2007-01-25

Le problème du prix de l'énergie au Cambodge

Nouvelles du Cambodge N° 0702

LE PROBLÈME DU PRIX DE L'ÉNERGIE AU CAMBODGE

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 25 janvier 2007

Au Cambodge, l'énergie, essence et électricité, est toujours au moins 50 % plus cher que chez nos voisins, même au Laos, pays sans communication avec la mer. Est-ce par hasard si la société vietnamienne Sokimex qui détient le quasi-monopole de l'importation. Ce prix élevé de l'énergie est imposé par le Vietnam pour :

1 / Rendre le développement économique très difficile. Car tout dépend du prix de l'énergie. Le prix de l'énergie entre pour 10 % dans le prix de la production en tout. Donc rendre le prix de la production au Cambodge peu compétitif chez nos voisins.

2 / Obliger les provinces cambodgiennes près des frontières à acheter l'énergie : essence et électricité, à nos voisins : Vietnam et Thaïlande. Ce qui fait que nos provinces frontalières deviennent dépendantes énergétiquement et donc économiquement du Vietnam et de la Thaïlande. N'est-ce pas déjà une annexion de fait de nos provinces frontalières ? En plus les routes d'accès à ces frontières à partir de Phnom Penh sont en général très mauvaises. C'est le contraire de l'autre côté de nos frontières. Ainsi, chaque année un million de tonnes de riz cambodgien est exporté par Saigon comme riz vietnamien.

3 / La société vietnamienne Sokimex peut ainsi engranger des centaines de millions voire des milliards de $US de bénéfice par an. Naturellement les hauts dignitaires du pouvoir fantoche reçoivent aussi quelques miettes pour récompenser leur docilité.

Bientôt le Cambodge va pouvoir exporter du pétrole et du gaz naturel. Mais jusqu'à présent aucun projet concernant la construction d'une raffinerie de pétrole et de construction de centrales électriques utilisant notre pétrole et notre gaz. Pourquoi ? Nos immenses richesses en hydrocarbure servent-elles principalement à enrichir le Vietnam, laissant le peuple cambodgien dans l'ignorance, la maladie et la misère ? Avec à terme la transformation pure et simple notre pays en une province vietnamienne ?

Nous reproduisons ci-dessous un article sur nos richesses en hydrocarbures :

Traduction de l’anglais

ASIA TIMES ONLINE
26 January 2007
Par Shawn W. Crispin

LE CAMBODGE BIENTOT RICHE EN ENERGIE

BANGKOK. – Selon les Nations Unies, la Banque Mondiale et l’Université Harvard le Cambodge est prêt à devenir un important nouvel exportateur d’énergie, avec la bonne fortune d’avoir des gisements de pétrole qui promettent de doubler le produit national brut (PNB) et la possibilité de faire sortir des millions de Cambodgiens de la pauvreté.
Chevron, la géante société pétrolière américaine a indiqué qu’elle a découvert sur la cote sud du Cambodge, d’immenses gisements de pétrole et de gaz à la suite des tests effectués dans 4 de ses 5 puits de forage. Le représentant cambodgien sur l’énergie, Te Duong Dara, a estimé la semaine dernière que le Block A de 6.278 km2 où Chevron est en train de forer pourrait contenir jusqu’à 700 millions de barils de pétrole, soit presque 2 fois la dernière estimation de 400 millions de barils.
La Banque Mondiale a dit que les réserves totales d’énergie du Cambodge pourraient atteindre 2 milliards de barils de pétrole et 10 trillions de m3 de gaz naturel. Selon la Banque Mondiale, dépendant des futurs prix mondiaux les exportations de pétrole pourraient générer un revenu national annuel de 2 milliards de dollars US soit plusieurs fois le montant actuel provenant de l’addition du revenu domestique du Cambodge et des aides étrangères. Cependant, les spécialistes cambodgiens en énergie ont indiqué cette semaine qu’ils espèrent faire commencer la production en 2009, 3 à 7 ans plus tôt que les estimations faites par la Banque Mondiale.
Cette exubérante projection amène les compagnies pétrolières multinationales à entrer en compétition pour obtenir des licences d’exploration et des accords de production pour les 5 autres blocks désignés par le gouvernement. Il y a une chaude compétition pour obtenir les droits de forage des 6.557 km2 du Block B, où la société française Total et la China National Offshore Oil Corp. (CNOOC) se disputent pour obtenir le contrat. Des compagnies pétrolières japonaises, sud-coréennes, koweitiennes, thaïlandaises, malaisiennes et singapouriennes ont également fait des offres d’exploration –bien qu’il ne soit pas certain que le gouvernement cambodgien projette de faire des appels d’offre pour tous les 6 blocks maritimes.
Les investissements potentiels et les futurs accords de production promettent de transformer le Cambodge d’importateur total de produits pétroliers en un important régional, sinon mondial, acteur en énergie. Suivant l’importance et l’accessibilité des réserves connues, les revenus provenant des exportations d’énergie pourraient bientôt doubler le présent PNB du Cambodge, selon une étude conjointe faite l’année dernière par le Programme de Développement des Nations Unies (UNDP) et l’Université Harvard.
Il est certain que le gouvernement cambodgien pourrait accroître la vente du Block A afin de provoquer l’intérêt des investisseurs dans les endroits moins prometteurs. D’autres compagnies pétrolières ont foré sans succès dans le même Block A où Chevron a trouvé une source jaillissante. Cependant, Chevron, jusqu’à présent, est resté muet sur ses véritables découvertes que la compagnie révélera publiquement en avril ou mai. En outre, le Cambodge n’a pas encore réussi à avoir ses réserves avérées et sur le marché, ni à montrer sa capacité à obtenir un accord pour un développement conjoint avec la Thaïlande d’un riche gisement de gaz naturel à cheval sur les eaux territoriales des deux pays.

