pas besoin d'argent, continue d'en recevoir, alors que des sites secondaires bien plus menacés ne reçoivent rien car ils ne sont pas assez rentables ou médiatiques. Cette hyperfocalisation se fait au détriment de la diversité du patrimoine et des sciences humaines au Cambodge : l'histoire, l'ethnologie, l'anthropologie sont délaissées... Il ne reste plus guère que l'archéologie, et encore, l'archéologie angkorienne », regrette-t-il.
Une rapide comparaison entre deux régions cartographiées par l'Efeo souligne l'importance qu'il y a à préserver et à étudier des zones archéologiques ne présentant pas un intérêt touristique évident. « A Svay Rieng, nous ne connaissions en 2001 que 25 sites. L'inventaire a permis d'en mettre au jour 250 nouveaux, dont deux seulement présentent un intérêt touristique. A Preah Vihear, aux 156 sites connus s'en sont ajoutés 150, dont 63 présentent un potentiel pour le tourisme. La province de Svay Rieng est donc très pauvre du point de vue architectural, mais elle est un élément très important pour la connaissance du Cambodge ancien car elle représente l'origine géographique de la civilisation khmère », explique Bruno Bruguier.
Si cette connaissance approfondie du patrimoine est nécessaire pour les sites secondaires, elle l'est tout autant pour les sites présentant un potentiel touristique, estime-t-il : « Le développement économique de sites comme Koh Ker se fait aujourd'hui sans prendre en compte les recherches réalisées par le passé. On a reproduit un modèle occidental de gestion du patrimoine qui privilégie un développement touristique rapide au détriment de l'étude. Il serait plus logique de fonder les plans de développement sur des études approfondies, pour la recherche bien sûr, mais également pour assurer un minimum de cohérence dans l'exploitation touristique de ces sites ».
Cambodge Soir du mardi 12 décembre 2006

Le "Triangle indochinois" : Une autre opinion

Nouvelles Du Cambodge N° 0661-F

UNE AUTRE OPINION SUR LE «Triangle Indochinois»

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 18 décembre 2006

Nous reproduisons ci-dessous une autre opinion concernant le plan vietnamien pour transformer nos provinces du Nord-Est en arrière pays pour les ports vietnamiens sur la Mer de Chine Méridionale. La démocratie c’est le dialogue entre les opinions différentes sur le même sujet. Ainsi nos lecteurs peuvent se faire une meilleure idée sur le sujet.

L’auteur de l’article ci-dessous, intitulé à juste raison « Le Triangle de nouveaux conflits » de Dy Kareth. Cet article est en accord avec notre article « Nouvelles du Cambodge N° 0647 – La route de libération du Cambodge de la domination vietnamienne » pour qualifier que ce projet tend à annexer nos provinces du Nord-Est par Hanoi.

L’article donne d’autre part des informations sur les aides des grandes puissances. Le problème est de savoir comment qualifier de bon ou mauvais pour le Cambodge et les Cambodgiens, les aides des grandes puissances et même du Vietnam ? Nous savons par expérience que chaque grande puissance, chaque pays ne nous aide que pour défendre ses intérêts géostratégiques (1). Ne perdons jamais ce point de vue essentiel pour notre avenir. Alors sur quelles bases juger les aides des grandes puissances ? Les aides de telle ou telle grande puissance, sont-elles 100 % mauvaises ou 100 % bonnes pour nous ? Sur quelles bases juger ?

Pour cela, ne faut-il pas d’abord connaître nos besoins pour rassembler les Cambodgiens. Mais comment rassembler nos compatriotes ? Sur seulement par des appels à ce rassemblement ? L’Union peut-elle se faire sans au moins un certain nombre d’intérêts communs ou tout au moins convergents ? Dans tous les pays développés comme la Corée du Sud, le Japon, Singapour, la Malaisie ou le Vietnam par exemple, l’unité nationale est basée sur :

A / l’identité culturelle commune basée sur une même langue, parlée, écrite et imprimée pour l’ensemble du peuple et enseignée de la maternelle à l’université, avec une deuxième langue étrangère à partir d’un certain niveau.

B / le développement économique et la prospérité pour l’ensemble du peuple. Pour cela, il faut des usines pour fabriquer et développer toutes sortes de produits utilitaires et d’un certain niveau technologue allant jusqu’à des industries de pointes à fortes valeurs ajoutées. Il faut aussi préciser qu’une partie importante de ces usines doit être entre les mains des Cambodgiens : capitaux et main-d'œuvre à tous les niveaux.

Dans ces conditions un meilleur climat social s’instaurera progressivement.

C / une amélioration constante des moyens de communication à l’intérieur du Cambodge, dans le but de permettre le déplacement rapide des personnes et des biens et de transformer l’ensemble de notre pays en un véritable arrière pays pour développer notre port de Kompong Som.

La base stratégique de tous ces objectifs est la formation le plus rapidement en grand nombre des ingénieurs, techniciens en tout genre, des médecins, des historiens, des archéologues, des philosophes…de plus haut niveau possible pour travailler dans ces usines de plus en plus de hautes technologies et dans les laboratoires de recherches en tout genre. L’enseignement et la recherche sont les emplois de demain, le garant de notre indépendance nationale.

Dans un autre article nous examinerons en détail les aides des grandes puissances, leurs utilités pour nous, d’après les critères énumérés ci-dessus.

Notes : This article is also available into english upon request.

(1) « Le traité de San Francisco va aussi être l’occasion de fixer le principe de paiements en réparations des dommages de guerre. Le système adopté par le Japon aux pays asiatiques victimes de destruction opte pour un règlement en nature ou sous forme de prêts publics, ou privés. Ce principe s’avère très favorable aux intérêts japonais, car le Japon a besoin d’ouvrir de nouveaux marchés compte tenu du fait que le marché américain de l’époque ne peut absorber ses produits peu adaptés à la demande intérieure américaine. Les dispositions prises en 1952 offrent donc sur un plateau d’argent des marchés asiatiques et d’innombrables infrastructures à reconstruire. » Dans « Japon – Vietnam, histoire d’une relation sous influences » par Guy Faure et Laurent Schwab, Ed. IRASEC, Paris – Bangkok 2004, page 42



CFC/CBC newsletter 09 DEC 2006
NOTES :

LE « TRIANGLE » DE NOUVEAUX CONFLITS

Le « Triangle de développement » ou « Triangle indochinois », selon les Vietnamiens, est une vaste région de hauts plateaux et de forêts vierges d’environ 120.400 Km², englobant dix provinces frontalières du Vietnam, du Laos et du Cambodge (VLC), formant le centre encore peu habité de l’ex-Indochine Française, et s’étendant d’est en ouest de la Chaîne Annamitique au Mékong du Laos et du Cambodge (1). La création « officielle » de ce Triangle a été annoncée en 1999 à Hanoi par les Premiers ministres « frères » vietnamien, laotien et cambodgien, puis proclamée solennellement à Vientiane en novembre 2004, au moment de la tenue de la 10e réunion de l’ASEAN. A cette dernière occasion, un « Plan d’aménagement global » (« Master Plan ») du Triangle a été adopté. Entre temps et jusqu’en ce moment, les terres des « Montagnards » du Vietnam, du Laos et du Cambodge, d’une manière ou d’une autre, ont été brutalement spoliées par les autorités gouvernementales, les anciens propriétaires dépossédés et chassés vers d’autres lieux insalubres, sinon massacrés (2).

Le Japon, sollicité par Hanoi à devenir le plus grand bailleur de fonds du Vietnam, a donné son « soutien » à cette création, mais n’a promis jusqu’ici qu’une aide modeste de 2 milliards de yen (17,3 millions de $US) à « certains mini-projets », contre une demande minimum vietnamienne de 300 millions de $US pour des projets sociaux et éducatifs. Depuis deux ans, faute de financement suffisant, le « Plan d’aménagement global » du Triangle a du mal à être mis en œuvre, sauf pour sa partie « sécurité et défense communes ». Le grand projet n’est pas abandonné pour autant, bien au contraire. Avec son « nouveau rôle dans la région », consacré par sa nouvelle alliance avec les Etats-Unis d’Amérique - alliance officialisée lors du sommet de l’APEC à Hanoi en novembre dernier -, le Vietnam a convoqué immédiatement un nouveau « sommet » (des 4 et 5 décembre 2006, à Da Lat) avec les deux autres pays engagés dans le Triangle, y compris les chefs de leurs provinces enrôlées, et le Japon.

Des politiques prioritaires et spéciales
La déclaration commune, à l’issue du dernier « sommet » du 5 décembre des trois Premiers ministres VLC, n’est qu’une large reprise de celle dite « de Vientiane » de 2004, dont la nécessité de « mobiliser des sources de fonds pour les projets de développement déjà convenus », chacun des trois pays devant réserver une part « prioritaire » de son budget national pour l’aménagement du Triangle. A Da Lat, l’on a déterminé cette « nécessité d'établir les politiques prioritaires communes et spéciales en faveur du Triangle pour créer un environnement d'investissement et d'affaires favorable, visant à attirer les investisseurs des trois pays et du tiers pays dans ce Triangle ».

En effet, depuis Vientiane, la mobilisation des sources de fonds et leurs destinations du Laos et du Cambodge n’ont pu être vraiment coordonnées par Hanoi. Le Laos, fermé par les dictateurs de Vientiane dans le cadre de leurs « relations spéciales » avec Hanoi, vit dans la stagnation économique depuis 30 ans. N’ayant reçu que très peu d’apport de la Communauté internationale et encore moins d’investissements étrangers, l’économie laotienne a longtemps dépendu du bon vouloir de Hanoi. Mais, avec la reprise des relations entre le Laos et la Chine populaire en 1988, les échanges économiques se sont multipliés entre les deux pays également. La Chine, devenue riche, a fourni au Laos (et à ses dirigeants) d’importantes « assistances » financières et techniques, avec en particulier la construction de routes, de ponts et de barrages hydroélectriques dans l’ouest laotien, et dans l’intention évidente de l’attirer dans son orbite. Le Laos, donc, malgré ses mirifiques promesses répétées à Hanoi, n’a pas les moyens de financer sa part des travaux de l’aménagement du Triangle.

Il reste le Cambodge de M. Hun Sen pour contribuer au financement dudit Triangle, puisque, depuis quelques temps, il a reçu annuellement plus d’un milliard de dollars US d’aide internationale et de prêts à très bas taux d’intérêt, ainsi que des projets d’investissement étrangers de plusieurs centaines de millions de dollars. Cependant, M. Hun Sen ne semble pas trouver non plus de moyens financiers disponibles pour l’aménagement prévu par le « Plan global » pour les provinces du Cambodge. Même avec « une croissance économique moyenne de 8,2%, de 1994 à 2005, et de 13,5% en 2005 », selon sa propre affirmation, M. Hun Sen est incapable d’augmenter de 10 ou 20% les salaires de misère des fonctionnaires de 40$US/mois en moyenne, bloqués depuis une décennie. Seule la corruption - estimée par des économistes à plus de 600 millions de dollars en 2005 - s’est amplifiée avec ces croissances économiques, creusant un plus large fossé entre nantis et miséreux. Cependant, à côté de ses prêts sans intérêt et ses aides « sans contrôle » - dont M. Hun Sen s’est plu à glorifier à tout propos, la Chine populaire est devenue le plus grand investisseur étranger (448 millions de $US en 2005 et presque autant en 2006) au Cambodge, devant le Japon, la Corée du Sud et la Malaisie. La Chine est maintenant partout dans le pays, avec ses capitaux, ses immeubles, ses routes, ses usines, ses chantiers et ses personnels, de Stung Trèng et Mondulkiri à Kampot et Sihanoukville - où M. Hun Sen vient de la permettre de « co-créer » avec lui une modeste zone économique spéciale (pour 100 millions de $US) en face des sites de futurs gisements d’hydrocarbures cambodgiens.

