2006-12-23

Carte du Cambodge avec tous les sites archéologoques

Nouvelles du Cambodge N° 0660-F

PUBLICATIONS DES CARTES DU CAMBODGE AVEC TOUS LES SITES ARCHÉOLOGIQUES

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 13 décembre 2006

Nous sommes heureux de reproduire ci-dessous un article paru dans Cambodge Soir du mardi 12 décembre 2006, concernant un recensement des sites archéologiques du Cambodge. Bernard Philippe Groslier disait que l’archéologie c’est l’histoire. C’est même la partie des témoignages de nos ancêtres, les moins altérés par les subjectivités des textes écrits. Nous reviendrons avec B. P. Groslier concernant les légendes qui entourent le développement de la civilisation angkorienne. Nous reviendrons sur cette question avec la découverte de l’épave d’un bateau du XVIè siècle, naufragé au large de nos côtes avec son précieux chargement de marchandise.

Nos félicitations à Bruno Bruguier qui a mené à bien ce recensement avec le financement de l’Ecole Française d’Extrême-Orient (Efeo).

Nous souhaitons qu’un même recensement soit fait dans l’ensemble de territoire occupé par l’Empire Khmer au sommet de son expansion, c’est-à-dire en Thaïlande, au Laos et au Vietnam, avec les noms anciens des lieux donnés par les Cambodgiens. En effet Louis Malleret a pu déterminer le site de Oc Ev grâce aux indications données par les habitants cambodgiens de la région.

Il est important de remarquer que la concentration des habitants dans la région d’Angkor n’est pas le la même nature de nos jours et la période angkorienne. En effet Angkor était la capitale du Cambodge et aussi le centre de production agricole. De nos jours, la concentration humaine est récente et les habitants vivent principalement du tourisme. La production agricole y est négligeable.

Cette constatation ne demande-t-elle pas une explication ? Pour cela ne faut-il pas revenir aux explications données par B. P. Groslier dans son article «La Cité Hydraulique Angkorienne : Exploitation ou Surexploitation du Sol ? » ? (Bulletin de l’Efeo, 1979, LXVI, pages 181 à 202 ; on trouve aussi cet article dans « Mélanges sur l’Archéologie du Cambodge », Bernard Philippe Groslier, Ed. Réimpression de l’Efeo N° 10, Paris 1998 ; signalons aussi une biographie intéressante de B. P. Groslier dans « Hommage à Bernard Philippe Groslier », sous la direction de Georges Condominas, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris 1992).

Il est souhaitable que toute personne qui s’intéresse à l’histoire du Cambodge, se doit de lire et relire cet article pour comprendre la fin inéluctable de la civilisation angkorienne. D’autre part se poser aussi des questions sur la production agricole d’Ayuthia. De nos jours, l’avenir d’une nation ne réside-t-il pas dans le développement de son économie, en particulier dans les industries à hautes valeurs ajoutées ? C’est-à-dire dans les investissements dans l’éducation et la recherche ?