Guerres de pétrole
Néanmoins, il y a un large consensus que le Cambodge est probablement sur le point de devenir très riche en pétrole et gaz.
Un Cambodge riche en ressources énergétiques pourrait augmenter de façon appréciable l’importance géostratégique du pays déchiré par la guerre, notamment au moment où les Etats-Unis et la Chine se disputent de manière agressive pour accéder aux nouvelles sources pétrolières autour du globe. Il est pertinent qu’une compagnie pétrolière US a fait la première découverte pétrolière du Cambodge, et peut-être encore plus significatif qu’une firme chinoise en énergie a entrepris d’intenses lobby pour obtenir des droits majoritaires sur le Block B géographiquement adjacent où les autorités locales de l’énergie, avec l’aide d’un équipement logiciel chinois, ont discrètement procédé à des tests sismiques de « logging ».
Beijing est à la recherche de nouvelles sources d’énergie en Asie qui permettraient à son approvisionnement en pétrole d’éviter l’embouteillé Détroit de Malacca par où passent actuellement près de 80% de ses importations pétrolières. Les dirigeants chinois n’ont pas caché leurs soucis qu’en cas d’un conflit potentiel, les navires US pourraient bloquer les importations pétrolières chinoises en provenance du Moyen Orient à cette passe étroite qui sépare la péninsule de Malaisie et l’île indonésienne Sumatra. Le rejet de l’offre chinoise de 18,5 milliards de dollars faite en 2005 pour acquérir Unocal, le géant pétrolier US était inspiré par des considérations stratégiques car la majorité des réserves de la firme visée sont en Asie – un point souligné par les membres du Congrès américain pour empêcher la transaction. Ainsi, du point de vue des perspectives de la Chine, les préoccupations sécuritaires ont placé une haute priorité sur les ressources nouvellement découvertes au Cambodge tout proche.
Beijing a récemment intensifié sa déjà forte offensive de charme envers le Cambodge qui, au cours des précédentes années a reçu des aides chinoises pour bâtir les majeures infrastructures et même un luisant nouveau bâtiment du Conseil des Ministres à Phnom Penh. L’année dernière, le Premier Ministre Hun Sen a demandé et recevra probablement 200 millions dollars de la Chine pour des projets d’infrastructure. Le 18 janvier, une délégation de « bonne volonté » du Parti Communiste Chinois a rencontré et a tenu des discussions non révélées avec les hauts membres du Parti du Peuple Cambodgien (CPP), parti au pouvoir de Hun Sen.
Cependant il y a aussi un potentiel fil retors (artifice) de Guerre Froide à l’offre faite par la Chine. Tous accords futurs sur la production de pétrole et de gaz avec le gouvernement dirigé par le CPP auront besoin probablement de passer par Sokimex, le principal conglomérat du Cambodge qui avec Tela Petroleum Group contrôlent 80% de la distribution de carburant et gaz dans le pays. La compagnie politiquement connectée possède aussi d’importants holdings hôteliers et le monopole de vente des tickets pour les ruines d’Angkor Wat, la principale destination touristique du pays qui amasse l’argent.
Sokimex appartient en majorité à Sok Kong, d’ethnie vietnamienne, ancien Président de la Chambre de Commerce de Phnom Penh et un ami de longue date de Hun Sen, selon un chercheur qui a procédé avec assiduité des recherches sur la compagnie. Bien qu’aujourd’hui Hun Sen soit clairement le politicien le plus dominant au Cambodge, il y a cependant des questions pendantes sur ses liens avec le Vietnam qui l’a placé au pouvoir après avoir envahi le pays et chassé le régime Khmer Rouge en 1979.
Un traité controversé sur les frontières signé par Hun Sen avec le Vietnam en 2005 a soulevé des allégations selon lesquelles le gouvernement a cédé trop de territoire cambodgien à Hanoi – des accusations auxquelles le Premier Ministre riposta en faisant emprisonner des journalistes et des activistes. Des analystes sur l’énergie soulignent que les réserves nouvellement découvertes coïncident avec la probabilité que les approvisionnements en carburants au Vietnam actuellement en diminution, seront épuisés dans la prochaine décennie. A ce jour, Hanoi n’a pas de plan pour combler cette future impasse énergétique.
Alors qu’il est improbable que le Vietnam ait encore assez d’influence politique à Phnom Penh pour contrecarrer l’offre de Beijing d'accéder majoritairement aux réserves du Cambodge, les relations persistantes de Guerre Froide pourraient matériellement affecter les modalités de partage entre les pays voisins affamés de ressources énergétiques.

Comparaisons
Ce qui est plus probable c’est que les membres influents du CPP ont l’intention de faire de Sokimex, et peut être aussi de Tela Petroleum, de lucratives concessions énergétiques d’Etat qui, après conversion des revenus en devises étrangères, pourraient servir de support à la machine politique sur laquelle elles sont fondées et, ainsi, renforcer davantage la domination du parti sur les politiques cambodgiennes - comme en Malaisie où le United Malay’s National Organisation au pouvoir s’appuie sur le géant pétrolier étatique Petronas pour servir ses propres desseins politiques.
L’opposition politique a déjà émis des allégations sur des prix extorqués par les deux compagnies énergétiques politiquement connectées qui sont aujourd’hui les seuls importateurs de carburant et de gaz. Le Parti Sam Rainsy s’est plaint l’année dernière, que le prix domestique du carburant n’a pas baissé avec la diminution globale du prix du pétrole, lequel a baissé de 25% entre la mi-juillet et novembre de l’année dernière. Il a aussi publiquement accusé les deux compagnies d’évasion d’impôts et de taxes douanières sur les produits pétroliers importés.
Les donateurs occidentaux ont déjà lancé des avertissements sur les potentiels traquenards des richesses provenant des ressources énergétiques supposées nouvellement découvertes. Par exemple, la Banque Mondiale a explicitement comparé la situation du Cambodge à celle du Nigeria riche en pétrole et où les politiciens corrompus ont chapardé des milliards de dollars des revenus pétroliers, et où les revendications de la population sur ces ressources ont récemment dégénéré en guerre civile. Après trente années et des milliers de puits de pétrole épuisés depuis le commencement du boom pétrolier, Nigeria est toujours l’un des pays les plus pauvres du monde.
Le gouvernement Hun Sen est soumis à de fortes pressions des pays donateurs pour qu’il fasse face au sein de ses rangs, à une corruption endémique qui a atteint dans ces dernières années des proportions si scandaleuses que les donateurs menacent de refuser tout déboursement d’aide s’il n’y a pas de progrès réel dans la diminution des pots-de-vin. Transparency International, le veilleur global de la corruption a dit, dans une étude récente, que « la corruption se répand dans presque tous les secteurs du pays » et que « ceux qui sont au pouvoir ont peu de raison pour changer un système qui leur a assuré beaucoup de pouvoir et de richesse personnelle ».
Si les récentes projections se réalisent et les revenues énergétiques commencent à s’écouler en 2009, le gâteau va s’accroître substantiellement. Et le gouvernement Hun Sen qui actuellement s’appuie sur les aides étrangères à concurrence de près de 60% de son budget, bientôt ne dépendra plus des aides occidentales pour sa subsistance économique et ne sera pas particulièrement motivé pour changer ses méthodes de corruption comme le proposent les Occidentaux qui menacent du doigt.
Les responsables cambodgiens ont promis de réserver les futures recettes énergétiques à la reconstruction de l’infrastructure brisée du pays, y compris les hôpitaux et les écoles. Cependant, à en juger par le statut quo, tout espoir de voir la richesse énergétique naissante du Cambodge s’écouler substantiellement jusqu’aux 35% de la population embourbée dans la pauvreté est probablement plus un rêve chimérique qu’une réalité politique.
Shawn W Crispin is Asia Times Online's Southeast Asia editor.