Mais, le Vietnam qui connaît un plus grand boom économique et qui reçoit depuis quelques années des milliards de dollars d’aide et d’investissements étrangers n’a pas pu non plus mobiliser une partie de ses fonds pour l’aménagement socio-économique du Triangle, sauf pour quelques plantations « privées » de caféiers, de théiers et d’hévéa et un petit barrage hydroélectrique sur le fleuve Sésan. La grande idée de Hanoi, exprimée en 2004 et confirmée encore récemment à Da Lat, est la mise en marche du « Comité de coordination commune, (lequel doit) se réunir annuellement - au niveau des gouvernements et au niveau des provinces engagées - pour élaborer les politiques prioritaires communes et spéciales pour ce Triangle et appeler les trois pays, les pays tiers et les organisations internationales à y investir ». En d’autres termes, le Vietnam va forcer progressivement ses deux « associés », surtout le Cambodge, à lui soumettre préalablement toutes leurs décisions aussi bien sur leurs dépenses budgétaires, que sur la destination de l’aide internationale et sur l’autorisation des investissements étrangers dans leur pays respectif. Le Vietnam tient donc désormais à diriger de près les aménagements des économies du Cambodge et du Laos en réponse aux exigences de celle du Vietnam. M. Hun Sen devra donc revoir les options de sa « politique » économique, du moins celles relatives aux investissements chinois au Cambodge.

Une position éminemment stratégique
Jusqu’à présent, la région dudit Triangle n’a été « fréquentée » que par des troupes en guerre et par des maquisards anti-gouvernementaux laotiens, cambodgiens ou vietnamiens. Personne n’a songé vraiment à améliorer la vie des tribus d’indigènes qui y peuplent et qui ont servi de forces supplétives aux uns et aux autres dans leur lutte respective. Etant donné la géographie et la démographie da la région, sa mise en valeur représenterait un véritable gouffre financier, dont personne n’ose espérer un retour profitable, même à long terme (3). Mais, il reste qu’elle constitue un nouvel espace de colonisation pour le Vietnam qui, avec ses 85 millions d’habitants et une croissance annuelle de 2%, connaît d’insurmontables problèmes démographiques et de graves crises socio-économiques, menaçant constamment sa stabilité interne. En termes politiques, selon l’ex-Premier ministre vietnamien Phan Van Khai, le Triangle doit « contribuer pour une part active au renforcement des relations de coopération d'amitié traditionnelle entre les trois peuples…Les dirigeants des trois pays (sont) déterminés à porter les relations entre les trois pays à une nouvelle hauteur de la fraternité traditionnelle, de la coopération intégrale, de la compréhension et de la confiance réciproques ». Le nouveau Premier ministre Nguyen Tan Dung, comme son prédécesseur, y voir « une nouvelle base pour la consolidation de la paix, de la stabilité, de l'intégration et du développement dans la sub-région du Mékong et dans la région ». Le Triangle devra ainsi résorber une bonne partie de la crise vietnamienne.

Or, pour les dirigeants de Hanoi, le plus grand facteur d’instabilité au Laos et, surtout, au Cambodge est l’influence grandissante de Pékin dans ces pays. La présence chinoise, à l’heure actuelle, est même visible dans la zone cambodgienne du Triangle, avec ses constructions de routes en Stung Trèng, ses exploitations forestières en Mondulkiri et ses unités de prospections minières en Ratanakiri, etc., non sans quelques conflits avec les populations des lieux. Aux yeux des Vietnamiens, ces investissements chinois menacent la « stabilité » du Triangle et celles des trois pays « indochinois ». Elle doit représenter un « danger » même pour toute la région, au point que le chef du PCV, M. Nong Duc Manh, recevant M. George W. Bush en novembre dernier, se mette en devoir d’exhorter les USA à s’investir en force de nouveau au Vietnam, à « mettre le passé de côté et regarder vers le futur », afin de « fonder une coopération complète » entre les deux pays, y compris sur le plan militaire.

Sur le plan militaire, d’ailleurs, personne ne connaît la région du Triangle mieux que les généraux de Hanoi qui l’ont incessamment utilisée pendant et après les deux guerres d’Indochine. Le Triangle occupe « une position éminemment stratégique sur les plans politique, économique, social, environnemental et écologique… » (M. Phan Van Khai, en janvier 2002), pour le contrôle de Hanoi sur le Laos, le Cambodge et le sud du Vietnam. A présent, grâce à l’aide éventuelle - financière et, pourquoi pas, militaire - du Japon et des USA, Hanoi serait de nouveau en mesure d’imposer ses vues sur les options économiques et politiques de Vientiane et de Phnom-Penh, et de « couper » ainsi la route terrestre de l’avance chinoise vers le Golfe du Siam. Par la même occasion, elle consoliderait sa colonisation du Laos et du Cambodge (4) et réussirait même à intégrer ces deux pays dans sa Fédération Indochinoise tant voulue par le PCV, avec, cette fois-ci, la bénédiction nécessaire du Monde Libre.

Devant de tels objectifs politiques inclus dans le projet du Triangle, le problème de son développement économique devient beaucoup plus aléatoire qu’ailleurs pour tout le monde. Mais, dans ce projet, le Vietnam s’engage déjà, à divers niveaux du Laos et du Cambodge, à développer des foyers de nouveaux conflits, à l’issue desquels il serait le principal gagnant,… en supposant que la Chine, son grand « compétiteur » actuel, va accepter de se retirer rapidement du « jeu ».

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(1) : Ce sont les provinces de : Kon Tum, Gia Lai, Dac Lac et Dac Nông (Vietnam) ; Attapeu, Sékong et Saravan (Laos) ; Stung Trèng, Ratanakiri et Mondulkiri (Cambodge).
(2) : Dy Kareth, Le « Triangle de Développement » expansionniste, Publications du CFC-CBC, Paris, 22 août 2005.
(3) : De retour de Da Lat, selon AKP, M. Hun Sen et ses ministres appellent « les compagnies privées à investir dans la région du Nord-Est du Cambodge, inclue dans le Triangle de développement CLV, pour en faire un 4e pôle économique en 2015, après Phnom-Penh, Sihanoukville et Siemreap »
(4) : En 2003, le nombre des « immigrants » vietnamiens au Cambodge depuis 1979 a déjà atteint 4,5 millions sur une population totale de 13 millions.

Paris, le 9 décembre 2006
Le Comité des Frontières du Cambodge
en France et dans le monde.
Dy Kareth,
Vice-PrésidentCambodia's Borders Committee : http://www.cfcambodge.org/ ( http://www.cfcambodge.org/ ) Email : secretariat@cfcambodge.org ( mailto:secretariat@cfcambodge.org )

2006-12-12

Lettre au gouvernement de la Malaisie

Lettre au gouvernement de la Malaisie

Montréal, le 10 décembre 2006

Mission diplomatique Haut-commissariat de Malaisie60, rue Boteler,
Ottawa, Ontario,
Canada, K1N 8Y7
Téléphone : (613) 241-5182/731-2955/265-4824 (24h)
Fax : (613) 241-5214
http://home.istar.ca/~mwottawa - malottawa@kln.gov.my

Je vous prie de bien vouloir faire suivre cette lettre au Gouvernement de la Malaisie

Son Excellence, Monsieur l’ambassadeur,

L'équipe de Khemara Jati (Associations de presses cambodgiennes à l’étranger) et ses amis sont heureux d'apprendre que le gouvernement de Malaisie, de concert avec le gouvernement de la Finlande, vient de permettre à Heng Pov d'obtenir l'asile politique en Finlande.

En cette journée internationale des Droits de l'Homme, nous exprimons nos félicitations et nos remerciements au gouvernement de la Malaisie et au groupe de juristes agissant au nom de la morale et des Droits de l’Homme, pour cette importante décision d'humanité et de justice. Cette importance initiative du gouvernement de Malaisie répond aussi aux souhaits du peuple cambodgien.

Heng Pov est un témoin de première importance concernant de nombreux crimes et massacres commis au Cambodge depuis plus de dix ans. Pour cette raison Heng Pov a été poursuivi et condamné arbitrairement pour des raisons politiques. Sa vie est en danger. Le gouvernement de Malaisie a porté assistance à une personne en danger de mort, en refusant de remettre Heng Pov aux autorités de Phnom Penh. Le Gouvernement de Malaisie a fait preuve de justice et d’humanité en accueillant Heng Pov pendant un certain temps sur son territoire.

Nous tenons à exprimer de nouveau, notre profonde gratitude au Gouvernement de Malaisie, qui a permis la réussite du voyage de Heng Pov à Helsinki.


Prasit Kuoch
Pour Khemara Jati
khemarajati@sympatico.ca
Téléphone : 514-596-0896
Fax : 514-596-1423

Lettre au gouvernement de la Finlande

Montréal, le 10 décembre 2006


Lettre à Son Excellence
Monsieur L’ambassadeur Pasi Patokallio,
Ambassadeur de Finlande au Canada
55 Metcalfe Street, Suite 850
Ottawa, Ontario K1P 6L5 Canada
Tél:+1-613-288 2233
Télécopieur: +1-613-288 2244
Courriel: embassy@finland.ca


Prière faire suivre cette lettre au Gouvernement de la Finlande


Son Excellence, Monsieur l’ambassadeur,

L'équipe de Khemara Jati (Associations de presses cambodgiennes à l’étranger) et ses amis sont heureux d'apprendre que l’ambassade de la Finlande en Malaisie, avec l'accord du gouvernement malaisien, intervienne pour permettre à Heng Pov d'obtenir un asile politique au Finlande.

En cette journée internationale des Droits de l'Homme, nous exprimons nos félicitations et nos remerciements au gouvernement de la Finlande et au groupe de juristes agissant au nom de l’Humanité et des Droits de l’Homme, pour cette importante initiative pour la justice au Cambodge, premier pas pour mettre fin à la « Culture de l'Impunité ». Cette importance initiative du gouvernement finlandais répond aussi aux souhaits du peuple cambodgien.

Le gouvernement de la Finlande a fait preuve d’humanité, durant les cinq dernières années, envers le peuple Cambodgien en accueillant sur son territoire plusieurs familles cambodgiennes poursuivies arbitrairement pour des raisons politiques par les autorités de Phnom Penh.Nous tenons de nouveau à exprimer notre profonde gratitude au Gouvernement de la Finlande, qui a permis la réussite du voyage de Heng Pov à Helsinki.


(Signature)
Prasit Kuoch
Pour Khemara Jati
khemarajati@sympatico.ca
Téléphone : 514-596-0896
Fax : 514-596-1423

2006-12-09

Heng Pov en Finlande

Nouvelles Du Cambodge N° 0656-F

HENG POV EN FINLANDE, RÉUSSITE GRÂCE À LA RUSE ET AU SECRET DE L'OPÉRATION

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 7 décembre 2006

Enfin tous les Cambodgiens et une grande partie de l’opinion internationale ont appris avec joie l’arrivée de Heng Pov en Finlande. Nous exprimons notre profonde gratitude au gouvernement finlandais d’avoir accepté de donner asile politique à Heng Pov, au gouvernement de Malaisie pour son refus d’envoyer Heng Pov au Cambodge ainsi qu’à tous ceux, Cambodgiens et étrangers qui ont permis la réussite de cette opération souhaitée par l’unanimité des Cambodgiens où qu’ils se trouvent.

