2008-07-22

Preah Vihear : Une politique de grande banditisme

Nouvelles du Cambodge N° 0832

À PREAH VIHEAR,
le Vietnam et la Thailande pratiquent une politique de grand banditisme envers le Cambodge.


Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 20 juillet 2008

En juillet 1997, Hun Sen, de Saigon, décide d’entreprendre le coup d’Etat militaire pour éliminer l’armée du Funcinpec. Ce sont des unités régulières de l’Armée Populaire du Vietnam qui interviennent directement et massivement. L’ONU ne reconnaît pas le nouveau pouvoir fantoche. Hanoi pense être de nouveau totalement maître du Cambodge comme en janvier 1979. Le 11 août, Hanoi signe avec Bangkok un traité se partageant la moitié de notre plateau continental. Par ce traité il y aurait une frontière maritime entre nos deux voisins ! Ainsi les bateaux fréquentant notre port de Sihanoukville devraient traverser soit les eaux vietnamiennes soit les eaux thaïes. Mais ce traité est illégal, car signé entre nos deux voisins alors que le Cambodge n’avait pas de pouvoir reconnu par l’ONU.

C’est finalement la défaite des meilleures unités de choc de l’Armée Populaire du Vietnam devant O Smach qui a obligé Hanoi à accepter d’organiser les élections de juillet 1998 suivies de nouveaux massacres en fin août début septembre 1998. Hanoi n’a plus les moyens pour imposer de nouveau le régime qu’il a pu instaurer en janvier 1979.

Un jour les Cambodgiens élèveront un monument à O Smach pour honorer la mémoire des héros qui sont morts pour mettre en déroute les meilleures unités de choc de l’Armée Populaire du Vietnam. Un autre monument à Phnom Penh avec une grande place publique dédiés à la gloire des combattants de O Smach.

C’est au nom de ce traité illégal d’août 1997, que Bangkok décrète que le pétrole et gaz trouvés sous notre plateau continental se trouveraient dans une « zone contestée » et exige de partager les recettes. N’est-ce pas des méthodes de grand banditisme ?

Pour Bangkok c’est le principe : « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi ou on va le partager ou je l’approprie ». N’est-il pas une application de la loi de la jungle dans les relations internationales ? Qui peut l’accepter ?

Maintenant, Bangkok déclare unilatéralement qu’il ne reconnaît plus les traités entre la France et le Siam de 1904 et de 1907, et aussi les décisions de la Cour Internationale de Justice de La Haye de 1962 concernant Preah Vihear. Que font les Grandes Puissances, l’ONU et l’ASEAN ? Acceptent-elles que le monde soit régit par la loi de la jungle ? Que deviendra l’ASEAN dont la Thailande est des membres fondateurs ?

Ce non-respect du droit international ne constituera-t-il pas un précédent dangereux pour l’avenir des relations entre nations ?

Le peuple cambodgien n’a pas peur des menaces thaïes. Le pouvoir actuel à Phnom Penh ne doit pas céder aux décisions unilatérales de Bangkok. Toute forme d’abdication des intérêts nationaux fondamentaux du Cambodge est une trahison envers la nation cambodgienne, lourde de conséquences pour nos générations futures. Par contre Bangkok n’a pas le soutien du peuple thaï comme le montre les bagarres entre Thaïs aux environs de Preah Vihear. Il faut que la communauté internationale oblige la Thailande à respecter scrupuleusement les traités internationaux entre la France et le Siam de 1904 et de 1907 et les décisions de la Cour Internationale de Justice de la Haye de 1962. Le peuple cambodgien a une longue tradition de lutte héroïque pour défendre son pays.

La bataille actuelle pour Preah Vihear vient de révéler nos points forts et aussi nos points faibles. La bataille actuelle pour notre souveraineté sur Preah Vihear et ses environs conformément à la décision de la Cour Internationale de la Haye de 1962, ainsi que pour la stricte application des traités internationaux de 1904 et de 1907 concernant nos frontières avec la Thailande, est un jalon important pour renforcer notre cohésion nationale face aux convoitises de nos voisins. L’appel au boycotte des produits et services thaïs est une façon de rappeler l’importance de la lutte économique. Consommer avant tout les produits et services nationaux est aussi un pas important pour contribuer au développement de notre économie nationale.

Khemara Jati va mettre à la disposition de ses lecteurs la thèse de Sarin Chhak sur nos frontières avec la Thailande dans le site choisit à cet effet.

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