Note : This article is available into english upon request.

2007-01-01

Souhaits de Nouvel An 2007

Nouvelles du Cambodge N° 0666-F

SOUHAITS DE NOUVEL AN 2007

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 31 décembre 2006

Le 25 décembre 2006 était le 28è anniversaire de l’invasion vietnamienne, commencée le 25 décembre 1978. Treize ans après, le 21 décembre 1991, deux mois après la signature des Accords de Paris, commençait les premières manifestations urbaines pacifiques des cambodgiens, peuple et étudiants, contre le pouvoir installé par Hanoi. Le troisième jour, le 23 décembre 1991 ces manifestations pacifiques sont noyées dans le sang par la soldatesque vietnamienne sous les yeux des diplomates et médias occidentaux. La police Dakon vietnamienne tirait à bout portant sur les enfants, les vieux et les moins vieux, hommes et femmes. La famille des victimes est sommée de se taire. Un père qui voulait regarder une dernière fois le visage de son fils tué, a été abattu. L’ONU était obligée de désigner à la hâte le 9 janvier 1992, le Japonais Yasushi Akashi comme chef d’UNTAC. Car le Japon va être obligé de débourser plus de 2 milliards de $US pour cette opération la plus onéreuse de l’ONU. Rappelons aussi que ce sont les soldats d’UNTAC qui ont introduit le Sida au Cambodge et propagé rapidement par les prostituées vietnamiennes. De nos jours à peu près les mêmes hommes installés par Hanoi sont toujours au pouvoir

En ce seuil de la nouvelle année 2007, 29è année de la domination des communistes vietnamiens, nos pensées vont vers les familles et les enfants qui sont obligés d’aller chercher dans les décharges d’ordures ménagères, des cans de boissons, des cartons et autres objets vendables pour quelques sous ; vers les familles qui sont obligées de vendre leurs enfants pour survivre ; vers les enfants qui sont obligés de vendre leur corps pour survivre ; vers les familles de Cambodgiens, expropriées et jetées à la rue arbitrairement et qui vont grossir le nombre des déshérités que nous venons de citer.

Rainsy a évalué à 200 000 par an, le nombre de Cambodgiens morts de l’ignorance, de la maladie et de la misère ; Le Cambodge compte le pourcentage le plus élevé de la région pour le nombre des femmes mortes en couches et de mortalité infantile. L’espérance de vie est la plus basse de l’Asie.

Nos pensées vont aussi aux familles des nos compatriotes qui sont massacrés ou tués arbitrairement ou pour des raisons politiques et qui sont obligés de se taire ; à ceux qui sont emprisonnés arbitrairement et à leurs familles et aux familles des victimes qui sont obligées de s’expatrier pour échapper à la prison ou à la mort.

Au seuil de la nouvelle année 2007, il est d’usage de relever les faits marquants de l’année précédente.

§ Les Cambodgiens au Cambodge sont unanimes pour constater que le Cambodge vive toujours sous la loi vietnamienne et que le Vietnam est en train d’avancer leurs frontières de plus en plus profondément dans nos terres. Les bornes frontières même récentes ne sont pas immobiles. La police et les fonctionnaires sont obligés de se taire ou déplacés. Nos habitants aux frontières sont obligés de reculer ou d’adopter la nationalité vietnamienne. A nos frontières le côté vietnamien est florissant et le côté cambodgien misérable, avec des moyens de communications en très mauvais états. Les nouvelles usines qui vont se construire sur nos terres seront alimentées en énergie électricité et pétrole venant du Vietnam. Les ingénieurs et techniciens seront vietnamiens. Les produits fabriqués seront exportés comme produits vietnamiens par le port de Saigon. Comme d’ailleurs déjà en moyenne un million de tonnes de riz cambodgien. Le Vietnam vend au Cambodge de la brisure de riz à bon prix.

§ 2006 a vu un nombre croissant de Cambodgiens à l’étranger se mettre à l’unisson avec nos compatriotes au Cambodge. Il y a maintenant unanimité pour dire ouvertement que le danger principal pour l’avenir de notre pays est que le Cambodge devienne progressivement une province vietnamienne. C’est une prise de conscience de la première importance.

§ 2006 nos compatriotes à l’étranger, analysent la situation de notre pays, en tenant compte des intérêts géostratégiques de ceux qui disent nous aider, comme les aides des grandes puissances.

2006 a vu aussi l’apparition des premières armes les plus importantes de lutte pour la pérennité de la nation cambodgienne.

La lutte la plus importante et la plus fondamentale est celle consistant à rassembler et à unir le peuple :

§ Au point de vue culturelle et linguistique par le développement de l’utilisation de la langue écrite dans l’enseignement de la maternelle aux universités et aux laboratoires de recherches les plus pointus. Un peuple instruit n’accepte jamais une domination étrangère durable. Un peuple ne peut être instruit que dans la langue du peuple. Il est curieux de constater que nos frères en Thaïlande et au Vietnam se battent dans des conditions très difficiles pour conserver leur langue et leur culture, de constater que les Cambodgiens, surtout à l’étranger acceptent allègrement ces bases fondamentales de notre identité culturelle nationale.

§ Au point de vue social et économique par le développement des entreprises à capitaux cambodgiens ou à capitaux étrangers utilisant les compétences cadres, ingénieurs et techniciens cambodgiens à tous les niveaux. Cela dans l’objectif de développer l’économie pour la prospérité pour l’ensemble du peuple.

§ Au point de vue territoriale par la construction des routes asphaltées et bien entretenue pour relier nos villes et villages avec la capitale. Il est nécessaire que l’ensemble du Cambodge devienne l’arrière pays de notre port de Kompong Som. Pour que nos richesses archéologiques et autres soient exploitées principalement à partir du Cambodge. Construire des usines à nos frontières sans améliorer les communications vers notre port de Kompong Som c’est offrir nos richesses et nos terres à nos voisins sur un plateau d’or.