Les opinions des représentants de l’ONU au Cambodge pour le respect des Droits de Homme comme le Professeur Leuprecht et plus récemment Yash Gai montrent aussi que la communauté internationale se montre de plus en plus préoccupée par les violations de plus en plus graves et de plus en plus ouvertes des droits les plus fondamentaux des Droits de l’Homme comme l’emprisonnement des innocents pour l’assassinat du chef syndicaliste Chea Vichea et le récent massacre des prisonniers et otages à la prison de Battambang, ordonné ouvertement par le criminel multirécidiviste Hok Lundy. La communauté internationale peut-elle rester éternellement silencieuse devant de tels crimes ouvertement ordonnés par le pouvoir en place ? La « Culture de l’Impunité » peut-elle durer indéfiniment et ouvertement ordonnée ?

L’affaire Heng Pov est aussi une occasion unique pour connaître enfin les identités, des lanceurs de grenades contre les manifestants du 30 mars 1997, blessant l’Américain Ron Abney, de l’assassin de Piseth Pilika, de l’assassin de Chea Vichea etc. et leurs commanditaires. Avec les révélations de Heng Pov, nous espérons qu’au moins un coin des prétendus mystères de la « Culture de l’Impunité » soit levé.

Mais il y a les intérêts des grandes puissances qui sont en jeu. Ron Abney en sait quelque chose sur cette question. Il fallait donc ruser pour réussir à sortir Heng Pov du Sud-Est Asiatique. Aucune grande puissance n’accepte d’accorder la qualité de réfugié politique à Heng Pov. D’autant plus que le Cambodge possède maintenant d’importantes réserves en hydrocarbures. Seuls certains petits pays ayant peu d’intérêts stratégiques dans notre région peuvent le faire. Mais il faut ruser avec la complicité de la Malaisie.
Depuis la nuit des temps, depuis les premiers chasseurs, l’homme sait que la ruse et le secret sont les clefs de la réussite. Sun Tzu, il y a 2 500 ans, est le premier stratège à le consigner dans un traité célèbre intitulé « L’Art de la Guerre », chapitre 1 :

« Tout l’Art de la guerre, est basé sur la duperie » (stance N° 17)
« C’est pourquoi, lorsque vous êtes capable, feignez l’incapacité ; actif, la passivité » (stance N° 18)
« Proche, faites croire que vous êtes loin, et loin, que vous êtes proche » (stance N°19)

Rappelons aussi que, dans nos contes populaires, c’est grâce à la ruse que les escargots ont vaincu le lièvre dans la course autour d’un étang. C’est grâce à la ruse que l’aveugle et le paralytique ont vaincu l’ogre qui terrorise le village. Les ruses de Thun Chey sont aussi toujours dans la mémoire de tous les Cambodgiens.

Dans le cas Heng Pov, c’est une question de vie ou de mort pour le maintien au pouvoir du clan Hok Lundy – Hun Sen. Nous avons vu que Hun Sen était venu exprès en France pour essayer de faire taire Sylvaine Pasquier et L’Express. Pour le pouvoir à Phnom Penh, il faut à tout prix empêcher Heng Pov de quitter la Malaisie. Le service secret vietnamien envoie donc en Malaisie, une armée de ses meilleurs agents dans ce but. D’autre part nous savons que les grandes puissances n’ont aussi aucun intérêt à changer le clan Hok Lundy – Hun Sen au pouvoir au Cambodge. l’Américain Ron Abney l’apprend à ses dépens.

D’autre part, obliger Heng Pov à retourner au Cambodge est contraire à toute morale internationale, c’est-à-dire au droit d’assistance d’une personne en danger. Il faut donc trouver un gouvernement qui accepterait d’accorder le droit d’asile à Heng Pov, et de faire quitter Heng Pov discrètement de Malaisie. Il fallait donc faire diversion pour tromper la surveillance des agents secrets vietnamiens. Le choix se porte donc sur le Canada, pays qui a refusé de participer à la guerre en Irak avec les Etats-Unis. Il fallait faire le maximum de tapage avec le maximum de crédibilité. N’assistons-nous pas au siège de l’ambassade canadienne en Malaisie par les journalistes ? Pendant ce temps Heng Pov prenait discrètement l’avion pour Helsinki.

Cela pendant que Hun Sen se trouve à Dalat au Vietnam pour construire dans les faits la Fédération Indochinoise sous domination vietnamienne. Dans ce but les provinces cambodgiennes du Nord-Est et les provinces laotiennes du Sud serviront d’arrière pays pour le port vietnamien de Nha Trang. Un hôtel de grand luxe pour milliardaires est déjà construit à Nha Trang et des hôtels gérés par des Vietnamiens sont déjà en place à Kratie et Stung Treng au Cambodge. Le Japon se charge du financement des travaux. Les entreprises vietnamiennes construisent les autoroutes Ouest – Est, du Cambodge vers les ports vietnamiens. Les entreprises vietnamiennes sont en train de construire des barrages hydroélectriques et les usines électriques sur le territoire cambodgien. Ces usines électriques seront exploitées par les Vietnamiens qui vendront l’électricité aux Cambodgiens. Cela n’est qu’un début. Déjà au Laos, les jeunes Laotiens sont obligés d’apprendre la langue vietnamienne depuis la maternelle. Plus tard ils étudieront en vietnamien dans les universités. Ce sera le cas au Cambodge, si nous n’avons pas le projet d’utiliser la langue cambodgienne dans nos universités et d’accélérer la traduction en cambodgien les œuvres fondamentales de la culture mondiale, en particulier philosophique et scientifique.

Ainsi, les Cambodgiens souhaitent et espèrent que l’affaire Heng Pov contribue à lever un coin de la chape de plomb qui couvre les massacres et les crimes de la « Culture de l’Impunité ». Condition nécessaire pour introduire un peu de moralité dans la société cambodgienne. En conclusion, nous tenons de nouveau à exprimer notre profonde gratitude aux autorités de la Malaisie, de la Finlande, aux organisations et personnalités (qui ont aidé discrètement), ainsi qu’à l’opinion nationale et internationale qui ont permis la réussite du voyage de Heng Pov en Finlande.

Note : This article is available into english upon request.

La politique de Clinton

Nouvelles du Cambodge / News From Cambodia N° 0659-EF

The Cambodia Daily
Phnom Penh, Friday, December 8, 2006
Opinion / Letter to the Editor

Cambodia’s Children Need More Than Clinton’s HIV/AIDS Outreach

While Bill Clinton was a much better than current US President George W. Bush, his visit to Cambodia still merits thoughtful review, (“Clinton Offers Drugs for 3,000 Kids With HIV,”Tuesday, page 1).

The Clinton Foundation provid­ed drugs for children infected with HIV and equipment for blood testing. This is laud­able and his foun­dation intends to offer much more than anti-retroviral treatment. These children deserve every­thing possible to help ensure they can have a normal, healthy and fulfilling life.

But Clinton, as always, continues to play to the camera and not the issues. Yes, this is politics, but in Cambodia there is an additional twist. Recent statistics show that 33,400 children under five die per year. This is equivalent to one town the size of Prey Veng being wiped off the map every year.

Cambodian children are dying from malnutrition, neonatal causes and common childhood illnesses. Over half of these children die of ill­nesses that are treatable or ­preventable with cheap and easily available interventions.

The 37 percent of the children who survive are chronically malnourished, condemning them to a life where they will never reach their educational or economic potential. Where is the support for these chi1dren?

Cambodia is not ravaged with AIDS like southern Africa. Multi­tudes of children are not dying from AIDS. While Phnom Penh re­ceives new blood testing equip­ment for HIV testing, hospitals and health centers in the countryside cannot do lab gram stain tests for bacterial infection and prescribe unnecessary IV fluids for general illness. Where is the support for these health providers?

Cambodia is a success story in confronting HIV / AIDS and all these involved deserve great praise and respect. But attentions need to focus on the causes of child mortality and malnutrition, if we are inter­ested in improving conditions for Cambodia's children.

Robert Johnston,
Phnom Penh

Published by Khemara Jati
Montreal, Quebec
December 8th, 2006

google.kh

Nouvelles du Cambodge / News From Cambodia N° 0658-EF

GOOGLE.KH

The Cambodia Daily
Phnom Penh, Friday, December 8, 2006
Opinion / Letter to the Editor

Globalization At Hand, Thanks To Google.kh

The news about Google's Khmer-language search engine greatly impresses me, (“Google Launches Khmer-Language Version of Site,” Mon­day, page 23.) Cambodia will now be able to further expand its expos­ure to globalization, thanks to Google. We have always been alleged to be a country lost on the world map, but not any more. Google's appearance in the Khmer language is extremely pos­itive.

Lay Vicheka,
Community Legal Education Center,
PhnomPenh

Published by Khemara Jati
Montreal, Quebec
December 8, 2006

Heng Pov's visa

News From Cambodia N° 0657-EF

The Cambodia Daily
Phnom Penh, Friday, December 8, 2006
Opinion / Letter to the Editor

Minister Blasts Finland Over Heng Pov Visa
By PRAK CHAN TIWL AND DOUGLAS GILLISON, THE CAMBODIA DAILY

Foreign Minister Hor Namhong on Thursday strongly condemned Finland for its decision to grant an entry visa to disgraced former Phnom Penh police chief Heng Pov and accused the Funnish gov­ernment of harbouring common criminals.

In a letter to Finnish Foreign Affairs Minister Erkki Tuomioja released by Cambodia's Foreign Ministry, Hor Namhong des:ribed the derision as “very regrettab1e.”

“It is very regrettab1e indeed that criminals who fabricated claims against the Royal Government of Cambodia to [mask) their actua1 crimes have gained protection from Finland,” the letter states.

“Therefore, in the future, it is futi1e to ta1k on various frameworks about cooperation to combat and prevent organized crimes, but instead we should talk about how to nurture them,” Hor Namhong wrote.

Heng Pov's lawyers announced Wednesday that after two months of negotiation and an independent review by the Finnish government, they received written notification of the decision the same day and exhibited it at Malaysia's High Court.

Since his Oct 3 arrest for over­staying his entry pass in Malaysia, Heng Pov has been fighting depor­tation to Cambodia, where he was convicted in September of the 2003 murder of municipal court judge Sok Sethamony and is wanted for a host of crimes. Heng Pov is seek­ing political asylum and has made counter-allegations of corruption and murder at the highest levels of the Cambodian government.

At a press conference at the Ministry of Foreign Affairs, Hor Namhong accused Finland of again protecting a wanted Cam­bodian criminal.

“Doing this means Finland feeds and cares for criminals,” he said. “We have a lot of criminals in our prisons and if Finland agrees to take them, we will agree to send them,” he said.

Hor Namhong said he has also forwarded to Tuomioja copies of an arrest warrant and an Aug 4 Interpol “Red Notice” for Heng Pov, and has asked Finland to reconsider its decision.

Hor Namhong claimed in his letter that both SRP activist Sok Yoeun, who was convicted of a 1998 assassination attempt on Prime Minister Hun Sen and later given asylum in Finland, and Heng Pov had gained sympathy by besmirching Cambodia's good name. Human Rights groups have long maintained that the case against Sok Yoeun, a member of the Sam Rainsy Party, was political1y motivated.

Finland's Ambassador to Ma­1aysia Lauri Korpinen said by tele­phone from Kuala Lumpur that the decision to grant Heng Pov's visa was made after an ordinary applica­tion process, adding that human rights concerns expressed by Heng Pov's lawyers and unnamed NGOs had been a “major mctor” in , Finland's decision.

Korpinen denied that Finland was taking sides in the dispute between Heng Pov and the Cambodian government._

“We are outsiders,” he said. “We are not taking any stance on this. We were worried based on the information received from [Heng Pov's] lawyers and from the NGOs.”

