2008-07-22

Preah Vihear : Une politique de grande banditisme

Nouvelles du Cambodge N° 0832

À PREAH VIHEAR,
le Vietnam et la Thailande pratiquent une politique de grand banditisme envers le Cambodge.


Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 20 juillet 2008

En juillet 1997, Hun Sen, de Saigon, décide d’entreprendre le coup d’Etat militaire pour éliminer l’armée du Funcinpec. Ce sont des unités régulières de l’Armée Populaire du Vietnam qui interviennent directement et massivement. L’ONU ne reconnaît pas le nouveau pouvoir fantoche. Hanoi pense être de nouveau totalement maître du Cambodge comme en janvier 1979. Le 11 août, Hanoi signe avec Bangkok un traité se partageant la moitié de notre plateau continental. Par ce traité il y aurait une frontière maritime entre nos deux voisins ! Ainsi les bateaux fréquentant notre port de Sihanoukville devraient traverser soit les eaux vietnamiennes soit les eaux thaïes. Mais ce traité est illégal, car signé entre nos deux voisins alors que le Cambodge n’avait pas de pouvoir reconnu par l’ONU.

C’est finalement la défaite des meilleures unités de choc de l’Armée Populaire du Vietnam devant O Smach qui a obligé Hanoi à accepter d’organiser les élections de juillet 1998 suivies de nouveaux massacres en fin août début septembre 1998. Hanoi n’a plus les moyens pour imposer de nouveau le régime qu’il a pu instaurer en janvier 1979.

Un jour les Cambodgiens élèveront un monument à O Smach pour honorer la mémoire des héros qui sont morts pour mettre en déroute les meilleures unités de choc de l’Armée Populaire du Vietnam. Un autre monument à Phnom Penh avec une grande place publique dédiés à la gloire des combattants de O Smach.

C’est au nom de ce traité illégal d’août 1997, que Bangkok décrète que le pétrole et gaz trouvés sous notre plateau continental se trouveraient dans une « zone contestée » et exige de partager les recettes. N’est-ce pas des méthodes de grand banditisme ?

Pour Bangkok c’est le principe : « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi ou on va le partager ou je l’approprie ». N’est-il pas une application de la loi de la jungle dans les relations internationales ? Qui peut l’accepter ?

Maintenant, Bangkok déclare unilatéralement qu’il ne reconnaît plus les traités entre la France et le Siam de 1904 et de 1907, et aussi les décisions de la Cour Internationale de Justice de La Haye de 1962 concernant Preah Vihear. Que font les Grandes Puissances, l’ONU et l’ASEAN ? Acceptent-elles que le monde soit régit par la loi de la jungle ? Que deviendra l’ASEAN dont la Thailande est des membres fondateurs ?

Ce non-respect du droit international ne constituera-t-il pas un précédent dangereux pour l’avenir des relations entre nations ?

Le peuple cambodgien n’a pas peur des menaces thaïes. Le pouvoir actuel à Phnom Penh ne doit pas céder aux décisions unilatérales de Bangkok. Toute forme d’abdication des intérêts nationaux fondamentaux du Cambodge est une trahison envers la nation cambodgienne, lourde de conséquences pour nos générations futures. Par contre Bangkok n’a pas le soutien du peuple thaï comme le montre les bagarres entre Thaïs aux environs de Preah Vihear. Il faut que la communauté internationale oblige la Thailande à respecter scrupuleusement les traités internationaux entre la France et le Siam de 1904 et de 1907 et les décisions de la Cour Internationale de Justice de la Haye de 1962. Le peuple cambodgien a une longue tradition de lutte héroïque pour défendre son pays.

La bataille actuelle pour Preah Vihear vient de révéler nos points forts et aussi nos points faibles. La bataille actuelle pour notre souveraineté sur Preah Vihear et ses environs conformément à la décision de la Cour Internationale de la Haye de 1962, ainsi que pour la stricte application des traités internationaux de 1904 et de 1907 concernant nos frontières avec la Thailande, est un jalon important pour renforcer notre cohésion nationale face aux convoitises de nos voisins. L’appel au boycotte des produits et services thaïs est une façon de rappeler l’importance de la lutte économique. Consommer avant tout les produits et services nationaux est aussi un pas important pour contribuer au développement de notre économie nationale.

Khemara Jati va mettre à la disposition de ses lecteurs la thèse de Sarin Chhak sur nos frontières avec la Thailande dans le site choisit à cet effet.

La Tension à Preah Vihear


LA TENSION À PREAH VIHEAR

Bangkok veut mesurer les capacités des Cambodgiens à se battre. Malgré la présence de plus de 500 soldats Thaïs, nos bonzes n'ont pas quitté la pagode construite de longue date sur le territoire reconnu cambodgien au Nord du temple Preah Vihear. Puis les soldats Cambodgiens ont amené tranquillement des vivres pour nos bonzes. Ainsi les Cambodgiens n'ont pas peur des attitudes provocatrices irresponsables de l'armée thaïe. Les Cambodgiens ont agit en responsables et en défenseur du territoire national. Le peuple cambodgien a une très longue tradition militaire. Ce n'est pas l'armée thaïe qui n'a pas combattu depuis un demi siècle qui peut nous intimider.