§ Au Cambodge, nos compatriotes savent par expérience distinguer les aides étrangères et des grandes puissances, celles utiles et aident dans leur vie quotidienne et pour développer le pays, de celles qui aident principalement la domination vietnamienne, comme les routes et autoroutes vers le Vietnam et délaissant les routes de communication intérieures du Cambodge.

Sur ces trois impératifs, 2006 a vu des réalisations importantes :

§ 2006 a vu une nette prise de conscience de l’importance fondamentale de l’enseignement en général et de l’enseignement en langue nationale en particulier. Certes il y a encore des rivalités pour enseigner l’anglais, ou le français ou le chinois pour devenir la langue principale à l’université. Ce fait explique le nombre très faible, pour ne pas dire négligeable des Cambodgiens formés au Cambodge, ayant des connaissances de haut niveau. Ce fait entre dans le plan de Hanoi pour vietnamiser le Cambodge pour continuer à dominer notre pays dans le futur : maintenir le peuple cambodgien dans l’ignorance le plus longtemps possible. Malgré l’infériorité criante de nos systèmes scolaire et universitaire par rapport à nos voisins, nos compatriotes arrivent à remédier dans une certaine mesure ce handicap imposé par le pouvoir imposé par Hanoi. A la fin de l’année 2005, lors de l’Olympiade Scientifique organisée en Indonésie, le Cambodge est représenté par 6 candidats. Les six sont primés. Un a obtenu la médaille d’or. Ni la Thaïlande, ni le Vietnam n’a obtenu une telle médaille. Malgré leur faible rémunération, la majorité des professeurs ont conscients de leur devoir et donnent souvent des leçons particulières gratuites aux meilleurs élèves. D’autre part avec la diffusion des livres, il y a de plus en plus d’autodidactes qui réussissent comme les lauréats des Olympiades en Indonésie.

§ Des entreprises de plus en plus nombreuses sont dirigées par des Cambodgiens. Il y a une coopération entre les Cambodgiens expatriés et les Cambodgiens formés sur place dans des entreprises à capitaux étrangers. Les ingénieurs, techniciens cambodgiens à tous les niveaux peuvent concurrencer efficacement leurs homologues vietnamiens ou étrangers. D’ailleurs beaucoup d’entreprises cherchent des ingénieurs et techniciens cambodgiens à tous les niveaux, parce que plus en phase avec le peuple. Certes la lutte contre les monopoles exorbitants de la société vietnamienne Sokimex et de la banque vietnamienne Canadia est encore loin d’être gagnée. La lutte est certes encore rude et longue, mais la route est maintenant dégagée.

§ Maintenant il est possible à nos compatriotes d’utiliser la langue cambodgienne dans internet comme pour écrire des emails par exemple. D’autre part Google nous offre un moteur de recherche dans notre langue. Nous souhaitons que Google mette en ligne tous les livres en cambodgien ainsi que les documents en français et en anglais sur notre histoire, en particulier les livres et les articles de Bernard Philippe Groslier. Il y a aussi des claviers en cambodgien. Il faut encore un certain temps pour que cette possibilité soit généralisée.

§ Des aides étrangères nous aident maintenant à construire des routes et des ponts pour améliorer les communications à l’intérieur de notre pays. Nos chemins de fer seront modernisés. La Chine nous construit un grand barrage hydroélectrique à Kamchay avec 90 % de personnel cambodgien. Nous allons avoir beaucoup de pétrole et gaz. Tout le monde sait que l’énergie est à la base de tout développement économique. Alors pourquoi tarder à construire une raffinerie de pétrole au Cambodge et des usines électriques utilisant notre pétrole et notre gaz ? N’est-il pas un moyen de ne plus dépendre de l’essence vietnamienne importée par la seule société vietnamienne qui en a le monopole ? N’est-il pas un moyen pour alimenter nos provinces frontalières avec notre électricité ? N’est-il pas un moyen pour abaisser considérablement le prix de l’énergie dans notre pays ? Allons-nous subir la malédiction du pétrole comme le Nigeria ou l’Angola ? Pourquoi les contrats pour l’exploitation de nos richesses en hydrocarbures restent-ils toujours secrets ?

§ Nos compatriotes à l’étranger, analysent la situation de notre pays, en tenant compte des intérêts géostratégiques de ceux qui disent nous aider, comme les aides des grandes puissances. La question est de savoir : est-ce que les aides chinoises sont toutes mauvaises et les aides américaines, toutes bonnes ? Ou inversement ? La réponse se trouve dans les critères sur lesquels basé la réponse. Nos compatriotes au Cambodge peuvent le constater dans la pratique. Mais à l’étranger ?

§ Dans ces luttes multiformes contre l’Ignorance, la Maladie et la Misère, les Cambodgiens ont remporté pas mal de succès. Il y a maintenant une plus grande cohésion dans la société cambodgienne grâce au renforcement de l’unité de l’identité nationale basée sur le développement de notre langue écrite et aux luttes communes pour développer notre économie nationale.

Certes les efforts des Cambodgiens sont fondamentaux, mais il faut souligner les contributions des personnalités étrangères qui nous ont aidés plus que bénévolement en consacrant leur vie, leur talent et leurs richesses personnelles pour venir en aide aux Cambodgiens dans les domaines de leurs compétences. Nous ne citons que deux :

§ Beat Richner, médecin pédiatre et violoncelliste suisse, qui vient d’inaugurer son quatrième Hôpital Kantha Bopha. Ces Hôpitaux sont construits, avec les aides de quelques experts étrangers, presque totalement par des Cambodgiens, architectes, entreprises, ingénieurs, techniciens et ouvriers. Ces Hôpitaux sont gérés par un personnel cent pour cent cambodgien administration et personnel médical et technique en tout genre. Seul le directeur adjoint est français, pour le remplacer quand il s’absente. Ces Hôpitaux soignent gratuitement les enfants cambodgiens de toutes les conditions, sans le moindre favoritisme. Maintenant il y a d’autres hôpitaux qui soignent aussi gratuitement.