Korpinen said the visa has not yet been issued but confirmed that Finland has agreed to offer one, which will be valid for 90 days and only within Finland. The visa's issuance depends on the outcome of Heng Pov's court case in Malaysia, which is scheduled to resume Dec 13, he said.

Korpinen said he understood NGOs had approached other European countries on behalf of Heng Pov as well as the European Parliament but declined to give fur­ther details.

“There is wider activity in Europe conceming this case,” he added.

SRP lawmaker Son Chhay declined to say whether he ap­proved of Finland's decision but described Hor Namhong's re­marks to the Fnnish government as intemperate.

"I believe he is overreacting on this decision of Finland,” Son Chhay said, referring to Hor Namhong's offer to deport an Cambodian convicts. “This was just a childish thing to say or to
do,” be added.

“We have become accustomed now to our government reacting to many decisions of the international community with a kind of unprofessional way.”

The SRP was particu1arly grateful to Finland for sheltering Sok Yoeun, Son Cbhay said, adding that the SRP activist had been falsely convicted of the 1998 rocket attack on Hun Sen in Siem Reap province. The attack left the prime minister unscathed but killed an innocent bystander.

“It was a very difficult circum­stance,” Son Chhay said. “No other country was willing to help this old man stay out of danger and Finland had the courage to do so.”

In addition to Sok Yoeun, Fin­land in 2004 also accepted Chea Kimny, wife of slain Free Trade Union President Chea Vichea, who was gunned down in January of that year.

In 2005, Finland also gave political asylum to Roeun Yarann, the wife of FTU representative Ros Sovannareth, who was also gunned down in 2004, short1y after the assassination of Chea Vichea.

Published by Khemara Jati
Montreal, Quebec
December 8th, 2006

Affaire Heng Pov (suite)

Nouvelles du Cambodge N° 0657-F

AFFAIRE HENG POV (suite)

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 8 décembre 2006

Nous reproduisons ci-dessous les articles dans The Cambodia Daily et Cambodge Soir du 7 décembre 2006, concernant Heng Pov. Ces articles montrent que 24 heures après l'arrivée de Heng Pov à Helsinki, The Cambodia Daily et Cambodge Soir restent encore dans le flou au sujet de cette nouvelle. Car ces journaux pensent qu'aucun pays oserait donner l'asile politique à Heng Pov et braver ainsi l'interdiction des grandes puissances.

La Finlande était un pays parmi les plus pauvres de l'Europe il y a 30 ans. Depuis en investissant massivement dans l'enseignement dans les langues nationales finlandaise et suédoise, selon la langue de la famille, avec l'anglais principalement comme deuxième langue et dans la recherche scientifique et technique, la Finlande est maintenant un des pays les plus prospères d'Europe. Elle est aussi le pays qui respecte scrupuleusement les droits des étrangers.
Les Cambodgiens qui y vivent sont encouragés à développer leur culture nationale. Des organisations culturelles finlandaises avec le gouvernement finlandais sont prêtes à aider à développer la langue cambodgienne par des traductions et publications des œuvres maîtresses de la culture mondiale. Il suffit qu'il y ait une demande de la part de nos compatriotes.

« Au sujet de l'enseignement en Finlande, rappelons que le teste PISA (Program for International Student Assessment), qui vise à fournir un instrument de mesure permettant une comparaison de performances des systèmes scolaires à l’échelle internationale, en l’occurrence dans tous les pays de l’OCDE, (Organisation de Coopération et de Développement Economique comprenant une trentaine), a classé, en l’an 2 000, les élèves finlandais comme les meilleurs du monde. La pierre d’assise du système finlandais est l’école unique, gratuite et obligatoire pour tous jusqu’à 16 ans. Les enfants commencent l’école à 7 ans et fréquentent l’école publique dans la proportion de 97 %. Seuls 2 % des élèvent décrochent avant la fin de leurs études secondaires. Près de 80 % des 3 000 des écoles finlandaises comptent mois de 300 élèves. Et les parents y tiennent. »

Cambodge Soir,
Phnom Penh, le 7 décembre 2006

Heng Poeuv aurait obtenu l’asile politique en Finlande

Le feuilleton de Heng Poeuv toucherait-il à son terme ? Selon une rumeur insistance circulant hier, l’ancien commissaire municipal poursuivi dans le cadre de plusieurs affaires de meurtres et détenu en Malaisie depuis le 3 octobre, aurait obtenu l’asile en Finlande, échappant définitivement à ses ennuis judiciaires dans le royaume. L’information émanant selon plusieurs sources du cabinet du PSR, a été prise hier par Radio Free Asia, et largement colportée tout au long de la journée par différents interlocuteurs. Mais rares étaient ceux qui se risquaient à la confirmer.

Le porte-parole du gouvernement Khieu Kanharith a reconnu avoir entendu cette nouvelle et s’apprêtait à la commenter avant de déclarer qu’il préférait finalement attendre une confirmation officielle du ministre de l’Intérieur. Le directeur d’Interpol au Cambodge, Keo Vanthan, s’est quant à lui dit dans l’impossibilité de faire des commentaires au motif qu’il était enn réunion. « Si vous voulez parler de Heng Poeuv, venez demain dans mon bureau ». La présidente de Licadho Kek Galabru a également entendu la nouvelle et rappelle que plusieurs opposants cambodgiens ont trouvé asile en Finlande ces dernières années, à commencer par la femme de Chea Vichea, le président du Siorc assassiné en janvier 2003, la famille de son défunt collègue Ros Sovannareth ou encore Sok Yoeun.

Sam Rainsy, dont le parti était cité par RFA comme à l’origine de cette information, a assuré hier soir ne pas pouvoir la confirmer : « Des journalistes m’ont appelé pour m’annoncer la nouvelle et me demander de commentaires, ce que j’ai fait. Mais je ne suis pas la source. Je ne peux ni confirmer ni infirmer cette information », a-t-il déclaré en début de soirée. Kéo Rémy, député du PSR, n’était lui au courant de rien, mais précisait n’être pas surpris. « C’était prévisible. Je savais que la justice malaisienne ne renverrait pas Heng Peouv au Cambodge où il risque d’être torturé. C’est une bonne nouvelle. J’invite les Cambodgiens à l’étranger à en profiter à chercher des informations sur différents sujets et le FBI à relancer l’enquête sur l’attentant à la grenade de mars 1997 ». Soren Seelow

The Cambodia Daily
Thursday, December 7, 2006

Lawyers: Finland Issues Visa For Fugitive Cop
By Douglas Gillison & Prak Chan Thul, The Cambodia Daily

Phnom Penh's fugitive former police chief Heng Pov has received an entry visa from the government of Finland, his lawyers said Wednesday.

After two months of negotiation and an independent review by the Finnish government, Heng Pov’s lega1 team received written notifica­tion of the decision Wednesday and exhibited it in Malaysia's High Court on the saime day, lawyer N. Sivananthan said.

“They have offered him a visa to enter into Finland,” Sivananthan said by telephone from Kuala Lumpur, when Heng Pov is cur­rently being detained.

Since his Oct 3 arrest for over­staying his entIy pass in Malaysia, Heng Pov has been fighting deportation to Cambodia, where he was convicted in September of the 2003 murder of Municipal Court Judge Sok Sethamony and stands ac­cused of a host of other crimes.

Heng Pov is seeking political asy­1um and has made detailed counter allegations of corruption and mur­der at the highest levels of Cam­bodian government.

Cambodian officials have dis­missed his accusations as groundless.

Svananthan said Finland's deci­sion significantly increased Heng Pov's chances of avoiding deporta­tion to Cambodia.

“In view of the fact that a visa has been granted to [Heng Pov], the government may be compelled to let him go,” he added. “Previously, when we wanted to seek a deportation order to Singa­pore, the question was ‘once he's in Singapore, what happens then?’” Sivananthan said. “Now we have a very compelling reason for us to ask for an order for him to be deported to Singapore because then he can continue to Helsinki.”

Finnish officials could not be con­tacted Wednesday as Finland's embassies in Malaysia and Bang­kok were closed for the country's Independence Day.

Heng Pov's wife, Ngin Sotheavy, as she pleaded for Heng Pov's release in front of reporters at a Wednesday press conference in Kuala Lumpur, the Malaysian news Web site Sun2surf reported.

“I hope the Malaysian govern­ment will release my husband so he can go,” she was quoted as say­ing. “If my husband is deported to Cambodia he will be tortured and killed,” she said.

Ahmad Shukor, a Malaysian attorney also representing Heng Pov, said the legal team understood that the visa would allow Heng Pov to apply for political asylum once in Finland.

“The Finnish Embassy is not tel1ing us but from what we gather it is basically for him to go to Finland, then they will investigate his claim for asylum,” Shukor said

He added that it was unclear for how long the visa would be valid.

Government spokesman and Information Minister Khieu Kanharith said he was to busy to speak to a reporter and Om Yen­tieng, an advisor to Prime Minister Hun Sen, declined comment on the case.

However, Interior Ministry spokesman lieutenant General Khieu Sopheak said that if the lawyers' reports were true, Finland would be welcoming a criminal.

“We regret this because Heng Pov has been sentenced to 18 years in prison in Cambodia,” he said.

“If it’s true, it’s not the first time,” he added. “Finland always provides political asylum to those Cam­bodians who have been opposed to the government”.

In 2004, Finland offered asylum to Chea Kimny, wife of slain Free Trade Union leader Chea Vichea, and to SRP activist Sok Yoeun, whom Cambodian authorities had blamed for a 1998 rocket attack on Hun Sen's motarcade in Siem Reap province.

It was unclear when Heng Pov could be allowed to leave Malaysia, but a departure before the end of the week is not impossible, Siva­nanthan said.

William Chik, first secretary at the Singaporean Embassy, de­clined to comment on the case, while a Malaysian Embassy spokesman could not be reached.

Finland's offer to temporarily take Heng Pov will likely give him the freedom to reveal more about recent political crimes in Cam­bodia, SRP leader Sam Rainsy said.

“It is important to protect the freedom of speech of a witness as important as Heng Pov,” Sam Rainsy said, adding that he felt Heng Pov has further important things to say about the 2004 mur­der of Chea Vichea and a 1997 grenade attack that killed more than a dozen people outside the National Assembly.

But Municipal Court Judge Ke Sakhorn, who in September sen­tenced Heng Pov to 18 years in absentia for the murder of Sok Sethamony, said he was bewil­dered by Finland's decision.

“He is guilty but that country sup­ports him? I don't know what to do,” he said. “If they take a criminal to their own country, what will be the result?”

Kek Galabru, president of local rights group Licadho, said Finland has long been good to Cambodians in fight.

“Don't say I admire the case of Heng Pov but I really admire and respect Finland,” she said.

“A lot of Cambodians arrested in Cambodia now live in Finland. Even Chea Vichea's wife got a visa in Bangkok after only 10 days.”

Affaire Heng Pov (Récapitulation)

NOUVELLES DU CAMBODGE N° 0655-F

AFFAIRE HENG POV
Enterrement dans le silence ?
(Récapitulation)

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 4 décembre 2006

Les révélations de Heng Pov sont très importantes. Les services secrets des grandes puissances savent parfaitement qu’elles sont en grandes parties exactes. Cependant ces révélations ne contiennent qu’une partie de la réalité des faits. Heng Pov ne peut pas révéler les interventions directes de Hanoi comme lors du coup d’Etat de juillet 1997 par exemple. Heng Pov ne peut le faire qu’indirectement comme le fait indéniable que Hun Sen était au Vietnam lors de ce coup d’Etat. Puis il dit qu’il ne veut pas être jugé ni au Cambodge ni au Vietnam. Mais ces révélations ont le mérite de faire connaître au monde pourquoi et comment la « Culture de l’Impunité » a pu perdurer jusqu’à nos jours. Jusqu’à quand ? Les grandes puissances auront de plus en plus de mal à cacher leur soutien et leurs aides au clan sanguinaire, criminel et corrompu Hok Lundy – Hun Sen.