Note : This article is available into english upon request.
Cambodge Soir
mardi 12 décembre 2006
Patrimoine archéologique du Cambodge
Des cartes provinciales pour valoriser la diversité archéologique du royaume
Entamé il y a plus d'une décennie, l'immense travail d'inventaire des sites archéologiques du royaume lancé par l'École française d'Extrême-Orient (Efeo) en collaboration avec le ministère de la Culture est aujourd'hui achevé. Plus de 4 000 sites ont été recensés, décrits et cartographiés, un travail de fourmi destiné aux chercheurs et aux autorités que l'Efeo a décidé de mettre à la disposition du grand public. Dès aujourd'hui, une carte archéologique de l'ensemble du pays est disponible chez Carnets d'Asie et dans toutes les bonnes librairies. Avant la fin de l'année, six cartes provinciales (Banteay Meanchey, Battambang, Kompong Chhnang, Kampot, et la zone du bassin de Mékong) seront mises en vente, neuf autres devant l'être d'ici avril prochain (Oddar Meanchey, Siem Reap, Pursat, Preah Vihear, Takéo, Phnom Penh-Kandal, Prey Veng, Svay Rieng et Kompong Cham). La carte générale, qui propose une vue globale de la densité des sites, sans distinction d'époques, est a priori destinée à la communauté scientifique pour laquelle elle constituera un outil précieux pour comprendre les logiques d'occupation du territoire au fil des siècles.
Un simple coup d'œil permet d'ailleurs de s'apercevoir qu'elle se superpose presque parfaitement à une carte contemporaine des densités de population. « Il y a quelques exceptions comme la province de Preah Vihear, très riche d'un point de vue archéologique mais totalement dépeuplée. Cela fait partie des cas intéressants à étudier », explique Bruno Bruguier, responsable du projet « inventaire » à l'Efeo. Les cartes provinciales présentent-elles un intérêt pratique plus évident pour le profane. Pour chaque province, tous les sites connus - des temples majeurs aux simples tertres - sont localisés de façon exhaustive, les plus grands ensembles (Banteay Chmar, Sambor Prey Kuk, Koh Ker, Preah Vihear...) faisant l'objet d'un « zoom », un plan d'une extrême précision réalisé à partir de photos aériennes. Ces cartes pourront ainsi guider les amateurs de vieilles pierres dans les zones les plus mésestimées du royaume, même si on peut regretter que seules les routes nationales soient indiquées.
Ces premiers produits dérivés de l'inventaire de l'Efeo présentent des intérêts multiples. Ils fournissent d'abord aux autorités et aux acteurs de développement un outil de gestion du patrimoine, jusque-là incomplet, voire inexistant. La Banque mondiale a ainsi déjà sollicité l'expertise de l'Efeo afin d'apprécier le patrimoine archéologique de zones visées par plusieurs chantiers comme la construction de la RN6 ou encore l'installation de lignes à haute tension entre le Laos et Stung Treng. Les cartes, assorties des plans aériens, permettront en outre aux autorités de développer le potentiel touristique de certains sites en prenant en compte leur environnement, ce qui peut se révéler utile lorsqu'il s'agira de construire une route d'accès dans un ensemble complexe de temples. Enfin, la diffusion de ces outils auprès du grand public vise à ouvrir au développement touristique la diversité du patrimoine provincial, à l'heure où les efforts des décideurs et l'intérêt du grand public se portent essentiellement sur Angkor (lire ci-dessous). Soren Seelow
Angkor et le « désert » archéologique cambodgien
L'inventaire de l'Efeo a pour objectif de valoriser la richesse spatiale, et chronologique, du patrimoine archéologique khmer à l'heure où celui-ci se résume bien souvent au seul complexe angkorien et à la période qui y est associée. « Il y a aujourd'hui un hiatus énorme entre la focalisation sur le site d'Angkor et les travaux consacrés au reste du patrimoine provincial », explique Bruno Bruguier, responsable du programme « inventaire » à l'Efeo. « Cet inventaire invite à sortir du mythe angkorien au profit d'une approche spatiale du développement de la civilisation khmère. »
En 1991, quand les grandes lignes de la politique de conservation du patrimoine se sont dessinées, les efforts se sont tout naturellement portés en priorité sur Angkor, joyau culturel qu'il fallait à tout prix préserver en raison de sa richesse intrinsèque et du fait que le reste du patrimoine était encore en grande partie inaccessible. Quinze ans plus tard, cette focalisation sur Angkor et quelques grands sites est toujours d'actualité, menaçant de reléguer des pans entiers de l'histoire architecturale khmère dans les oubliettes de la recherche et du tourisme, met en garde le chercheur. « Angkor, qui n'a pas besoin d'argent, continue d'en recevoir, alors que des sites secondaires bien plus menacés ne reçoivent rien car ils ne sont pas assez rentables ou médiatiques. Cette hyperfocalisation se fait au détriment de la diversité du patrimoine et des sciences humaines au Cambodge : l'histoire, l'ethnologie, l'anthropologie sont délaissées... Il ne reste plus guère que l'archéologie, et encore, l'archéologie angkorienne », regrette-t-il.
Une rapide comparaison entre deux régions cartographiées par l'Efeo souligne l'importance qu'il y a à préserver et à étudier des zones archéologiques ne présentant pas un intérêt touristique évident. « A Svay Rieng, nous ne connaissions en 2001 que 25 sites. L'inventaire a permis d'en mettre au jour 250 nouveaux, dont deux seulement présentent un intérêt touristique. A Preah Vihear, aux 156 sites connus s'en sont ajoutés 150, dont 63 présentent un potentiel pour le tourisme. La province de Svay Rieng est donc très pauvre du point de vue architectural, mais elle est un élément très important pour la connaissance du Cambodge ancien car elle représente l'origine géographique de la civilisation khmère », explique Bruno Bruguier.
Si cette connaissance approfondie du patrimoine est nécessaire pour les sites secondaires, elle l'est tout autant pour les sites présentant un potentiel touristique, estime-t-il : « Le développement économique de sites comme Koh Ker se fait aujourd'hui sans prendre en compte les recherches réalisées par le passé. On a reproduit un modèle occidental de gestion du patrimoine qui privilégie un développement touristique rapide au détriment de l'étude. Il serait plus logique de fonder les plans de développement sur des études approfondies, pour la recherche bien sûr, mais également pour assurer un minimum de cohérence dans l'exploitation touristique de ces sites ».
Cambodge Soir du mardi 12 décembre 2006

0 commentaires:

Publier un commentaire

S'abonner à Publier des commentaires [Atom]

<< Accueil