§ Ingrid Muan, une Américaine d’origine suédoise, morte dans des conditions mystérieuses en avril 2005, a apporté une contribution très importante pour développer notre culture en générale et dans la culture écrite en particulier en arrivant à obtenir des subventions des fondations importantes comme la « Albert Kunstader Family », la « Japan Foundation Asia Center », la « Rockefeller Foundation » et la « Toyota Foundation », pour créer avec son ami Ly Daravuth le groupe culturel « Reyum » ? Grâce à ses démarches que le Cambodge possède maintenant des imprimeries modernes avec un personnel technique pour les gérer et les entretenir.

§ Maintenant les livres, journaux, revues etc. en langue nationale se développe rapidement et se vendent très bien. Les libraires – éditeurs gagnent bien leur vie. Ce fait permet à nos écoles et lycées de se doter petit à petit de bibliothèques.

Nos souhaits pour la nouvelle année 2007

Au seuil de cette nouvelle année 2007, l’équipe de Khemarajati, souhaite à nos amis, à nos lecteurs et à tous nos compatriotes au Cambodge comme partout dans le monde une bonne et heureuse nouvelle année : santé, bonheur et réussite dans toutes les entreprises ; Que nos compatriotes au Cambodge et partout dans le monde consolide leur unité de combat dans les luttes multiformes de plus en plus unies de notre peuple contre l’ignorance, la maladie et la pauvreté, contre les monopoles exorbitants de la société vietnamienne Sokimex et la banque vietnamienne Canadia, pour l’Indépendance nationale dans notre intégrité territoriale et maritime, pour le développement de notre unité culturelle, linguistique, pour le développement économique pour l’ensemble du peuple, pour la démocratie et pour la liberté.

Nous souhaitons que nos compatriotes prennent conscience de l’importance de l’histoire, héritage fondamental de nos ancêtres qu’il faut savoir bien déchiffrer. Car jusqu’à maintenant notre histoire est principalement écrite par des étrangers.

« L’ignorance de son propre passé, c’est-à-dire d’une grande part de soi-même, n’est-elle pas davantage encore aliénatrice ? Tous les maux qui frappent l’Afrique aujourd’hui, ainsi que toutes les chances qui s’y révèlent, résultent de forces innombrables propulsées par l’Histoire. Et de même que la reconstitution de l’évolution d’une maladie est la première étape d’une entreprise rationnelle de diagnostique et de thérapeutique, de même la première tâche d’analyse globale de ce continent est historique. A moins d’opter pour l’inconscience et d’aliénation, on ne saurait vivre sans mémoire, ni avec la mémoire d’autrui. Or l’Histoire est la mémoire des peuples. » Ki Zerbo, dans « Histoire Générale de l’Afrique », Ed Unesco, Paris 1980, 1984, tome I, p. 23. Ki Zerbo mort le 4 décembre 2006.

Or l’Histoire du Cambodge est écrite principalement par des étrangers, basée sur des légendes, des hypothèses et pratiquement sans aucun fait économique. Seul Bernard Philippe Groslier avait, avant sa mort prématurée, le projet d’écrire une Histoire du Cambodge de la préhistoire jusqu’à nos jours, basée sur l’archéologie, l’économie et d’après des enquêtes depuis les civilisations de la Méditerranée jusqu’à la Chine en passant par l’Inde, Ceylan, la Birmanie, le Siam et la Chine. Il est souhaitable que nos historiens se penchent sur la civilisation angkorienne au Siam durant la période d’Ayuthia et à partir de l’arrivée des Portugais à Malacca en 1511, une histoire qui fait intervenir les changements apportés par les Européens en Asie du Sud-Est et Asie de l’Est.

Nous souhaitons qu’un groupe de Cambodgiens intéressés sérieusement par notre histoire, se forme rapidement pour écrire au moins partiellement notre histoire débarrassée des légendes et des hypothèses sans vérifications sérieuses.

L’équipe de Khemara Jati
Le 31 décembre 2006

Note : This article is available into English upon request.

Des jeunes volontaires...

Nouvelle du Cambodge N° 0665-F

Des jeunes volontaires partent s’aguerrir dans les campagnes

Cambodge Soir,
Phnom Penh, Cambodge
Le 27 décembre 2006

Ils se promènent avec des vélos chi­nois et toujours dans leurs uniformes bleus, ce qui les distingue des habi­tants de la commune de Svay Chreah, province de Kratié, où ces jeunes di­plômés venus de la ville sont venus se mettre au vert. Ils se sont inscrits com­me volontaires auprès de l'organisa­tion Youth Star, dont l'objectif est d'of­frir une expérience d'un an sur le ter­rain, à de jeunes citadins en fin d'études, avec en retour le partage avec les villageois des connaissances qu'ils ont engrangées au cours de leurs études. Sien Meng et Pich Choeun achèvent bientôt leur année passée à Svay Chreah. Une affecta­tion qui ne relève pas du hasard, car les besoins en ressources humaines dans cette commune sont grands. Le système éducatif laissait à désirer, ce qui a poussé Kong Sam Ath, respon­sable des cinq éoles de la commu­ne, à réclamer auprès de Youth Star des volontaires. « Les enseignants qui sont envoyés par le ministère ne ré­sistent pas longtemps à l'éloignement et aux rudes conditions de vie ici. Nous essayons bien de les aider, en leur of­frant de la nourriture, mais ils sont tou­jours prompts à trouver des raisons pour justifier leur retour à la ville. Peu motivés, ils brillent souvent par leur ab­sentéisme. C'est navrant car les habi­tants veulent miser sur l'éducation... . C'est pourquoi je n'ai pas hésité à in­viter de jeunes volontaires à venir nous donner un coup de pouce », explique le responsable, qui ne regrette pas d'avoir appelé à l'aide.
Meng est diplômée d'une école de commerce et souhaitait se frotter « à la vraie vie », tandis que Chœun voulait se donner les moyens de s'extirper du chômage qu'il connaît depuis qu'il est sorti de l'Université nationale de ges­tion. Tous deux voulaient se rappro­cher des habitants sans savoir exac­tement quelle réalité recouvrait l'ex­pression « travailler au sein d'une com­munauté ».
Dotés d'un vélo, les volontaires re­çoivent une indemnité mensuelle de 50 dollars, et doivent ensuite comp­ter sur leur aptitude à s'adapter à un environnement nouveau. Car à peine arrivés, ils sont amenés à surmonter plus d'une difficulté, à commencer par le manque de confort. Dans cette com­mune reculée, point d'électricité, d'eau potable ou de salles de bain, mais un climat rude et la malaria que les deux jeunes ont attrapé. Ils ne ca­chent pas avoir songé plus d'une fois à reprendre le chemin de Phnom Penh. « Ici, il n'y a rien. Même l'infor­mation n'arrive pas. Aucun restaurant, pas de cinéma, et mes amis qui me manquent... Les premières semai­nes, je ne pouvais m'empêcher de re­garder les bus qui partaient pour Phnom Penh avec l'envie de m'en­gouffrer dans l'un d'eux... Puis ça m'a passé! », se souvient Chœun.
Meng, elle, a davantage souffert du fait d'être une femme de 24 ans. « Comme je suis arrivée avec Chœun, les gens croyaient que nous étions des amoureux qui avaient fui la réproba­tion de nos parents en venant s'ins­taller dans ce trou paumé, qu'on s'op­posait à la tradition. » Les deux citadins ont dû également affronter la résis­tance que leur ont tout d'abord oppo­sée les villageois. « Ils ne voulaient pas écouter nos conseils, nous rétorquant par exemple qu'il était inutile de bouillir l'eau avant de la boire comme on les invitait à le faire. Il est arrivé que cer­tains s'énervent, nous reprochant notre arrogance à vouloir changer leur quotidien, nous, de petits jeunes! Cela m'a déconcertée, voire découragée. Et puis je me suis dit qu'ils réagissaient ainsi parce qu'ils n'étaient pas ins­truits », rapporte Meng.