PREAH VIHEAR : Update
(Collected articles from KI Media of July 18, 2008)

Opinion on Preah Vihear by readers of the Bangkok Post
Friday July 18, 2008
PostBag
Bangkok Post
Temple of doom?
The current hoohah over the border temple of Khao Phra Viharn is an unnecessary disaster and by far the biggest loser is Thailand.Virtually all tourist arrivals are from Thailand and they pay the same to pass through the national park on the Thai side as the Cambodians charge for entry.Thailand should accept that the temple is irrevocably part of Cambodia and co-operate in developing the temple as a World Heritage Site.A few disputed square kilometres are unimportant and developing tourism in Si Sa Ket, a poor province, and promoting good relations with Cambodia are far more important.There is everything to lose from making the issue a political football and stirring up hysterical nationalistic fervour, and nothing to gain. The temple should become a symbol of a history and culture that can be equally shared between the two nations.ANDREW HICKS SurinPointless conflict It is sad to read about the unrest in Thailand that has caused more harm to the economy and credibility of the country. It seems the country is "heading back to the klong" instead of going forward. As for the Preah Vihear temple, some hot-headed people are taking reckless actions that could spark an unnecessary war between Thailand and Cambodia. I hope the situation will be resolved peacefully without military involvement.SRILADA MARTIN NOVATO

Thailand: Military Adventurism is NOT an Option
Thursday, July 17, 2008Op-Ed by Rath Khemara
The current military face off between Cambodia and Thailand over a parcel of land near Preah Vihear Temple is a lose-lose confrontation. The one question that both sides should ask and take a serious look at it is: WHO WILL LOSE THE MOST? With that said, let us examine some scenarios or disastrous consequences which could result from a war.From a military perspective, it is clear that Thai military has more superior weapons in their arsenals than their Cambodian counterparts. But, one must remember that a superior weapon is good only when it could find and destroy its target. If anyone doubted that, just look at the U.S. army’s pursuit of Osama bin Laden.As for the Cambodian military, they might lack good weapons, but they have experience and knowledge of the terrains—the most important asset that no superior weapon could defeat. Let me point out that the majority of Cambodian soldiers stationed along the Dangrek Mountain frontiers are former resistant fighters in the 1980’s. They know the Dangrek Mountain ranges like the back of their hands. In addition, the memory of Thai black clad soldiers abusing Cambodian refugees when they were gathered on the Thai-Cambodian border in the 1980’s are still fresh in their mind. The desire to see past wrong-doings pay back in a just manner is enough to motivate a rag-tag army to become an effective fighter. “I haven’t used it in 10 years and it’s gotten a bit rusty….But I am ready and I’m thirsty.” This quote from a Cambodian foot soldier should serve as a good advice to Thai supreme military commanders to think twice before embarking on any military adventurism. If the Thai armies still believe that strength and brute forces will always win, then they need to read the Cambodian children book story below to learn the truth.
Rath Khemara

http://ki-media.blogspot.com/2008/07/thailand-military-adventurism-is-not.html';

Thailand: Military Adventurism is NOT an Option

PREAH VIHEAR TEMPLE: Si Sa Ket locals clash with PAD
Friday July 18, 2008Bangkok Post
Members of the anti-government People's Alliance for Democracy (PAD) yesterday clashed with a group of local people in Si Sa Ket who set up tents to block them from heading to the Preah Vihear temple. The PAD protesters, whose procession with over a hundred carloads was about two kilometres long, confronted a group of some 200 locals who blocked a road in tambon Saothongchai of Kantharalak district, about 8 km away from the temple ruins, with tents at around 7 pm.Police barriers were also set up in the area with about 200 police officers standing guard. The PAD wanted to march to the temple ruins to protest against Cambodia's listing of the temple as a World Heritage site.Leading PAD figures ordered their security guards to break through the police barriers. This prompted angry local residents to throw wooden objects at the PAD protesters, who used flag poles to hit back. Police rushed to intervene. The clash left several PAD demonstrators and local residents injured. After the clash, the PAD protesters marched toward Preah Vihear national park, the entrance to the temple, in Kantharalak district. Officials had to barricade it with barbed wire and wooden barriers to keep them out.Suranaree Task Force commander Maj-Gen Kanok Nettarakawaysana said he has been in the border area for three days awaiting negotiations with Cambodian authorities about the overlapping zone between the two countries.Prime Minister Samak Sundaravej lashed out at three Thai protesters who crossed the border into the overlapping zone on Monday and were detained, saying the three wanted Cambodian soldiers to arrest them in a bid to ignite violence.The crossing of the three Thais - two Buddhist lay people, one a man, another a woman, together with a Buddhist monk - resulted in both countries reinforcing troop levels in the border area, he said. The three Thais were detained and later released on Tuesday.A source said the three yesterday returned safely to the Thai side of the border after meditating in the disputed area near the temple ruins for a while after being released.Mr Samak also accused the PAD of trying to instigate another coup.Air force chief ACM Chalit Phukpasuk said Royal Thai Air Force aircraft are on standby, prepared to evacuate Thais living in Cambodia if tensions flare over the disputed Thai-Cambodian border and Preah Vihear temple.So far, the prime minister, who also serves as defence minister, has not yet issued any orders to the air force, he added.''If the situation worsens, the air force can assist around the clock and airlift out Thai people to repatriate them within one hour,'' the air force chief said.He said Thai security officials - including Mr Samak, military commanders, the supreme commander and the permanent secretary for defence - are conducting ongoing discussions on ways to defuse the tensions.In response to the PAD move, ACM Chalit said that people have the right to express their opinions but they must be based on the truth and that protesters must strictly follow orders issued by the Suranaree Task Force.He also said that PAD members and supporters should refrain from intruding into the disputed area because it is dangerous.

Thai protesters blocked from disputed Preah Vihear temple
Friday, 18 July, 2008 Reuters
KANTARALAK, Thailand: Thai police and angry villagers blocked nationalist protesters yesterday from rallying at an ancient temple at the centre of a diplomatic row with neighbouring Cambodia.A political uproar in Thailand over Cambodia’s listing of the Preah Vihear temple as a World Heritage site has been stoked by anti-government groups seeking to oust Thai Prime Minister Samak Sundaravej’s shaky ruling coalition.The issue has also raised fears the spat could escalate, five years after a dispute over another Cambodian temple, Angkor Wat, saw a nationalist mob torch the Thai embassy in Phnom Penh.“Go home, go home, you troublemakers!,” one woman shouted at members of the People’s Alliance for Democracy (PAD), which is leading a nearly 2-month old street campaign against Samak, whom they accuse of being a proxy for Prime Minister Thaksin Shinawatra ousted in a 2006 coup.