Heng Pov n’ose pas révéler, par exemple le fait que Ho Sok fût devenu l’homme à abattre des Vietnamiens, parce qu’il avait de très bonnes relations avec un certain nombre d’officiers de l’armée du PPC. Ho Sok était au courant des mouvements des unités de l’armée du PPC. Malheureusement les hommes politiques du Funcinpec ne savent pas garder le secret et rendent publics les informations confidentielles fournies par Ho Sok. Ho Sok n’a pas prévu l’intervention des unités entières de l’Armée Populaire du Vietnam (APV) lors du coup d’Etat de juillet 1997. Cette intervention a surpris les généraux du Funcinpec. Heureusement la cuisante défaite des meilleures unités de choc de l’APV devant O Smach a sauvé l’honneur des armes cambodgiennes. Cette intervention directe du APV est confirmée en privée par des personnalités cambodgiennes de la société civile qui était présentes au Cambodge à cette époque et aussi par des personnalités étrangères qui demandent à garder l’anonymat. Il serait surprenant que les services de renseignement des grandes puissances puissent ignorer ces faits.

Les révélations de Heng Pov sont tellement précises que Ron Abney a changé d’avis. Nous diffusons ci-dessous les raisons de ce changement de position de Ron Abney concernant sa plainte au près du FBI au sujet du massacre du 30 mars 1997 durant lequel il a été blessé. Ron Abney par la même occasion, nous informe qu’il a retiré sa plainte pour permettre à Rainsy et à Kem Sokha de travailler normalement au Cambodge. Ron Abney ne fait que confirmer notre opinion concernant les arrangements des grandes puissances avec Hun Sen pour permettre le retour de Rainsy au Cambodge. Mais devant les révélations de Heng Pov, Ron Abney réintroduit sa plainte. C’est ce qui fait enrager le clan Hok Lundy – Hun Sen. Nous reproduisons ci-dessous la réaction de son porte-parole :

« A la différence de Ron Abney, qui considère Heng Pov comme un « témoin oculaire » de première importance, le ministre de l’information et porte-parole du gouvernement Khieu Kanharith a estimé que rien ne justifiait la réouverture de l’enquête. « Il (Ron Abney) pense que les déclarations de Heng Pœuv constituent un élément nouveau, alors que ce ne sont que des accusations sans preuve. Il veut enseigner au crocodile de nager : au FBI, ce sont des professionnels », a-t-il déclaré avant de réfuter l’explication selon laquelle le retrait de la plainte était politiquement motivé. « La justice est la justice. Ce n’est pas comme aux Etats-Unis où on peut négocier des remises de peines. Au Cambodge, il n’y a pas de ça. On ne va pas politiser la justice », a-t-il expliqué avant de conclure que Ron Abney était un « emmerdeur »[1].

Khieu Kanharith a, dans cette même déclaration, insulté la justice des Etats-Unis et qualifié Ron Abney d’« emmerdeur ». Pas de réaction des autorités américaines. Le FBI n’a toujours pas rendu publique les résultats de son enquête sur le massacre du 30 mars 1997, plus de 9 ans après, comme l’a remarqué Chea Vannath, ancienne Présidente du Center for Social Development[2]. Cette opinion de Chea Vannath est partagée par l’ensemble des Cambodgiens. Pour quelles raisons le gouvernement des USA refuse-t-il obstinément de rendre public ce document essentiel pour comprendre une partie de ce qui se passe au Cambodge depuis 1991 ? Cela malgré les révélations de Heng Pov ? En portant de nouveau plainte au près du FBI, Ron Abney est-il aussi devenu un « emmerdeur » pour le gouvernement des Etats-Unis ?

Dans ces conditions, Rainsy est obligé d’appeler ses militants à la réserve[3]. Mais Rainsy a qualifié l’affaire Heng Pov de « règlement de compte entre malfaiteurs ». Pourquoi ne pas utiliser ce « règlement de compte entre malfaiteurs » pour régler notre compte contre le clan Hok Lundy - Hun Sen qui brade nos terres et notre plateau continental avec nos réserves en hydrocarbures, au profit du Vietnam et aussi de la Thaïlande ? Le clan Hok Lundy – Hun Sen n’a-t-il pas toujours utilisé et attisé les conflits entre Cambodgiens, au besoin par les massacres, les assassinats et la corruption, pour asseoir solidement leur dictature ?

Lors de la récente adoption par le parlement, d’une loi pour obliger ces parlementaires à faire de l’autocensure, des parlementaires du SRP ont participé à ce vote. Est-ce le début du travail de division au sein du SRP comme le clan Hok Lundy – Hun Sen l’a déjà fait au sein du Funcinpec avec le succès que l’on sait ? Il y a aussi l’adoption d’une loi contre l’adultère. Avec le système judiciaire actuel entièrement contrôlé par le clan au pouvoir, cette loi ne sera-t-elle pas utilisée principalement contre ceux qui sont jugés indésirables pour le clan ? Comme l’a si bien remarqué la société civile ? Alors que la loi sur la corruption reste toujours en attente ? Ce faisant que font les parlementaires du SRP ? Début d’autodestruction comme c’était déjà le cas pour Funcinpec ? Le rappel à l’ordre de Rainsy est-il entendu ?

Après l’assassinat de Ho Sok, Singapour n’ose pas obliger Heng Pov à retourner au Cambodge. Heng Pov se trouve maintenant en Malaisie. Il y a maintenant des tractations entre la Malaisie et le clan Hok Lundy – Hun Sen pour trouver une solution qui obligerait Heng Pov à se taire. Car, comme nous l’avons signalé dès notre premier article diffusé le 6 août 2006, toutes les grandes puissances ont intérêt au maintien du clan Hok Lundy – Hun Sen au pouvoir. Remarquons qu’aucun média international, à la seule exception de L’Express, n’a parlé de cette affaire Heng Pov. Est-ce un hasard ? Ces médias qui sont sous le contrôle des grands groupes financiers très puissants l’échelle planétaire ?

Khemara Jati a la chance d’être au Canada, le pays où la liberté de la presse est la plus étendue. Nous exprimons notre profonde gratitude aux autorités canadiennes pour cette liberté dont nous jouissons.

Quelle est la solution la plus conforme aux intérêts des grandes puissances ? Le retour à Phnom Penh ? Heng Pov torturé ou/et tué dans les geôles du clan Hok Lundy – Hun Sen ferait trop de bruits. Heng Pov traduit en justice devant un tribunal corrompu à Phnom Penh ? Il y aura certainement la présence des médias nationaux et internationaux. Heng Pov peut révéler d’autres affaires encore plus graves. Cette fois-ci, il est plus difficile d’étouffer les crimes commis par le clan Hok Lundy – Hun Sen.

La seule solution est d’envoyer Heng Pov quelque part avec l’obligation de se taire. C’est un enterrement de l’affaire dans le silence en espérant que l’oubli finira par laver les mains tachées de sang du clan Hok Lundy – Hun Sen.

Nous diffusons ci-dessous les deux articles de Cambodge Soir du 29 août 2006 sur le changement d’avis de Ron Abney et sur la position de Rainsy sur cette Affaire Heng Pov.

Dans un prochain article nous essaierons de placer cette « Affaire Heng Pov » dans le contexte de la lutte de plus en plus unie du peuple cambodgien contre l’ignorance, la maladie et la misère pour l’Indépendance nationale dans notre intégrité territoriale et maritime, contre les monopoles économiques et financiers de la société vietnamienne Sokimex et de la banque vietnamienne Canadia, pour le développement économique pour l’ensemble de nos compatriotes, pour la libération de notre chère patrie de la domination vietnamienne, pour la démocratie et pour la liberté.

Note : This article is available into english upon request.

Annexes :

Cambodge Soir
29 août 2006

Sam Rainsy appelle ses militants à la réserve

Sam Rainsy, actuellement en tour­née aux Etats-Unis où il rencontre ses sympathisants d'Outre-Atlantique, a appelé les militants du PSR de Floride et du Canada à prendre leurs distances avec l'affaire Heng Pœuv qu'il a qualifiée de « conflit interne au PPC ». Il demande à ses fidèles d'Outre-mer de porter leur attention sur la gestion du pays par le Premier ministre et de ne pas se laisser ob­nubiler par les déclarations de l'an­cien commissaire municipal.

« Toute cette histoire n'est qu'un rè­glement de comptes entre malfai­teurs. Nous n'avons pas à nous en mêler », a déclaré Sam Rainsy dont les propos ont été repris par Radio Free Asia. A peine arrivé aux Etats­-Unis le 17 août pour assister au congrès PSR d'Outre-Atlantique, il a appelé les radios américaines en khmer à s'intéresser à toutes les évo­lutions de la vie politique cambod­gienne au-delà de la seule affaire Heng Poeuv. « Le PSR ne fait que suivre le déroulement de ce dossier comme d'autres car il s'agit d'un pro­blème interne au PPC: nous n'avons pas à mettre le nez dedans. »

Sam Rainsy appelle néanmoins les pays amis et les Nations unies qui veulent aider le Cambodge à vérifier les informations avancées par Heng Pœuv afin de comprendre la façon dont sont gérées les affaires dans le royaume, l'étendue du pouvoir ma­fieux, et les crimes qui y sont com­mis. « Quand nous parlons de ces crimes, ils s'accusent les uns les autres. C'est un règlement de comptes entre malfaiteurs », a-t-il martelé.

Cet appel à la réserve n'a ce­pendant pas été transmis aux mili­tants PSR du royaume, précise Meng Rita, secrétaire général par intérim du parti. « Depuis le début nous refusons de nous ingérer dans cette histoire. Nous, nous sa­vons déjà que Heng Pœuv est un criminel parmi tant d'autres dans ce pays », a-t-il expliqué.

Selon Kéo Vanthan, chef adjoint d'Interpol au Cambodge, Heng Pœuv serait toujours à Singapour bien que son visa ait expiré la se­maine dernière. Selon son avocat, l'ancien commissaire municipal cherche toujours à obtenir l'asile dans un pays tiers. La presse pro­gouvernementale s'interrogeait en tout cas dimanche sur le moment où le fugitif serait arrêté et rapatrié au Cambodge. A l'image des autres journaux de même tendance poli­tique, le Rasmey Kampuchea esti­me que le pays qui accueillera Heng Pœuv « se rendra complice de crimes, encouragera le criminel et fera obstacle à l'action de la justice ». Kong Sothanarith

Cambodge Soir
29 août 2006
Ron Abney : « J'ai retiré ma plainte pour aider Kem Sokha et Sam Rainsy »

Ron Abney, un ancien employé américain de l'International Republi­can Institute (IRI) blessé lors de "at­tentat à la grenade du 30 mars 1997 à Phnom Penh, tente depuis près de dix ans de faire la lumière sur cet évé­nement jamais élucidé au Cambod­ge (l'enquête du FBI n'a quant à elle jamais été rendue publique dans son intégrité). Il a notamment déposé une plainte contre X aux Etats-Unis dans le cadre du Alien Tort Law; une loi qui permet à tout citoyen améri­cain visé par un attentat à l'étranger d'intenter une action devant la justi­ce américaine. En décembre der­nier, pourtant, il avait décidé contre toute attente d'abandonner les pour­suites. Nouveau retournement de si­tuation à la mi-août, quand Ron Ab­ney écrit cette fois au FBI pour de­mander la réouverture de l'enquête en tenant compte des récentes dé­clarations de Heng Poeuv impliquant le Premier ministre et le chef de la police nationale (CS du 24 août).