Une Mini-Révolution dans les moeurs de la commune
Les changements dans le comportement des villageois n'ont cependant pas tardé à se faire voir. Pour Kong Sam Ath, leur présence a réellement modifié la donne. « Tout d'abord, ils ont donné des cours d'anglais aux élèves » ce qui ne se faisait pas avant, puis ils ont réussi à convaincre tout le monde de l'importance de l'éducation, tout en sensibilisant la population sur les pro­blèmes d'hygiène et de santé. Ces deux jeunes sont aujourd'hui consi­dérés comme de vrais modèles dans la commune. Nos enseignants sont maintenant obligés d'arriver à l'heure à leurs cours car ils ne veulent pas perdre la face devant ces jeunes qui systématiquement se présentent aux aurores à l'école. Les habitants se sont quant à eux civilisés à leur contact à force de les observer. Quant à Meng et Choeun, ils ont appris à surmonter les difficultés qui se posent dans la vraie vie », s'enthousiasme Kong Sam Ath, qui ne tarit pas d'éloges sur ceux qu'il considère comme des exemples de savoir-vivre.
Meng, en tant que jeune célibataire de 24 ans, a également contribué à faire évoluer la situation des filles dans la commune ou à son âge, une fem­me est obligatoirement déjà mariée. Une tradition qui a pour conséquen­ce, relève-t-elle, l'abandon précoce des études par les filles. « Les habitants se sont moqués de mon statut de cé­libataire, estimant qu'une fille doit sou­lager le plus tôt possible sa famille en créant la sienne. Mais ils se trompent. Des jeunes mariés trop tôt ne sont pas prêts à organiser de manière respon­sable leur vie », tranche la jeune fem­me. Alors qu'il était rare de voir des filles sur les bancs du collège, la si­tuation tendrait à changer là où pas­sent des volontaires de Youth Star, as­sure Kong SamAth. « Les parents com­prennent mieux l'intérêt à éduquer leurs filles pour qu'elles puissent mieux gagner leur vie », poursuit-il.
La relève de Meng est déjà arrivée. Elle s'appelle Ratana, et a démission­né de son poste de comptable dans une compagnie pour s'offrir une ex­périence « sur le terrain ». Elle n'a pas hésité à tout plaquer, et en observant Meng, rêve déjà de devenir la femme au caractère trempé que cette der­nière est devenue. Chheang Bopha

Posté par Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 27 décembre 2006

Un spot pour donner goût à la lecture

Nouvelle du Cambodge N° 0664-F

Un spot pour donner goût à la lecture

Cambodge Soir,
Phnom Penh, Cambodge
Le 27 décembre 2006

Depuis quelques jours, le premier spot de promotion de la lecture a fait son appari­tion sur CTN, et devrait être prochainement diffusé sur les autres chaînes, sur une initiative de la Fédération pour le développement du secteur du livre au Cambod­ge et grâce à un financement de la fondation Rockefeller. En une minute, la Fédération tente de convaincre des plai­sirs de la lecture, en faisant dire à son jeune héros: « Quand je lis, je rêve; quand je lis, je suis heureux ». Un jeu­ne garçon se laisse emporter par l'histoire dont il tourne les pages et dont il devient l'un des personnages. Il s'imagi­ne combattant un redoutable géant, s'engageant dans une course-poursuite dans les rues de Phnom Penh, pour délivrer de ses griffes une jeune et jolie princesse... qu'il recroise dans la vraie vie, le nez dans un livre, à un stand du marché.
Le spot cible les parents qui doivent nourrir physique­ment et spirituellement leurs enfants. « On veut montrer que la lecture aide les jeunes à développer leur imagina­tion et leur créativité », ex­plique Chan Sophea, direc­teur adjoint du département de l'enseignement primaire au ministère de l'Education, et membre de la Fédération. Le fonctionnaire rappelle que depuis le régime des Khmers rouges, la lecture ne suscite plus guère d'intérêt dans le pays, un phénomè­ne lié à la faiblesse du nombre de publications et à leur qualité souvent mé­diocre, ajoute-t-il. « C'est pourquoi différentes ONG impliquées dans l'édition et la sensibilisation à la lecture ont coopéré pour mettre sur pied une Fédération pour le dé­veloppement du secteur du livre au Cambodge. Les choses s'améliorent au ni­veau des écoles primaires, nombreuses à compter au­jourd'hui dans leurs murs des bibliothèques », se réjouit Chan Sophea, qui promet que ce spot télévisé ne constitue qu'une première étape de la révolution que veut engager la Fédération afin de redonner au livre la place qu'il mérite dans la so­ciété cambodgienne.
Ung Chansophea

Publié par Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 27 décembre 2006

Affaire Heng Pov suite et ... fin ?

Nouvelles du Cambodge N° 0663-F

AFFAIRE ENG POV suite et ... fin ?