The 900-year-old temple has been a source of tension for decades since the International Court of Justice ruled in 1962 that it belonged to Cambodia, a ruling that still rankles Thais.The latest flare-up – which has seen a buildup of troops on both sides of the border – was sparked by Bangkok’s support for the Unesco listing, which the PAD said was tantamount to selling out Thailand’s heritage.Foreign Minister Noppadon Pattama quit last week after a Thai court ruled the joint communique he signed backing Preah Vihear’s listing was illegal because it was an international treaty that required parliament’s approval.The case has left Thai diplomacy in limbo, with Samak saying this week his cabinet ministers were afraid to sign any statements after a bilateral meeting.The PAD seized on the court ruling, vowing to go after the rest of Samak’s cabinet and step up a street campaign that has worried investors. The main stock index has dropped 23% since the protests began on May 25.“Political temperatures will rise inexorably, and Thailand will become increasingly ungovernable, in the interim,” Chulaongkorn University professor Thitinan Pongsudhirak wrote.Hundreds of riot police and villagers blocked the PAD convoy 11km from the temple, which sits on a jungle-clad escarpment that forms a natural boundary between the two nations.“These people have been mobilised by local businessmen who have interests in Cambodia,” PAD leader Veera Somkwamkit said.Prasert Aramsrivorapong, chief of the Kantaralak district where the villagers live, said the PAD had no right to stir up trouble on the border.“Soldiers are dealing with the problem at the temple. We don’t want these people to cause any trouble,” Prasert said.Thailand and Cambodia have accused each other of border violations and sent more troops since the stand-off began on Tuesday when three Thai activists were briefly detained on the Cambodian side for trying to plant a Thai flag there.Despite the aggressive rhetoric from both sides, diplomatic efforts appear to be underway to end the stand-off.

Friday, July 18, 2008
Preah Vihear: has thailand been duped?
July 18, 2008
By Tulsathit Taptim The Nation
One of the key questions still left hanging after the Preah Vihear temple became a World Heritage site has to do with whether Thailand has been "duped", or whether the whole issue is highly charged and highly politicised nationalism gone awry. Should we be genuinely concerned, or write it off as a political game and forget about it?In a long, detailed article on the temple's history and the controversy surrounding it, to be published in The Nation starting on Monday, MR Pridiyathorn Devakula touches upon this question. He says a main point to look at is the acceptance statement of the World Heritage Committee after it decided to list the temple.A main cause for concern, he says, is resolution number 14 that deals with how to mobilise international efforts to preserve the temple's universal values. This particular resolution "requests the State Party of Cambodia, in collaboration with Unesco, to convene an international coordinating committee for the safeguarding and development of the property no later than February 2009, inviting the participation of the Government of Thailand and not more than seven other appropriate international partners, to examine general policy matters relating to the safeguarding of the outstanding universal value of the property in conformity with international conservation standards"."The wording looks so harmless," says Pridiyathorn.But "the safeguarding of the outstanding universal value of the property in conformity with international conservation standards" may contain far-reaching obligations that could cover the management of surrounding zones affected for decades by both countries' overlapping claims, or even undisputed areas on the Thai side, he says.This, combined with the "unprecedented" requirement Cambodia enlist seven other appropriate international partners, may bode ill for Thailand, he cautions. Boldly put, it can be a case of eight against one when it comes to key matters where Thai and Cambodian interests clash.Speculation about a "conspiracy" will live on, thanks to Unesco's connection with the French and France's role in the past Thai-Cambodian dispute over the temple. But it must be noted the World Heritage Committee is an intergovernmental panel for which Unesco serves only as a neutral, non-voting secretariat. Unesco Bangkok director Sheldon Shaeffer's insistence that the World Heritage Committee is by no means a Unesco committee underlines the extreme sensitivity of the whole issue.Follow Pridiyathorn's take on the Preah Vihear temple controversy, on Monday.

Friday, July 18, 2008
Thai politics at heart of temple dispute
Friday, July 18, 2008ABC Radio Australia
Click here to listen to the audio program
Cambodia has urged Thailand to withdraw its troops from the border near the Preah Vihear temple, warning a that a territorial quarrel was damaging relations between the two neighbouring countries.Prime Minister Hun Sen has written to his Thai counterpart Samak Sundaravej, asking him to "ease the tensions and to order Thai troops to withdraw from the area. More than 400 Thai troops and more than 800 Cambodian soldiers remain assembled around a small hilly Buddhist pagoda, near the ruins of an ancient temple at the centre of the dispute.Presenter: Sen LamSpeaker: Dr Milton Osborne, author, and former diplomat to CambodiaOSBORNE: To some extent I think that is correct, but at the present moment, I think much more important is the fact that it's become an issue in domestic Thai politics.LAM: Yes, indeed. Is domestic political consideration part of the problem here, the fact that the Thai Government is deeply unpopular at the moment and also there are general elections in a weeks time in Cambodia?OSBORNE: Yes, I think the elections in Cambodia, which of course are very important are not the real issue in terms of what's happening at the moment. It's much more the case that the People's Alliance for Democracy is looking for every possible opportunity to attack the Samak Government and this was particularly so in the demonstrations mounted against Prime Minister Noppadon Pattama who last week ruled that the joint communique was satisfactory and that he backed the Thai court in accepting that communique for the listing of Preah Vihear on the World Heritage List and the fact that he has to resign, is a reflection of the extent which this whole issue has become central to the attack upon the Samak Government.LAM: But if the Samak Government wants to diffuse the situation, they can just quite easily withdraw the troops from the border?OSBORNE: They can, but of course to the extent that it has become an issue in domestic politics. All of the past resentments that have been present underlying the fact of the Preah Vihear temple being listed as Cambodian boiled to the surface.LAM: Well both prime ministers are scheduled to hold talks next week, assuming that they go ahead with the talks, do you think they might be able to sort something out?OSBORNE: I would think there's a real possibility that they can. It's in neither countries interest for the issue to escalate to the point where there might actually be actual conflict between the two armies.LAM: Have there been Thai-Cambodian skirmishes within recent years?OSBORNE: Nothing significant no. You have to go back really to the 60s to find any significant skirmishes. But the fundamental fact is there have been difficult relations between the two countries ever since they both claimed independence, or Cambodia attained independence in the 1950s.LAM: Well both sides as we've heard have troops assembled in the region. One young Cambodian soldier was quoted as saying that he was willing to die for the temple. Is such strong feelings about Preah Vihear common among Cambodians do you think?OSBORNE: I think that particular statement has to be read with a degree of reservation. There are strong feelings on both sides about this particular temple. It is in what might be described outside of legal terms as in an anomalous position. But legally, I don't believe there is any question about it being definitely under Cambodian sovereignty.LAM: Indeed I understand that some villages on the Thai side of the border were quite angry with Thai protesters for disrupting business?OSBORNE: Well, I think that's entirely possible and at least for the last 25-30 years, it's been an issue that has been left undisturbed and as a tourist site, it's been an area that's approached from the Thai side, rather than from the Cambodian side of the border.