Interrogé par e-mail sur ces appa­rentes contradictions, Ron Abney est revenu sur les circonstances qui l'ont conduit à abandonner ses pour­suites il y a quelques mois. « Cette plainte était un réel sujet d'inquiétu­de pour Hun Sen. Elle impliquait que l'enquête du FBI soit mise à disposi­tion des tribunaux américains et por­tée à la connaissance de tous. Hun Sen ne voulait pas que cela arrive. J'ai décidé de retirer ma plainte quand j'ai pris conscience que des défenseurs des droits de l'Homme [emprisonnés l'an dernier pour avoir critiqué le traité frontalier avec le Viêt-nam], comme Kem Sokha, et Sam Rainsy [en exil en France pen­dant un an et rentré au pays en fé­vrier] auraient pu être davantage in­quiétés si je n'abandonnais pas les poursuites. Je pensais que Sam Rainsy devait rentrer dans son pays pour poursuivre ses activités poli­tiques et que cela retirerait un peu de la pression qui pesait sur lui. C'est moi qui ai pris la décision », tient-il à préciser. Il explique enfin que la plainte n'était qu'un moyen de rou­vrir le dossier, et qu'il poursuit au­jourd'hui sa démarche par d'autres voies officielles.

A la différence de Ron Abney, qui considère Heng Poeuv comme un « témoin oculaire » de première im­portance, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement Khieu Kanharith a estimé que rien ne justifiait la réouverture de l'enquête.

« II pense que les déclarations de Heng Poeuv constituent un élément nouveau, alors que ce ne sont que des accusations sans preuve. II enfonce une porte ouverte. Il veut enseigner au crocodile à nager : au FBI, ce sont des professionnel », a-t-il déclaré avant de réfuter l'explication selon laquelle le retrait de la plainte était politiquement motivé. « La justi­ce est la justice. Ce n'est pas com­me aux Etats-Unis où on peut négo­cier des remises de peines. Au Cambodge, il n'y a pas de ça. On ne va pas politiser la justice », a-t-il expliqué avant de conclure que Ron Abney était un « emmerdeur ».

Le représentant de l'IRI au Cambodge estime pour sa part que les démarches de Ron Abney sont des initiatives « personnelles », tout comme le porte-parole de l'ambassade américaine pour qui cette affaire n'a en outre « rien de politique ». Le député PSR Son Chhay a refusé de commenter les déclarations que Ron Abney, et Sam Rainsy, actuellement aux Etats.Unis, était injoignable hier. Soren Seelow

The Cambodia Daily
OPINION
Friday, August 25, 2006

Government Should Properly Reply to Heng POV’s Allegations

Letter to the Editor

The allegations made over recent weeks by disgrac­ed former Municipal Po­lice Commissioner Heng Pov need to be properly answered by the Royal Gov­ernment of Cam­bodia if it does not wish to see its credibility further eroded and the international image of Cambo­dia tarnished even more.

Until now, the responses given by government spokesmen Khieu Kanharith and Interior Ministry spokesman Khieu Soph­eak have not been serious and could be construed even as being irresponsible.

In this regard, such crimes as the grenade attack against a peaceful rally in Phnom Penh March 30, 1997, and the execu­tions of a number of Funcinpec generals and senior officials dur­ing the July 1997 coup constitute crimes against humanity.

The people of Cambodia would be right in demanding that these crimes be added onto the list of crimes against humanity to be in­vestigated by the Extraordinary Chambers in the Courts of Cambodia.

These crimes are not unlike those committed by Pol Pot and his Khmer Rouge and should thus not be treated differently.

Take for instance the execution of Interior Secretary of State Ho Sok.

According to a confidential US Embassy report, released to me by the US State Department under that country's freedom of in­formation legislation, on July 23, 1997, the then-US Ambassador to Cambodia. Kenneth Quinn, met with Sar Kheng, the deputy prime minister and minister of interior, to discuss events following the July 1997 uprising.

Sar Kheng told Ambassador Quinn that he “was sure that Ho Sok had been executed” and that as of that day (July 23, 1997), he had established a committee to conduct an investigation of the case.

Furthermore, Sar Kheng also commented that he had “Sus­pended the person from the Inte­rior Ministry who he considered most responsible for that action.”

The result of that investigation was never made public and the person suspended was soon reinstated on Prime Minister Hun Sen's instructions.

Similarly, Sar Kheng told the US ambassador that he was not sure if the other Funcinpec gen­erals had been killed while en­gaged in battle, or arrested and then executed. He agreed that all these cases needed to be investi­gated.

Until such time as the result of investigations on these atrocities are made public and those persons found guilty are punished accordingly, Cambodia, I am afraid, will not enjoy national reconciliation and stability and its government shall not be respect­ed by international public opinion.

Ambassador Julio Jeldres.
Chairman, Khmer Institute of Democracy,
Australia


Sujet: Mandat d'arrêt à l'encontre de Heng Pov en fuite.
Hier à 18:19
Heng Pov, un ancien chef de la police de Phnom Penh et ex-conseiller du premier ministre Hun Sen, a directement impliqué le pouvoir cambodgien dans des assassinats politiques ainsi que dans le trafic de drogues et la vente de biens publics. Diplomates et analystes à Phnom Penh tendent à croire que la majorité des assertions de Heng Pov, dans un entretien publié le 17 août par L’Express, sont crédibles. Heng Pov se cache à Singapour, affirmant que sa sécurité s’il regagnait le Cambodge. Il dit s’être décidé à révéler les dessous du régime parce que le gouvernement cambodgien avait eu vent de ses contacts avec l’opposition et voulait le neutraliser. Personne ne semble surpris par certaines allégations pourtant explosives. Entre autres, l’ancien commissaire accuse Hun Sen d’avoir ordonné des attaques à la grenade contre des manifestations des partis de Son Sann, en 1995, et de Sam Rainsy, en mars 1997. Il affirme que le chef de la police nationale Hok Lundy a fait assassiner l’ancien co-ministre de l’intérieur Ho Sok (Parti Funcinpec) lors de l’épreuve de force de juillet 1997, afin de couvrir l’homme d’affaires Mong Rethy, un proche de Hun Sen impliqué dans un trafic de cannabis. Hok Lundy, fidèle de Hun Sen depuis qu’ils se sont connus au Vietnam en 1978, aurait ordonné en 1999, toujours selon Heng Pov, le meurtre de l’actrice Piseth Pilika, qui avait eu une liaison avec Hun Sen, afin de calmer la jalousie de Bun Rany, épouse du premier ministre. Enfin, les assassinats en 2003 d’Om Ramsady, député du Funcinpec et ancien conseiller de Sihanouk, et en 2004 du syndicaliste Chea Vichea sont également attribués, par le fugitif, à Hok Lundy. Heng Pov affirme avoir des documents et des enregistrements de conversations pour appuyer ses dires. Parce qu’il a été longtemps le subordonné et le comparse de ceux qu’ils dénoncent aujourd’hui,- et qu’il a largement profité du système -, les accusations de Heng Pov doivent être accueillies avec prudence jusqu’au jour où il fournira des preuves. Le gouvernement cambodgien l’accuse aujourd’hui du meurtre d’un juge. Néanmoins, une ONG à Phnom Penh confirme que l’ancien commissaire de police de la capitale l’avait contactée, avant de s’enfuir, pour lui donner des informations sur des violations des droits de l’homme. Selon une source, Heng Pov était aussi entré en contact avec certaines ambassades, qui avaient préféré ne pas le recevoir pour ne pas indisposer Hun Sen. Un diplomate affirme que le rapport du FBI américain sur l’attentat à la grenade du 30 mars 1997 lors d’une manifestation des partisans de Sam Rainsy – 16 morts – concluait à l’implication de gardes du corps de Hun Sen. Mais le rapport n’avait pas été publié. Les accusations de Heng Pov interviennent à un moment où le contrôle du clan Hun Sen sur le pays paraît plus fort que jamais. Le Funcinpec a beau demeurer au sein de la coalition gouvernementale, il a perdu toute influence : après cinq mois d’absence, un bref séjour au Cambodge, en août, de son président, le prince Norodom Ranariddh, pour apaiser les conflits au sein du mouvement, s’est soldé par un fiasco. En tournée au Canada et aux Etats-Unis, Sam Rainsy a déclaré que l’opposition devrait rester à l’écart de cette affaire car, estime-t-il, il s’agit d’une dispute « interne » du PPC, le parti de Hun Sen. Sans préjuger de l’avenir, les principaux pays donateurs ont réagi de manière discrète aux accusations portées par Heng Pov. « Il y a un silence énorme de leur part », constate un diplomate. « Cette affaire montre qu’il y a encore des progrès à faire en matière d’Etat de droit. A partir de là, soit vous pliez bagage en adoptant la ligne vertueuse, soit vous y voyez un encouragement à poursuivre votre travail pour améliorer les choses », indique un observateur à Phnom Penh. Heng Pov, qui a déposé une demande de statut de réfugié politique auprès du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies, fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol à la demande du gouvernement cambodgien : elle ne constitue pas un mandat d’arrêt international mais signale seulement qu’il existe un mandat d’arrêt contre lui au Cambodge. Comme il n’existe pas de traité d’extradition entre Singapour et le Cambodge, Heng Pov ne semble pas menacé, dans l’immédiat, d’être renvoyé dans son pays. Selon des analystes, il lui sera toutefois difficile d’obtenir l’asile politique dans un pays tiers.Focus Asie du Sud-Est, Vol 1, No 9
http://thailande-cambodge.forumactif.com/sutra5718-Mandat-d-arret-a-l-encontre-de-Heng-Pov-en-fuite.htm#5718

Heng Pov granted Finnish visa
Ex-Cambodian top cop granted Finnish visaSun2Surf (Malaysia)
PETALING JAYA (Dec 6, 2006): Former Cambodian national police chief Heng Peo, who is battling repatriation, has been granted a visa and a one-way ticket to Helsinki by the Finnish government."I hope the Malaysian government will release my husband so he can go," pleaded a sobbing Ngin Sotheavy, the 38-year-old wife of Heng Peo."If my husband is deported to Cambodia, he will be tortured and killed," Sotheavy said in a press conference convened by her at a hotel here today. She was accompanied by her husband's lawyers, N. Sivananthan and Abdul Shukor Ahmad.Sotheavy came with her 23-year-old daughter, while the remaining five children, aged between two and 25, are now in Singapore.Sivananthan said they will be writing to Wisma Putra to inform the government about the visa obtained by Heng Peo, adding that the Finnish ambassador here who signed the travel document will do likewise.In the Kuala Lumpur High Court today, Heng Peo's writ of habeas corpus hearing was postponed to Dec 13, after Sivananthan informed the court about the visa issuance to his client.Heng Peo, 49, was arrested on Oct 3 in Bandar Sunway for overstaying his visa after entering the country through Singapore.He has also filed for asylum with the United Nations High Commissoner for Refugees here after his passport was cancelled by the Cambodian government.
[1] Cambodge Soir du 29 août 2006 : Ron Abney : J'ai retiré ma plainte pour aider Kem Sokha et Sam Rainsy
[2] The Cambodia Daily du 10 août 2006
[3] Cambodge Soir du 29 août 2006 : Sam Rainsy appelle ses militants à la réserve

Affaire Heng Pov (suite)

NOUVELLES DU CAMBODGE / NEWS FROM CAMBODIA / N° 0654-EF

AFFAIRE HENG POV AFFAIR (suite)

Kemara Jati diffuses the following text from:
Antoine Phirun Pich, LL.B., LL.M. Courrier électronique / E-mail: antoine.pich@justice.gc.ca

Khemara Jati and friends is happy to learn that a group of high-level jurists, with the agreement of the Canadian government, intervenes to allow Heng Pov to obtain a political asylum in Canada. We express our congratulations and our thanks to the Canadian government and to the group of jurists acting in the name of the Cambodian community in Canada, for this important initiative for the justice in Cambodia, first step to the end of the “Impunity Culture”. This important initiative of the government replies also to the Cambodian people’s wish.