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 24 décembre 2006

Nous diffusons de nouveau, notre article Nouvelles du Cambodge N° 0636 en date du 4 septembre 2006 et intitulé « Affaire Heng Pov, enterrement dans le silence » rediffusé le 4 décembre 2006. Ce même article a été redistribué le 4 décembre 2006. Ainsi nos prévisions se révèlent malheureusement confirmées dans les faits. Heng Pov est maintenant condamné au silence ou à la mort dans une prison du Cambodge. Khemara Jati a tout fait pour que la Malaisie permette Heng Pov de partir se réfugier en Finlande, en vain. Les intérêts des Grandes Puissances et de la Malaisie ont décidé selon nos prévisions.

Pour les grandes puissances la continuité sans fin de la « Culture de l’Impunité » n’est qu’ « Une Tragédie sans Importance », une « Sideshow » (titres français traduit de l’anglais du livre de William Shawcross, publié en 1979 à New York, chez Simon and Schuster et en France, chez Balland ». Ainsi les massacres même récents de prisonniers, ordonné ouvertement par un haut responsable du pouvoir, comme à la prison de Battambang ; les assassinats de bonzes comme celui du vénérable Sam Bunthoeun ; les assassinats d’hommes politiques comme de Om Radsady, de syndicalistes comme Chea Vichea, d’artistes célèbres comme Piseth Pilika et Touch Sunnich ; les incarcérations arbitraires d’innocents pour des crimes qu’ils n’ont jamais commis, etc. Les familles et les amis des victimes, sont obligés de vivre cachés ou en exile. Les véritables auteurs de ces massacres et assassinats ne sont jamais inquiétés. Tout cela n’est qu’une « Tragédie sans importance » « a Sideshow ». « La Culture de l’Impunité » peut encore durer indéfiniment.

Maintenant tout le monde sait officiellement que le Cambodge possède d’énormes réserves en hydrocarbures : pétrole de très bonne qualité et gaz. De nos jours les hydrocarbures sont des matières d’importance hautement stratégique. Des dizaines, voire des centaines de milliards de dollars sont en jeu.

La Malaisie a beaucoup d’intérêts au Cambodge. D’autre part, il y a les énormes pressions des grandes puissances. La colère de Hor Nam Hong était destinée à mettre en garde les grandes puissances et la Malaisie sur un éventuel départ de Heng Pov en Finlande, pays sans grands intérêts économiques au Cambodge, donc hors de portée des représailles possibles du pouvoir à Phnom Penh. Il faut se rappeler qu'il y a beaucoup d’accords secrets entre Hun Sen et les grandes puissances comme par exemple les contrats entre Hun Sen et la géante compagnie pétrolière américaine Chevron Texaco. Il faut aussi se rappeler que les Etats-Unis étaient entrés en relation avec Hun Sen depuis le 5 septembre 1990, soit un peu plus d’un an avant les Accords de Paris.

Notre pays est, géographiquement, placé au centre de l’Asie du Sud-Est. En plus tout le monde sait maintenant que nous possédons d’énormes réserves en hydrocarbure. Dans nos précédents articles nous avons prévu que, notre port de Kompong Som, nos côtes aux paysages enchanteurs, judicieusement, adossées à une Chaîne des Cardamomes, non moins enchanteresse et nos îles verdoyantes, deviendront dans quelques décennies, le plus grand centre industriel, économique et touristique de haut niveau, de notre région. La question est de savoir si notre port, notre côte, nos îles et notre Chaîne des Cardamomes resteront cambodgiens par le peuplement, par la culture, par le pouvoir politique et par les chefs d’entreprises, par les gestionnaires, par les cadres, par les ingénieurs et par les techniciens.

Les Cambodgiens au Cambodge sont les premiers intéressés et donc les premiers sur tous les fronts dans les luttes multiformes contre l’ignorance, la maladie et la pauvreté, contre les multiples monopoles exorbitants et injustifiés, de la société vietnamienne Sokimex et de la banque vietnamienne Canadia, pour un développement économique pour l’ensemble des couches sociales du peuple, pour l’Indépendance Nationale dans l’intégrité territoriale et maritime de la nation, pour la Démocratie, la Liberté et la Paix

Nous à l’étranger, que pouvons-nous faire pour les aider ? Telle est la question fondamentale qui demande des réponses concrètes, suivies des activités concrètes qui nous rassemblent.

Nous souhaitons voir réaliser ces activités concrètes au cours de la nouvelle année 2007.


Note : This article is abailable into english


NOUVELLES DU CAMBODGE N° 0655-F

AFFAIRE HENG POV
Enterrement dans le silence ?

(Récapitulation)

Lettre au gouvernement de la Malaisie

Montréal, le 10 décembre 2006

Mission diplomatique Haut-commissariat de Malaisie60, rue Boteler,
Ottawa, Ontario,
Canada, K1N 8Y7 Téléphone : (613) 241-5182/731-2955/265-4824 (24h) Fax : (613) 241-5214 http://home.istar.ca/~mwottawa - malottawa@kln.gov.my

Je vous prie de bien vouloir faire suivre cette lettre au Gouvernement de la Malaisie

Son Excellence, Monsieur l’ambassadeur,
L'équipe de Khemara Jati (Associations de presses cambodgiennes à l’étranger) et ses amis sont heureux d'apprendre que le gouvernement de Malaisie, de concert avec le gouvernement de la Finlande, vient de permettre à Heng Pov d'obtenir l'asile politique en Finlande.
En cette journée internationale des Droits de l'Homme, nous exprimons nos félicitations et nos remerciements au gouvernement de la Malaisie et au groupe de juristes agissant au nom de la morale et des Droits de l’Homme, pour cette importante décision d'humanité et de justice. Cette importance initiative du gouvernement de Malaisie répond aussi aux souhaits du peuple cambodgien.
Heng Pov est un témoin de première importance concernant de nombreux crimes et massacres commis au Cambodge depuis plus de dix ans. Pour cette raison Heng Pov a été poursuivi et condamné arbitrairement pour des raisons politiques. Sa vie est en danger. Le gouvernement de Malaisie a porté assistance à une personne en danger de mort, en refusant de remettre Heng Pov aux autorités de Phnom Penh. Le Gouvernement de Malaisie a fait preuve de justice et d’humanité en accueillant Heng Pov pendant un certain temps sur son territoire.
Nous tenons à exprimer de nouveau, notre profonde gratitude au Gouvernement de Malaisie, qui a permis la réussite du voyage de Heng Pov à Helsinki.