Newsgroups: soc.culture.thai
From: Bl...@Runner.com (Deckard)
Date: Fri, 18 Jul 2008 19:16:04 GMT

Si Sa Ket locals clash with PAD
Members of the anti-government People's Alliance for Democracy (PAD) yesterday clashed with a group of local people in Si Sa Ket who set up tents to block them from heading to the Preah Vihear temple.
The PAD protesters, whose procession with over a hundred carloads was about two kilometres long, confronted a group of some 200 locals who blocked a road in tambon Saothongchai of Kantharalak district, about 8 km away from the temple ruins, with tents at around 7 pm.
Police barriers were also set up in the area with about 200 police officers standing guard. The PAD wanted to march to the temple ruins to protest against Cambodia's listing of the temple as a World Heritage site. Leading PAD figures ordered their security guards to break through the police barriers. This prompted angry local residents to throw wooden objects at the PAD protesters, who used flag poles to hit back. Police rushed to intervene. The clash left several PAD demonstrators and local residents injured. After the clash, the PAD protesters marched toward Preah Vihear national park, the entrance to the temple, in Kantharalak district. Officials had to barricade it with barbed wire and wooden barriers to keep them out.
Suranaree Task Force commander Maj-Gen Kanok Nettarakawaysana said he has been in the border area for three days awaiting negotiations with Cambodian authorities about the overlapping zone between the two countries. Prime Minister Samak Sundaravej lashed out at three Thai protesters who crossed the border into the overlapping zone on Monday and were detained, saying the three wanted Cambodian soldiers to arrest them in a bid to ignite violence.
The crossing of the three Thais - two Buddhist lay people, one a man, another a woman, together with a Buddhist monk - resulted in both countries reinforcing troop levels in the border area, he said. The three Thais were detained and later released on Tuesday. A source said the three yesterday returned safely to the Thai side of the border after meditating in the disputed area near the temple ruins for a while after being released.
Mr Samak also accused the PAD of trying to instigate another coup. Air force chief ACM Chalit Phukpasuk said Royal Thai Air Force aircraft are on standby, prepared to evacuate Thais living in Cambodia if tensions flare over the disputed Thai-Cambodian border and Preah Vihear temple.
So far, the prime minister, who also serves as defence minister, has not yet issued any orders to the air force, he added. "If the situation worsens, the air force can assist around the clock and airlift out Thai people to repatriate them within one hour," the air force chief said. He said Thai security officials - including Mr Samak, military commanders, the supreme commander and the permanent secretary for defence - are conducting ongoing discussions on ways to defuse the tensions.
In response to the PAD move, ACM Chalit said that people have the right to express their opinions but they must be based on the truth and that protesters must strictly follow orders issued by the Suranaree Task Force. He also said that PAD members and supporters should refrain from intruding into the disputed area because it is dangerous.
source (with a gory photo): www.bangkokpost.com/180708_News/18Jul2008_news05.php


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Preah Vihear et la défense de nos nos intérêts

Nouvelles du Cambodge N° 0831

PREAH VIHEAR
et la défense de nos intérêts nationaux fondamentaux

Khemara Jati
Montréal, Québec
17 Juillet 2008

L’histoire montre que les relations internationales sont toujours basées sur le rapport global des forces : culturelle, intellectuelle, économique, militaire et politique.

La Cité à Travers l’Histoire

Par Lewis Mumford.
Editions du Seuil, Paris 1964, traduit de l’américain « The City in History »

Page 39

«Du moins pourra-t-on voir à cette occasion s’appliquer dans toute sa rigueur la théorie de la sélection naturelle ; car au cours des cinq ou six deniers millénaires, les peuples les plus doux, les plus aimables et les plus accueillants ont été exterminés ou condamnés à disparaître, tandis que prospéraient les groupements les plus belliqueux qui relevaient tour à tour le flambeau civilisateur. »

Le monde est peuplé de « Monstres froids ». Dans les relations internationales, il n’y a jamais de sentiment. Il n’y a que les intérêts à défendre. Il faut toujours avoir cela à l’esprit pour comprendre les événements et les conflits internationaux. Il est important de ne pas écouter les paroles qui sont souvent des chants des sirènes qui veulent ensorceler Odyssée (Ulysse en latin), mais les actes. C’est comme pour les magiciens ou les prestidigitateurs, il ne faut pas écouter leurs discours, mais bien observer leurs mains et gestes.

En réalité tout est intérêts géostratégiques pour les grandes puissances et intérêts nationaux chez nos voisins. Et tout se joue sur les rapports des forces globaux : culturelle, intellectuelle, économique, militaire et politique.

Un peuple n’est uni solidement et durablement que s’il est instruit. On ne peut instruire un peuple que dans la langue maternelle qui est maintenant au Cambodge la langue nationale. On ne peut élever le niveau des connaissances d’un peuple que si on utilise cette langue nationale de l’école maternelle jusqu’aux universités, y compris surtout les facultés scientifiques. Un peuple instruit possède une armée instruite avec des soldats et marins instruits et des officiers de niveau universitaire, capables d’utiliser les armes les plus modernes utilisées sur terre, sur mer et dans les airs ; C’est ce que font tous les pays d’Asie, en particuliers en Asie du Sud-Est et plus particulièrement chez nos voisins. Le Cambodge est la seule exception. C’est justement un de nos points faibles fondamentaux. Il ne faut pas compter sur les grandes puissances pour venir nous aider. N’est-ce pas pour maintenir la division, que le pouvoir vietnamien continue à interdire à nos sœurs et frères du Kampuchea Krom de s’instruire dans leur langue maternelle et d’interdire la diffusion des livres en cambodgien publiés au Cambodge ?