To the attention of Mtre N. Sivananthan, lawyer.On behalf of the Cambodian community of Canada, we wish to inform you that after consultation with its members, the community unanimously passed a resolution to offer its support to your client, Mr Heng Pov. As appears from the enclosed public notice (French version), the Canadian Cambodians have had the opportunity, in the course of November 2006, to express their concerns regarding this matter.Please take note, in addition, that talks are currently underway with the Ministry for Foreign Affairs of Canada in preparation for a Canadian intervention in this file as well as a possible request for political asylum. We ask the media receiving the present letter to pass on the information to the public and via their respective contacts.
Please communicate with the undersigned in the event that further information is desired.



Khemara Jati diffuse le texte suivant en provenance de :
Antoine Phirun Pich, LL.B., LL.M. Courrier électronique / E-mail: antoine.pich@justice.gc.ca

L'équipe de Khemara Jati et ses amis sont heureux d'apprendre qu'un groupe de juristes de haut niveau, avec l'accord du gouvernement canadien, intervienne pour permettre à Heng Pov d'obtenir un asile politique au Canada. Nous exprimons nos félicitations et nos remerciements au gouvernement canadien et au groupe de juristes agissant au nom de la communauté cambodgienne au Canada, pour cette importante initiative pour la justice au Cambodge, premier pas pour mettre fin à la « Culture de l'Impunité ». Cette importance initiative du gouvernement canadien répond aussi aux souhaits du peuple cambodgien.

À l'attention de Maître N. Sivananthan, avocat.
Au nom de la communauté cambodgienne du Canada, nous vous informons qu'après concertation auprès de ses membres, la communauté a résolu à l'unanimité d'offrir son soutien à votre client, monsieur Heng Pov. Tel qu'il appert du communiqué ci-annexé, les Cambodgiens du Canada ont pu exprimer, lors de maints échanges au cours du mois de novembre 2006, leurs inquiétudes face au déroulement de cette affaire.
Veuillez prendre note, par ailleurs, que des pourparlers sont actuellement en cours avec le ministère des Affaires étrangères du Canada en vue d'une intervention canadienne dans ce dossier ainsi que d'une éventuelle demande d'asile politique. Nous prions les médias qui recevront les présentes de bien vouloir communiquer l'information au public via leurs contacts respectifs.Veuillez communiquer avec le soussigné pour toute question.Antoine Phirun Pich, LL.B., LL.M.Groupe du notariat/Notarial GroupDirection du droit commercial/Commercial Law directorateBureau régional du Québec/Quebec regional OfficeMinistère de la Justice du Canada/Department of Justice Canada284, rue Wellington / 284, Wellington StreetBureau TSA-6006 / Suite SAT-6006Ottawa (Ontario) K1A 0H8, CANADATéléphone / Telephone: (613) 952-3702Télécopieur / Fax: (613) 952-6006Courrier électronique / E-mail: antoine.pich@justice.gc.ca

Le Cambodge et la mondialisation

Nouvelles du Cambodge N° 0653-F

LE CAMBODGE ET LA MONDIALISATION

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 20 novembre 2006

1 / Intérêts géostratégiques des Etats-Unis depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, le tournant décisif est la défaite allemande devant Stalingrad. L’armée allemande arrive devant Stalingrad le 20 août 1942 et capitule le 2 février 1943. Cette bataille est d’une férocité inouïe. Les Russes et les Allemands se cachent et se battent dans les moindres ruines de la ville. On dit que tous les animaux : chiens, chats même rats et souris sont morts ou ont fui la ville, il n’y a que des hommes qui s’entretuent pendant six mois par un froid polaire. Les Allemands ont perdu 400 000 hommes dont 150 000 prisonniers.

Pour les Etats-Unis, le débarquement de Normandie devient une nécessité pour empêcher Staline de contrôler toute l’Europe continentale. Au début de 1945, la fin de Hitler approche. Roosevelt et Churchill rencontre Staline à Yalta. Pour les Etats – Unis, il faut terminer la guerre en Europe le plus rapidement pour pouvoir arriver à Tokyo avant Staline. Dans ce but, ils n’ont pas hésité à larguer les deux seules bombes atomiques, que possèdent les Etats-Unis, sur Hiroshima[1] et Nagasaki[2]. Entre temps Staline déclare la guerre au Japon le 8 août. Le 15 août Hirohito annonce à la radio la capitulation du Japon. Le 2 septembre Mac Arthur reçoit la capitulation sans condition du Japon.

Les Russes n’ont pu conquérir que la moitié Nord de la Corée et une partie des îles Kouriles.

Notons qu’après Yalta, sur le chemin de retour aux Etats-Unis, Roosevelt rencontre le roi d’Arabie Ibn Séoud sur le croiseur USS Quincy, ancré dans un lac au milieu du Canal de Suez. Roosevelt veut s’assurer de la sécurité des sources de pétrole. Sans pétrole aucun développement industriel et économique n’est possible. Pas de ce qui roule sur terre et de ce qui vole dans les airs. Aucune guerre n’est possible. De nos jours 200 000 produits sont fabriqués à partir du pétrole. De nos jours, la Russie est la seule grande puissance qui possède des réserves très importantes en pétrole. Les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l’Europe sont obligés d’en tenir compte. Les Etats-Unis et la Chine se battent pour leur approvisionnement en pétrole. Les trois quarts des besoins en pétrole de la Chine sont acheminés par bateau, donc vulnérable en cas de conflit avec Taiwan. La Chine est donc obligée de négocier avec la Russie et les pays de l’Asie centrale pour l’acheminement de ses besoins en gaz naturel et en pétrole par des pipelines. Diminuant ainsi sa dépendance énergétique par voie maritime.

Comment les Etats-Unis ont-ils mis à genoux l’économie soviétique en utilisant judicieusement l’arme du pétrole ? Lire « La face cachée du pétrole » par Eric Laurent, Ed. Plon, pages 189 à 201. Voici la conclusion :

« En mai 1986, un rapport secret de la CIA est transmis à la Maison Blanche. Il s’intitule « L’URSS face au dilemme des pénuries en devises fortes ». Le rapport indique que «des prix réduits du pétrole, le déclin de sa propre production et un dollar déprécié » ont considérablement réduit, jusqu’à la fin de la décennie, la capacité soviétique à importer de l’équipement occidental, des produits agricoles et du matériel industriel. Ce déclin survient au moment où l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev coïncide avec une tentative, infructueuse, de revitalisation économique.

« Selon la CIA, les pertes nettes essuyées par Moscou, résultant de la chute des cours (du pétrole), se montrent à 13 milliards de dollars et n’ont pas été compensées par les ventes d’armes, car ses principaux clients, l’Irak, l’Iran et la Libye, ont vu leurs revenus pétroliers s’effondrer de 46 % au premier semestre 1986. De plus, la guerre en Afghanistan coûte chaque année 4 milliards de dollars à l’économie soviétique. L’URSS n’a plus les moyens, ni même le désir, de mener une politique de superpuissance. »

Hanoi savait, lors du VI Congrès du Parti Communiste du Vietnam, la fin des aides soviétiques d’où la rencontre Sihanouk–Hun Sen le 2 décembre 1987 à Fère-en-Tardenois en France. Sihanouk ignorait tous ces dessous de cartes. En politique l’ignorance n’est pas une excuse. Le monde est sans pitié. C’est à nous Cambodgiens d’en tirer la leçon.

Après la proclamation de la République Populaire de Chine le 1er octobre 1949, les troupes de Mao arrivent à la frontière du Tonkin. La France ne peut plus vaincre la résistance vietnamienne. Les forces américaines subiront le même sort.

Au début de la Guerre de Corée commencée le 25 juin 1950, les Etats-Unis renforcent le potentiel économique du Japon, de Taiwan et de la Corée du Sud après l’arrêt des hostilités le 12 novembre 1951. La guerre de Corée a vu, pour la première fois, l’affrontement entre l’armée américaine et l’armée de Mao. Cette guerre se termine par un match nul. Les Chinois ont perdu 500 000 hommes, les Américains 50 000 hommes.

Pour développer l’économie de la Corée du Sud, du Japon et de Taiwan, une seule solution : investir massivement dans l’enseignement de la maternelle aux universités dans la langue nationale avec l’anglais comme seconde langue à partir d’un certain niveau. Parallèlement accélérer la production agricole. A Taiwan, les Etats-Unis imposent la réforme agraire[3]. Sous les régimes communistes après la réforme agraire, les paysans sont obligés à vivre dans des coopératives gérées par des cadres du parti. A Taiwan, les terres sont vendues aux paysans et le pouvoir renforce la propriété de la terre ainsi acquise :

« Ces terres étaient estimées à 2,5 fois la valeur de la récolte principale, et payables en dix ans, en 20 versements semi-annuels. En aucun cas le total de ces versements et de tous les impôts et taxes ne devait dépasser 37,5 % de la récolte principale : de sorte que les métayers (paysans) devinrent ainsi propriétaires en versant chaque année nettement moins que leur loyer antérieur.[4] »

L’objectif est que le paysan se sente réellement propriétaire de ses terres, de ses biens immobiliers et mobiliers. La propriété privée de la terre, des biens immobiliers et mobiliers est la concrétisation de la nation. La propriété privée s’étend aussi à la propriété culturelle, concrétisée par le droit d’auteur par exemple. Défendre la nation c’est aussi défendre sa terre, ses biens immobiliers et mobiliers, et par extension sa famille, ses proches, ses amis et sa manière de vivre. D’autre part la défense de sa propriété privée, implique le respect de la propriété privée d’autrui, premier pas vers la liberté individuelle. Inversement il n’y a pas de liberté individuelle sans respect de la propriété privée.

A Taiwan, les premiers produits industriels sont destinés à venir en aide aux paysans nouveaux propriétaires. Puis progressivement l’industrie se diversifie et s’engage vers les produits à fortes valeurs ajoutées comme l’industrie et les recherches de pointe, avec l’arrivée sur le marché des ingénieurs de niveau de plus en plus élevé. Maintenant le Japon, avec une population dix fois moins nombreuse que la Chine occupe la deuxième place dans l’économie mondiale. La Corée du Sud et Taiwan sont maintenant des pays développés.

2 / Evolution des intérêts géostratégiques des Etats-Unis en Asie de l’Est et du Sud-Est depuis 1972

Pour mémoire, rappelons la poignée de main historique : Mao – Nixon, à Pékin, le 21 février 1972. La Chine était alors en pleine Révolution Culturelle. Les Etats-Unis avaient besoin de créer un second front pour faire face à la puissance militaire soviétique de l’ère de Brejnev. La Chine avait aussi besoin de cette poignée de main pour ne pas être isolée face aux menaces soviétiques. Cette poignée de main historique répond ainsi aux intérêts des Etats-Unis et de la Chine. D’autre part la Chine s’était déjà dotée de l’arme nucléaire (fission : 16 octobre 1964, fusion : 17 juin 1967) et le premier satellite chinois fut lancé en avril 1970. Cette poignée de main a aussi permis la signature du traité de paix entre les USA et le Vietnam du 27 janvier 1973.