(Signé)
Prasit KuochPour Khemara Jatikhemarajati@sympatico.caTéléphone : 514-596-0896Fax : 514-596-1423


Heng Pov's deportation shocks the Malaysian public and upsets the Malaysian Federal court
22 Dec 2006Court upset by speedy deportation Rita Jong and Alang BendaharaNew Straits Times (Malaysia)
PUTRAJAYA: Former Cambodian police chief Heng Peo is now in Phnom Penh, Cambodia.He was sent back yesterday, an hour after the Court of Appeal dismissed the High Court's decision on Dec 16 to send him to Singapore, his last point of embarkation. The Court of Appeal also refused counsel N. Sivanathan's oral application for a stay of execution.Sivanathan immediately appealed to the Federal Court, which was prepared to hear it right away, but before it could do so, Heng Peo was escorted into a van and rushed to the Kuala Lumpur International Airport. Heng Peo was deported in a private plane at 12.30pm. The Federal Court convened at 1.20pm.His deportation not only shocked the public , Sivanathan and co-counsel Abdul Shukor Ahmad but also took the panel of three judges, who sat to hear his appeal, by surprise. The panel, led by Chief Judge of Sabah and Sarawak Datuk Richard Malanjum, even asked the prosecution at least twice to confirm this."Are you sure he is no longer in Malaysia?" he asked deputy public prosecutor, Mohamad Hanafiah Zakaria. Mohamad Hanafiah said yes, but he denied that he knew that counsel was going to appeal and that the Immigration Department was going to deport Heng Peo to Cambodia so soon .Irked by the reply, Malanjum said: "Why did they do that? We are now here to hear his appeal. There is still a court higher than the Court of Appeal."Didn't the counsel ask for a stay of execution? That is common sense (that they will be appealing), isn't it?" he asked.He told Mohamad Hanafiah that the minute Sivanathan filed the appeal, the panel of judges was constituted — in less than five minutes. "Why didn't you advise the Immigration Department to hold him first?" he asked.Mohamad Hanafiah did not reply.Sivanathan then stood up and expressed his disappointment with the Attorney-General's Chambers and the Immigration Department."When the decision was delivered at 11.30am, I asked the director-general of Immigration and he confirmed that a decision was not made as to whether to deport him to Singapore or to his home country. But now this has happened," he said. "I made an oral application for a stay but was refused by the court, after Hanafiah objected."We have also told the prosecution that Heng Peo, whose Cambodian passport was cancelled, had a travel document to Finland. "But, still, the A-G's Chambers had allowed this to happen."Mohamad Hanafiah, who was assisted by DPP Ishak Mohd Yusof, replied that the A-G's Chambers had nothing to do with the fact that Heng Peo was sent back. "If I knew earlier, I would have alerted the Immigration Department."I was only informed through an SMS at 1.15pm," he said.Malanjum then rapped Mohamad Hanafiah."Hanafiah, if it is urgent, you should wait until the court decides. "When the High Court made the order, you appealed. Of course, they would do the same now, won't they?" he asked."Now, nothing much can be done. So, the court will not make any order," Malanjum, who sat with Datuk Hashim Yusoff and Datuk Azmel Maamor, added. Earlier, the Court of Appeal unanimously allowed the prosecution's appeal and set aside the High Court's decision to deport him to the last port of embarkation, which was Singapore.Court of Appeal judges Datuk Zukefli Ahmad Makinudin, Datuk Raus Sharif and Datuk Zainun Ali ruled that the application made by Heng Peo was wrong and in violation of the law. Meanwhile, Heng Peo's wife, Ngin Sotheaby, is appealing to an international human rights body to help her husband.She said she was not given a chance to talk to her husband after yesterday's decision.She said the Immigration Department officers rushed Heng Peo into the van and handed him to the Cambodian government.Ngin Sotheaby said this at the Dang Wangi police headquarters where she lodged a report against the Immigration Department and the A-G's Chambers at 5pm. "I haven't spoken to him for three months. How can they do such things?"On Dec 15, High Court judge Datuk Abdul Kadir Musa allowed Heng Peo's application to be sent to Singapore on the condition that he was able to bear all the expenses incurred during his stay in Malaysia. Since Heng Peo's arrest on Oct 3 for overstaying, Ngin Sotheaby had, on his behalf, sought asylum in many countries.Heng Peo fled Cambodia after a Phnom Penh court started proceedings against him and several others for the murder of a judge and other crimes. Following his arrest, Ngin Sotheaby applied for a writ of habeas corpus on Oct 5 to prevent the Immigration Department from deporting him to Cambodia on the grounds that she feared for her husband's safety because he would be tortured if sent home. Following the High Court's order, Sivanathan and Abdul Shukor withdrew their client's habeas corpus application.

[1] Cambodge Soir du 29 août 2006 : Ron Abney : J'ai retiré ma plainte pour aider Kem Sokha et Sam Rainsy
[2] The Cambodia Daily du 10 août 2006
[3] Cambodge Soir du 29 août 2006 : Sam Rainsy appelle ses militants à la réserve

L'échec de l'Europe

Le Point
N° 1785 - 30 novembre 2006

L'ECHEC DE L'EUROPE

La Chine et les Etats Unis se disputent le Vietnam, pour y devenir le partenaire clé. « La Chine est un partenaire inévitable, mais il est aussi redouté, car ses produits vont inonder le Vietnam après l'entrée dans l'OMC », prédit Alain Cany, président de la Chambre européenne de commerce, même si les coûts de fabrication au Vietnam sont inférieurs de 35% à ceux de la Chine. « Le Vietnam avait donc besoin de trouver un autre point d'appui économique, poursuit Alain Cany. L'Europe a échoué, car ses pays ont joué à outrance la carte des relations bilatérales. Voilà pourquoi les Vietnamiens se sont tournés vers les Etats Unis. »
Hanoi fait face à un casse-tête stratégique, car il ne peut basculer ni dans le camp de Washington ni dans celui de Pékin. Si la présence américaine s'est renforcée en 2006 (Intel a annoncé un investissement de 1 milliard de dollars et Lockheed Martin a remporté à la barbe d'EADS l'appel d'offres pour un satellite), le secrétaire général du PC vietnamien a aussi rendu visite à Hu Jintao, son homologue chinois. Pour l'heure, le jeu de balance de Hanoi ne semble pas desservir le pays. Le Vietnam a connu en 2005 le taux de croissance le plus élevé en Asie (8,4%), derrière... la Chine (9,9%).

S.M "Le Point" 1785 - 30 novembre 2006

Published by / Posté par Khemara Jati
khemarajati@sympatico.ca
Montreal, Quebec
December 24, 2006