Un peuple n’est uni qu’avec un bon système scolaire partout dans le pays, avec de bons livres dans toutes les matières, en particulier en mathématique, en science et surtout en histoire nationale et en géographie du Cambodge, avec des professeurs bien, formés et bien rémunérés. Il faut donc avoir des bonnes facultés d’Histoire et de Géographie et avoir de bons livres d’histoire du Cambodge et du monde. Est-ce le cas actuellement pour le Cambodge ? N’est pas une des raisons de l’ignorance des Cambodgiens, particulièrement à la campagne ?

Un peuple n’est uni solidement que s’il y a des bonnes routes partout dans le pays, en particulier de bonnes routes vers nos frontières pour pouvoir aussi y transporter rapidement nos troupes en cas de nécessité. Au sujet de la défense de Preah Vihear, pourquoi n’y a-t-il pas encore au moins une bonne route vers Preah Vihear ? Pourquoi n’y a-t-il pas encore un développement touristique vers ce site ? Pourquoi n’y a-t-il pas encore un téléphérique pour les personnes âgées ou les personnes fatiguées ? Comment les Cambodgiens qui vivent dans cette région, peuvent-ils participer à la défense de Preah Vihear, s’ils sont en majorité illettrés, peu instruits, ignorants l’histoire de Preah Vihear ? S’ils dépendent économiquement de la Thailande ? Défendre Preah Vihear politiquement est très bien. Est-ce suffisant ?

Pour un pays, les bonnes routes sont une des conditions fondamentales pour l’unité d’une nation. Elles servent, à la défense de nos frontières, au développement du commerce, à permettre à nos compatriotes de bien connaître le Cambodge et ainsi à maintenir de bonnes relations entre les habitants des diverses régions et plus particulièrement habitant nos frontières. De bonnes lignes de chemin de fer sont une autre nécessité pour économiser les frais de transport des hommes et des marchandises.

Notre pays ne possède un port maritime pour l’indépendance de notre commerce international que depuis 1969. Nos côtes, d’autre part, possèdent des sites enchanteurs que disputent déjà des promoteurs pour construire des hôtels et des villages de vacance de luxe. Bokor est déjà entre les mains de la société vietnamienne Sokimex. Nos côtes sont aussi appelées à devenir des centres industriels les plus importants de l’Asie du Sud-Est, surclassant de loin Saigon et Bangkok. Nos côtes bordent la chaîne des Cardamomes. Ainsi, durant la période chaude, il suffit de d’aller à quelques dizaines de kilomètres à l’intérieur pour trouver des régions boisées et assez élevées pour vivre dans la fraîcheur. En plus il y a le pétrole et, à cause du prix du pétrole, on finira par construire le canal de Kra pour diminuer le trajet des bateaux allant d’Europe en Asie de plus de mille kilomètres. L’opposition de Singapour tiendra-t-elle devant cette nécessité commerciale ? Une fois le canal de Kra construit, Nos côtes se trouveront juste en face, à sa sortie. Est-ce pour cette raison que le Japon est en train de construire un câble optique sous-marin directement de Sihanoukville à Tokyo ?

Pourquoi, n’y a-t-il pas encore un projet pour construire une raffinerie de pétrole pour raffiner notre pétrole ? Pourquoi accepter éternellement notre dépendance énergétique de nos voisins ? Avant 1970, il y avait pourtant une raffinerie de pétrole proche de Sihanoukville. Pourquoi obliger notre pays à dépendre de nos voisins en énergie électrique ? Pourquoi, en attendant l’exploitation de notre gaz naturel et de notre pétrole, ne pas investir dans la construction des centrales thermiques ? Un pays où les trois quarts de nos paysans s’éclairent encore à la bougie, peut-il se battre, même pacifiquement, contre d’autres qui s’éclairent à l’électricité ? Comment un peuple de plus de plus de 12 millions d’habitants, qui ne possède que 13 000 foyers reliés à Internet peut-il efficacement contre d’autres qui possèdent des dizaines de millions d’internautes ?

Certes les Cambodgiens au Cambodge sont de plus en plus conscients de ces problèmes cruciaux pour l’avenir du Cambodge. Mais les Cambodgiens à l’étranger sont-ils conscients ? Combien viennent apporter leurs aides dans ces domaines ?

Le développement économique rapide ne peut se faire qu’avec la création dans les plus brefs délais, des universités pour former le plus grand nombre possible de scientifiques, d’ingénieurs, de techniciens, à tous les niveaux et dans tous les domaines, de managers etc., en langue nationale avec une seconde langue étrangère. Les universités en langues étrangères ne peuvent former qu’un petit nombre d’intellectuels, même de très haut niveau, mais coupés du peuple qui est resté ignorant. Sinon, le Cambodge va devenir un pays où les étrangers, surtout nos voisins occupent déjà et occuperont les postes clefs de nos entreprises, de nos usines et donc de notre économie et les Cambodgiens ne constituent et ne constitueront que les travailleurs, des ouvriers et des coolies. Dans l’ensemble notre peuple végète et végètera and de disparaître dans l’oublie.

L’expérience actuelle concernant le problème de Preah Vihear montre qu’il y a une certaine unanimité nationale en Thailande, capable de mobiliser la population pour organiser de grandes manifestations en face de Preah Vihear et à Bangkok. L’armée thaïe est infiniment plus moderne et plus instruite que l’armée cambodgienne composée de soldats et d’officiers peu instruits.

Si les États-unis dominent le monde, c’est qu’ils possèdent les universités et les laboratoires de recherche les plus performants avec des industries les plus développées du monde. La suprématie des États-unis dans le monde réside sur ces points. Cette suprématie n’est-elle pas déjà contestée ?