Le Japon était le premier pays à noter les divergences entre la Chine et le Vietnam concernant la visite de Nixon en Chine. Après l’annonce de la visite de Nixon en Chine fut rendue publique simultanément aux Etats-Unis et en Chine le 15 juillet 1971 et peu de temps avant l’arrivée de Nixon en Chine :

« « Le soir du 8 février 1972, un avion de la commission de surveillance de l’ONU, parti de Vientiane, au Laos, se posa à Hanoi. Il avait à son bord, Miyake Wasuke, directeur du premier service d’Asie du Sud-est au ministère japonais des Affaires étrangères (le gendre du ministre des Affaires étrangères), et son second, Inoue Kichinosuke. A cette époque, Tokyo reconnaissait le gouvernement sud-vietnamien (République du Vietnam) et n’avait pas de relation diplomatique avec la République démocratique (Vietnam du Nord). Miyake et Inoue, qui étaient en charge du Vietnam au ministère, venaient donc secrètement dans une capitale ennemie. Leur mission était non officielle, mais ils agissaient sur les instructions des plus hauts dirigeants : le Premier ministre Sato Eisaku, le ministre des Affaires étrangères Fukuda Takeo et son vice-ministre administratif, Hogan Shinaku. Le gouvernement japonais voyait venir la fin du conflit vietnamien, et une décision politique avait été prise sur la nécessité d’établir rapidement des relations amicales avec Hanoi. Telle était la mission du tandem Miyake – Inoue[5] »

« Les émissaires japonais reçoivent un très bon accueil à Hanoi. Leur mission sera complétée d’une autre en avril 1973 et les négociations entre les deux gouvernements représentés respectivement par Nakayama Yoshihiro, ambassadeur du Japon en France et Vo Van Sung, le chargé d’affaires provisoire vietnamien, démarreront plus officiellement à paris en juillet de la même année, pour déboucher en septembre (1973) sur une reconnaissance diplomatique.

« Avec le contexte nouveau qui s’annonce à l’approche de la fin du conflit, les autorités japonaises considèrent qu’il devient urgent d’établir de bonnes relations avec le Vietnam du Nord évident « leader des trois pays indochinois (Vietnam, laos, Cambodge), région indispensable à la prospérité et la stabilité de l’Asie de l’Est et du Sud-Est[6] ».[7] ».

Rappelons que Moscou accepte le leadership du Vietnam sur le Laos et le Cambodge depuis la création du Parti Communiste Indochinois le 3 février 1930 contrairement à la Chine communiste. Naturellement cette position japonaise est accueillie à bras ouvert par Hanoi.

En ce qui concerne les Etats-Unis, le tournant à 180° se fait au lendemain de la chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989. L’URSS n’est plus l’ennemi principal des Etats-Unis. L’ennemi est la Chine. En ce qui concerne le Cambodge, la politique des Etats-Unis s’identifie à celle du Japon.

« 5 septembre 1990 : Le Secrétaire d’Etat James Baker annonce que les Etats-Unis discuteront désormais directement avec l’Etat du Cambodge (c’est-à-dire avec Hun Sen) ; Hanoi est satisfait de la décision américaine.[8] ».

D’où la signature des Accords de Paris du 23 octobre 1991. Sihanouk et Khieu Samphan, par ignorance, n’ont-ils pas signé leur arrêt de mort politique à terme ? Faire confiance aux conseils des grandes puissances n’est-il pas accepté de confier aveuglément son sort aux aléas des intérêts de ces grandes puissances ? La lettre de Sirik Matak à l’ambassadeur des Etats-Unis est-elle déjà oubliée ?[9]

L’amiral Richard Macke, commandant en chef des forces américaines dans le Pacifique, en visite à Hanoi, a déclaré, d’après le journal thaïlandais Bangkok Post du 1er novembre 1994 :

« Lors d’une visite a Hanoi au début de la semaine dernière, l’amiral Richard Macke, a déclaré qu’il envisageait la coopération des Forces américaines avec le Vietnam, une fois les relations entre nos deux pays normalisées. »

Macke a déclaré qu’il n’avait pas exclu une future présence militaire américaine au Vietnam et a indiqué qu’il était intéressé par l’ancienne base américaine de Cam Ranh Bay, dans le Sud du Vietnam, actuellement base vietnamienne, où on note une présence russe.

« Je pense que lorsque la collaboration économique et politique débutera, alors une collaboration militaire pourrait commencer également » a-t-il ajouté.
« Les Etats-Unis et le Vietnam étaient ennemis dans le conflit qui a pris fin en avril 1975, quand les blindés des communistes vietnamiens sont entrés dans Saigon (30 avril 1975) et ont renversé le Gouvernement Sud-Vietnamien soutenu depuis plus de dix ans par les forces américaines.

« Les troupes américaines se sont retirées et le Vietnam a libéré les prisonniers (américains) de guerre, après les accords de paix signés à Paris en 1973 (27 janvier). Macke a déclaré que ni la coopération militaire ni Cam Ranh Bay n’avaient été évoqué lors de sa rencontre du 25 octobre avec les ministres vietnamiens. Mais il a ajouté : « Je suis officier de marine et les officiers de marine sont toujours à la recherche de bons ports ».

Depuis des bateaux de guerre américains mouillent à Saigon. Bill Clinton, juste avant la fin de son deuxième mandat, a fait une visite au Vietnam en décembre 2000.

Au Vietnam, dès le lendemain de la proclamation de la République Démocratique du Vietnam le 18 août 1945, Ho Chi Minh décide l’utilisation de la langue vietnamienne dans l’enseignement de la maternelle aux universités. Les professeurs ont des difficultés durant les deux premières années. Après presque tous les problèmes sont résolus. Depuis 1986, Hanoi investit massivement dans l’enseignement : scolarisation de l’ensemble de la population et multiplie les universités en langue vietnamienne avec une langue étrangère, principalement l’anglais, à partir d’un certain niveau. De nos jours le Vietnam forme 30 000 ingénieurs de haut niveau par an.

Les Etats-Unis ont maintenant intérêt à transformer le plus rapidement le Vietnam en pays développé. Ainsi les Etats-Unis peuvent compter sur la Corée du Sud, le Japon, Taiwan et maintenant le Vietnam pour encercler la Chine à l’Est et au Sud-est. Rappelons que le Japon a élaboré cette stratégie depuis 1972. Après la signature des Accords de Paris, le Japon, en finançant à la hauteur de deux milliards de $US l’opération UNTAC avec comme chef le Japonais Akashi, fait tout pour intégrer économiquement le Cambodge à l’économie vietnamienne, comme la construction des routes et des ponts pour faciliter les transports des marchandises vers Saigon et en qualifiant toute opposition même verbale contre les Vietnamiens, de raciste.

« En décembre 2000, on dénombrait 290 investisseurs japonais implantés au Vietnam, avec un capital enregistré de 4 milliards de dollars, plaçant le Japon au troisième rang des investisseurs étrangers au Vietnam, derrière Singapour et Taiwan. En terme de réalisation, c’est-à-dire de décaissements effectifs des fonds, le Japon se situe au premier rang des pays investisseurs. »[10]

« Il était bien sûr nécessaire d’utiliser des équipements. Le marché de ces décennies s’est développé rapidement, passant de 710 millions de dollars en 1997 à 1 200 en 1999. Dans ce domaine, comme dans d’autres, le Vietnam a pratiqué une politique de diversification systématique de ses approvisionnements. Une partie de ces derniers est fabriquée sur place, dans le cadre de joint ventures. Goldstar produit des câbles de fibres optiques et des commutateurs digitaux, Daesung (Corée) assure la production de câbles, Alcatel (France) l’assemblage de commutateurs digitaux et Newtel (un groupe soutenu par Goldman Sachs (USA) et Nikko Securities (Japon)) fabrique des équipements téléphoniques en partenariat. De son côté, Siemens produit des câbles en fibre optique et des commutateurs digitaux. »[11].

Maintenant à la veille de la visite de Bush au Vietnam, le premier producteur mondial de puces électroniques, Intel, annonce qu’il va investir un milliard de dollars pour construire une usine de production de puces électroniques à Saigon.
Conclusion.

Le Vietnam est maintenant en passe de devenir une autre Corée du Sud, le plus puissant pays industriel du Sud-Est Asiatique, devant la Malaisie et la Thaïlande. Cette situation est le résultat de l’utilisation de la langue vietnamienne dans les universités depuis 1945, c'est-à-dire depuis plus de 60 ans. Maintenant le Vietnam forme 30 000 ingénieurs de haut niveau par an. Bill Gates est en train de former 15 000 ingénieurs informaticiens vietnamiens de haut niveau. Les entreprises technologiques de haut niveau, c’est-à-dire à fortes valeurs ajoutées trouvent facilement le personnel technique nécessaire comme Intel par exemple.

D’autre part, on trouve au Vietnam des livres, en vietnamien, en tout genre et des traductions en vietnamien des œuvres fondamentales de la culture mondiale. Les librairies vietnamiennes en Europe et en Amérique du Nord sont florissantes.

Est-il nécessaire de tirer une conclusion pour nous Cambodgiens ? Maintenant avec la mondialisation, c’est la guerre économique mondiale, elle est impitoyable. Dans cette guerre, les ingénieurs et les chefs d’entreprises de hauts niveaux sont les officiers et les généraux.

En formant, par an, 25 ingénieurs de faible niveau, en langue étrangère, le Cambodge est-il en mesure de répondre à ce défit mortel ? Comment attirer des entreprises de pointe, avec de fortes valeurs ajoutées, sans des ingénieurs de haut niveau en grand nombre ? Les Cambodgiens sont-ils condamnés à être éternellement des prolétaires de nos voisins ? Avec à terme la disparition du Cambodge ?

Le lundi 20 novembre 2006

Notes : This article is available into english upon request.

[1] Le 6 août 1945.
[2] Le 9 août 1945.
[3] « Taiwan le prix de la réussite » par René Dumont, Edition La Découverte, Paris 1986, page 23.
[4] - id – page 25.
[5] Yoshiharu Tsuboi, « La Diplomatie japonaise et le Vietnam (1972 – 1998) », in Revue d’Etudes internationales, N°1, mars 1999, p. 85 – 86.
[6] Idem – page 86.
[7] « Japon – Vietnam, histoire d’une relation sous-influences » par Guy Faure et Laurent Schwab, Ed. IRASEC, Paris, Bangkok 2004, p. 56.
[8] – Idem- page XIV.
[9] L’ambassadeur américain Dean reçoit une lettre de Sirik Matak, conseiller du Gouvernement :
Excellence et cher ami,
Je vous remercie très sincèrement pour votre lettre et pour votre offre de nous conduire vers la liberté. Hélas ! Je ne puis partir d'une manière aussi lâche.
Quant à vous et à votre grand pays, je n'aurais jamais cru un seul instant que vous abandonneriez un peuple qui a choisi la liberté. Vous nous avez refusé votre protection ; nous ne pouvons rien y faire. Vous partez et je souhaite que vous et votre pays trouviez le bonheur sous le ciel.
Mais, notez-le bien, si je meurs ici, dans mon pays que j'aime, tant pis, car nous sommes tous nés et nous devons mourir un jour. Je n'ai commis qu'une erreur, ce fut de vous croire et de croire mes Américains.
Veuillez accepter, Excellence, mon cher ami, mes sentiments loyaux et amicaux.
Sirik Matak.
[10] « Japon – Vietnam histoire, d’une relation sous-influences » par Guy Faure et Laurent Schwab, Ed. IRASEC, Paris, Bangkok 2004, p. 79.
[11] - id - , pages 87 et 88.