La bataille pour Preah Vihear vient de révéler nos points faibles. Sommes-nous capables d’en prendre conscience et d’y remédier ? Errare humanum est, perseverare diabolicum (Se tromper est humain, persévérer dans l’erreur relève du diable) disent les Romains.

Khemara Jati
khemarajati@sympatico.ca

Un atlas du Cambodge

Nouvelles du Cambodge N° 0830

Phnom Penh :

M. Chheang, du Sipar, étudie à la loupe d'anciennes cartes pour établir un atlas du Cambodge des plus fidèles

Anne-Laure Porée

A la rentrée prochaine, il se pourrait bien que les jeunes Cambodgiens se mettent à aimer la géographie et surtout, apprennent à localiser leur pays dans la région et à situer leurs voisins. L’atlas du Sipar, une organisation non humanitaire de soutien à la lecture, va enfin leur montrer le monde en couleurs. Les cartes en noir et blanc des manuels scolaires vont prendre un coup de vieux.

Cet atlas, le premier du genre au Cambodge, a été réalisé dans un réel souci pédagogique. Il se découpe en trois parties : d’abord, le jeune lecteur apprend à utiliser l’ouvrage, il découvre les symboles et les codes de la cartographie ; ensuite, il entre dans les pages "Monde et Etats", avant de plonger dans les pages Cambodge. La partie méthodologique est indispensable, comme l’explique le directeur de collection Sun Heng Meng Chheang, ancien professeur d’histoire-géographie et ancien rédacteur de manuels scolaires : « Nos jeunes n’ont pas l’habitude d’utiliser un index qui leur permet pourtant de trouver rapidement le nom d’un pays et sa localisation dans le livre. »

La guerre des anciens et des modernesAu-delà de son utilité, cet index est une victoire, il symbolise la fin d’une bataille qui a longtemps retardé la parution de l’atlas. Rien ne dit que la guerre orthographique est terminée mais au moins les élèves ne pâtiront pas plus longtemps des atermoiements de leurs aînés. Imaginez la querelle entre les partisans conservateurs d’une orthographe renouant avec ses racines pâli et sanscrit et les défenseurs réformistes d’une orthographe khmérisée, simplifiée, facilitant la lecture et la compréhension. Le ministre de l’Education a appelé par décret au retour à la tradition mais les manuels scolaires, eux, sont déjà imprimés à la mode réformiste. « On ne sait pas quand ces manuels seront remplacés, justifie M. Chheang, nous avons donc adopté leurs principes. »

Entre les mots existants et ceux jamais traduits, le casse-tête fut interminable. Il y a des jours où l’expression khmère « Chheu k’bal » (mal de tête) prend tout son sens. Il a pourtant fallu trancher. Par choix, l’écriture des mots nouveaux s’est inspirée de la prononciation française mais, pour éviter toute confusion, l’index a été rédigé en khmer, en français et en anglais.

A la recherche des affluents perdusEn parallèle des débats sur le parti pris de la simplification de l’orthographe, il fallait aussi se concentrer sur les cartes. Celles du monde, achetées à l’éditeur français Nathan, ont été traduites en khmer. Celles du Cambodge en revanche devaient être créées de toutes pièces. John Clérin, « géographe géomaticien », spécialiste des collectes, du traitement et de la diffusion de données géographiques, également collaborateur de l’Ecole française d’Extrême-Orient, a mis la main à la pâte. « Il nous a placé le Mékong selon des coordonnées précises ainsi que ses affluents, se souvient M. Chheang. Après nous devions choisir lesquels garder sur la carte. »

Ne croyez pas la tâche aisée. Tout le Sipar a vu M. Chheang le nez plongé dans ses cartes étalées par terre et maugréant sur le nom d’une rivière introuvable. Ah oui ! Le cours d’eau existait ! Mais comment s’appelait-il ? Tel un explorateur, le voilà enquêtant sur les cartes réalisées par le service géographique du Cambodge avant 1970. Comment est-il en possession de ces cartes introuvables ? En parlant de « son » atlas à tout le monde, M. Chheang a mis tout son entourage à contribution. Parce que ce livre n’était pas qu’un travail, c’était un défi. Ces cartes lui ont ainsi été prêtées par un collègue qui les avaient récupérées auprès d’un rescapé du régime khmer rouge doté d’un véritable instinct d’archiviste. Grâce à ces documents, M. Chheang a retrouvé l’affluent O’Talas. « C’est bizarre, cet affluent important était dessiné sur de nombreuses cartes contemporaines mais son nom n’était jamais signalé. »

Un casse-tête du début à la finIl n’était pas au bout de ses peines : quand un problème était résolu, un autre surgissait. Combien de fois deux documents donnaient des noms différents ? Combien de fois le nom de la carte ne correspondait pas au nom employé localement ? Que faut-il décider lorsque la population appelle telle rivière Se San, c’est-à-dire par son nom lao, quand la traduction khmère est Tonlé San ? Comment trouver les reliefs les plus élevés quand personne n’a jamais fait de repérage ? « Autour du mont Oral, nous disposons de données, cette zone a été cartographiée. Mais dans des régions reculées, les documents sont inexistants. Nous pouvons avoir une idée de l’altitude, pas toujours du nom des phnoms », explique M.Chheang.

Difficile d’imaginer devant cet atlas conçu avec pédagogie le travail de Titan que cela représente. Il donne les repères de base, les cartes essentielles du monde et du Cambodge. Il a aussi le mérite de regrouper des informations habituellement dispersées dans les manuels de différents niveaux et même d’intégrer des nouveautés : le monde africain, l’Amérique du Sud, absents du programme scolaire. « Il n’y a pas d’équivalent au Cambodge, glisse fièrement M. Chheang, cela n’a jamais existé comme matériel scolaire. » L’ouvrage sera donc envoyé dans toutes les écoles de formation des futurs instituteurs, qui auront à charge d'introduire dans leurs classes cette petite révolution. Ka-set.info Pour en savoir plus

La géographie, une affaire de terrain ! Quand les documents faisaient défaut, quand il était impossible de vérifier personnellement le moindre détail des cartes en création, les professeurs d’histoire-géographie des régions les plus reculées, les chefs de l’éducation provinciale, l’équipe des bibliothèques du Sipar furent mis à contribution et chargés de quelques vérifications.

Phnom Penh, l’affaire était plus facile : pour contrôler les données, Srin, le maquettiste de l’atlas, allait lui-même quadriller les rues de la capitale à moto !

Naissance d’une édition jeunesseTrois grandes étapes jalonnent l’histoire du livre au Sipar.A la fin des années 1980, le Sipar, ONG présente dans les camps de réfugiés en Thaïlande, travaille à partir de livres dont le texte était traduit en khmer, tapé à la machine, voire réécrit à la main, puis collé en lieu et place de l’original.

Dans les années 1990, Béatrice Montariol, en poste dans la province de Prey Veng, demande à des anciens de raconter des contes traditionnels et de les illustrer. A l’aide d’une vieille ronéo (ancêtre de la photocopieuse), les premiers livres sont imprimés sur du papier russe. Le Sipar édite ces livres parce qu’il a besoin d’un support pour l’enseignement de la lecture.
Après l’édition de dix livres de contes, subventionnée par le Canada en 1998, le Sipar réfléchit à développer son propre programme d’édition et s’oriente vers le documentaire pour répondre aux attentes des jeunes (la collection « Je voudrais savoir »). En parallèle naissent des hors collection : la traduction du Petit Prince de Saint-Exupéry, le témoignage de la vie sous les Khmers rouges de Pin Yathay, un livre sur les danseuses Apsaras...

Petit à petit se construit un projet de collections. Les premiers « Je voudrais lire » paraissent. La collection littérature jeunesse en format poche naît avec la traduction en khmer de Pinocchio puis des Pensionnaires de la pagode de Chuth Khay.

Dans les cartons aujourd’hui : des projets d’albums pour les tout petits.

Sur Internet- site de l'organisation non gouvernementale Sipar (FR)

Posté par Khemara Jati
khemarajati@sympatico.ca

Angkor avant et après - Une histoire culturelle des khmers

(Traduction française)

ANGKOR AVANT ET APRES - UNE HISTOIRE CULTURELLE DES KHMERS

par David Snellgrove,
édition Weatherhill,
Bangkok, 2004.

Page 4

A partir du 8ème siècle les peuplements Khmers commencent à apparaître non seulement dans la région d’Angkor (Voir chapitre 2, « Autres premiers peuplements ») mais aussi dans le Nord des chaines de Dangrek dans ce qui est aujourd’hui le territoire thaï. Avec la fondation d’Angkor à la fin du 9ème siècle, les temples khmers commencent à apparaître dans le plateau de Korat et aussi dans l’ouest là où ce plateau descend vers la vallée Chao Praya, facilitant même l’accès vers ce qui est maintenant le centre de Thaïlande et jusqu’à la péninsule Thai-Malay. Au 11ème siècle, le pouvoir khmer s’étend au Nord jusqu’à Sukhothai dans le Nord-Ouest et Sakhon Nakon dans le Nord-Est. Avant l’arrivée des Thaïs (à partir du 12ème siècle), les habitants de ces territoires, que ce soit dans la Vallée de Chao Praya ou du Plateau de Korat et dans le Nord, étaient principalement des Môns, une population qui, comme il sera précisé plus loin, était apparentée aux Khmers. Au Sud, le long de la péninsule Thai-Malay, la population était principalement des Malais. A l’Ouest, le pouvoir khmer s’étendait jusqu’à la proximité des frontières actuelles Thai-Birmanes près de Khanchanaburi (spécifiquement le temple-forteresse khmer de Muang Singh, non loin du fameux « Pont de la Rivière Kwai »). A l’Est, les Khmers se sont établis pas plus loin que le Sud-Laos, car ils étaient bloqués par la chaîne montagneuse annamite qui les séparent des principautés Cham le long de la côte.

Pages 6 - 7

L’origine de la Civilisation Khmère

Les premiers habitants de l’Asie du Sud-est.

Historiquement, les Khmers sont l’un des premiers peuples connus sur le territoire du Sud-est asiatique, communément appelé Indochine. Ils occupaient les parties moyenne et inférieure de la Vallée du Mékong depuis la partie inférieure de la Vallée Mun jusqu’au Sud vers les côtes. Leurs voisins à l’Ouest et au Nord étaient les Môns qui occupaient ce qui est aujourd’hui le centre de la Thaïlande (autour du Golfe de Siam) et le Plateau de Korat au Nord de la chaîne Dangrek qui forme aujourd’hui la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Leurs voisins à l’Est étaient les Chams qui occupaient les vallées inférieures du fleuve le long des côtes orientales de l’Indochine. Ainsi, la carte politique de cette partie du monde présente aujourd’hui, une image totalement différente de la situation existant durant le premier millénaire de notre ère, car la Thaïlande et le Vietnam tels qu’ils sont constitués actuellement, n’existaient pas. Les Thaïs et les Viets étaient arrivés plus tard en scène, se rabattant du Nord vers le Sud. Dans un cas, sur les Chams qui furent complètement déplacés et aujourd’hui, n’ont plus de pays. De même, les Môns et leur hautement développée culture furent absorbés dans les civilisations birmane et thaïe, développées plus tard. Les Thaïs ont également adopté d’importants éléments linguistiques, sociaux et architecturaux de la culture khmère qui est le principal sujet de ce livre. Malgré l’implacable pression thaïe, les Khmers ont survécu comme pays indépendant. Sa superficie s’est beaucoup réduite depuis la période de l’expansion maximum khmère (11ème au 13èmesiècles), mais elle n’est probablement pas très différente de celle occupée au début de son histoire enregistrée dans les 6éme et 7ème siècles.


Le nom « Indochine » donné au territoire sud-est asiatique, n’est pas satisfaisant car il suggère faussement que c’est une région culturelle en partie indienne et en partie chinoise sans aucune caractéristique propre. Bien que la Chine ait des intérêts commerciaux et politiques continuels dans toute la région depuis les premières années historiques connues, les influences culturelles chinoises n’ont profondément marquées leurs empreintes que sur les Viets qui, comme il est mentionné ci-dessus, sont arrivés plus tard sur la scène, généralement depuis le bassin de la Vallée du Fleuve Rouge. Par contraste, les influences culturelles indiennes ont été si profondes et si répandues que certains écrivains se sont référés à l’Indochine comme «l’Inde extérieure » et les plus passionnés scholars indiens ont même insinué que des colonies indiennes se sont établies tout le long des nombreuses régions côtières d’où la culture indienne se répandit facilement à l’intérieur du territoire.

Aujourd’hui, il y a une forte réaction contre une telle interprétation et certains scholars tendent à aller dans l’autre extrême, en soulignant la nature indigène de l’organisation sociale locale et essayant de minimiser la contribution indienne. Des récentes recherches archéologiques ont montré maintenant que les bases sociales et économiques de la civilisation Môn-khmère sont essentiellement indigènes, comme il sera démontré ci-dessous, mais il est indéniable que l’impact culturel de l’Inde était énorme. Cela est inévitable parce que les Môns, les Khmers et les Chams, tous auparavant illettrés, ont adopté l’écriture indienne non seulement pour écrire leurs propres langues, mais aussi pour l’importation de la littérature Sanscrit et Pali qui allait former les bases de leurs premières tentatives littéraires et qui les ouvriront en même temps aux concepts culturels et religieux indiens. Par contraste, seuls les Viets ont adopté le système chinois d’écriture et avec des résultats analogues.

Les facteurs indigènes

Tout d’abord, sommairement et brièvement voici ce qui est connu de la civilisation indigène Môn-khmère. Notre information est limitée en grande partie à la région Môn du centre de la Thaïlande et de la région voisine de Korat où les Khmers avaient à peine pénétré jusqu’au début du 9ème siècle. Par suite des effroyables conditions politiques au Cambodge durant la seconde moitié du 20ème siècle, les fouilles au Cambodge même étaient rares jusqu’à seulement récemment. Cependant nous pouvons présumer qu’il existe des similitudes entre le centre de Thaïlande et le Cambodge, non seulement parce que les conditions sociales et économiques des Khmers telles qu’elles sont connues au 7ème siècle seraient incompréhensibles sans la présomption des premières phases nécessaires. Les fouilles en Thaïlande ont permis d’enregistrer l’existence de plusieurs sites néolithiques datant du 2ème au 1er millénaire avant JC, et aussi de l’âge de bronze (depuis 1500 avant JC) et même un nombre significatif de sites de l’âge de fer (depuis 700 avant JC) ce qui nous amène relativement près du début de la période historique. Typique des sites néolithiques est l’emploi de la poterie et des haches en pierre polie. Il y a aussi des indices d’agriculture primitive et d’élevage d’animaux. La découverte de la métallurgie, initialement celle du bronze (un alliage du cuivre avec l’étain ou le plomb), et plus tard, celle du fer, pourraient nous conduire directement aux premières périodes historiques connues.

D’abord le bronze puis après le fer qui est plus dur, se transforment en instruments agricoles, conduisent à d’importantes déforestations pour la fondation de nouveaux peuplements. Transformés en armes, ils donnent une plus grande envergure à la tendance humaine à la domination et à la violence. Certains de ces sites ont une longue histoire et, tôt ou tard, absorbées par l’avance des Khmers vers le Nord et l’Ouest à partir du 9ème siècle. On peut mentionner notamment Srîdep (Srideva, écrit aussi Sri Thep), qui, comme son nom le suggère, était une ville entièrement « indianisée » qui était alors florissante au 13ème siècle. Ici c’est probablement un exemple des interrelations ultérieures entre Môns et Khmers.

Au cours de ma rédaction, j’ai lu un article du Dr. Douglas O’Reilly et M. Pheng Sytha de l’Université Royale de Phnom Penh sur certaines récentes fouilles dans le nord-ouest du Cambodge (village de Snay dans la province de Banteay Meanchey) où la construction d’une nouvelle route a permis de découvrir fortuitement une sépulture de l’âge de fer.

La fouille (5 mètres par 15)a révélé 9 sépultures préhistoriques et plus de 300 objets façonnés comprenant des récipients en céramique, des perles en verre (glass beads), des meules en pierre (grinding stones), des perles en cornaline (carnelian beads), des bracelets en bronze, et des outils et armes en fer. Il y a peu de preuve d’armure de protection pour le corps humain dans l’endroit excavé mais un homme était enterré avec un dépôt de pointes en fer et une épée en fer. Ce jeune homme adulte était aussi enterré avec des boucles d’oreilles vertes, des bagues en bronze, des perles en verre et de grandes canines de tigre autour du cou. La main gauche de l’homme tenait un objet en bronze non identifié. Les autres sépultures n’étaient pas aussi bien désignées. Un enfant, âgé de 2 à 3 ans, était enterré avec des bracelets en ivoire, des perles de verre et un objet en fer non identifié.

Bien que la date du site ne soit pas connue, on pense qu’il fut occupé durant les premiers siècles de notre ère. Cela nous amène remarquablement proche des premiers sites historiques connues, non encore excavées, et marquées par les anciennes inscriptions des 6ème et 7ème siècles.

Page 179

« Quand les Khmers ont été chassés de Sukhothai par les Thaïs en 1220, Wat Sri Savi était probablement déjà en construction. La tradition khmère de construire cette forme de tour continua à Sukhothai et à Ayuthya »

Dans un guide touristique sur Internet.

« Sakhon Nakhon existait comme une grande ville dans l’Empire Khmère de Khotraboon, avec l’ancienne cité de Srikhotraboon dans l’actuelle province Udon Thani comme capitale, au sommet de sa gloire durant le 12ème siècle. De nombreux tombeaux et objets khmers sont autant de témoignages des principales attractions de la province. Le tombeau des Reliques religieuses de Narai Jongweng, Phuphek, Dum et le Pont Khmer en sont des exemples.

posté par Khemara Jati
khemarajati@sympatico.ca