2008-02-29

Questions demandent réponses

Nouvelles du Cambodge N° 0816-F

Informations et Questions demandent réponses

Khemara Jati
Montréal, Québec
le 28 février 2008

I /. Informations.

Comment Hanoi vietnamise le Laos.

Au Laos, dans les écoles primaires, depuis trois ans, les enfants doivent apprendre la langue vietnamienne, comme seconde langue. Puis l’enseignement du vietnamien sera renforcé dans les classes secondaires. Finalement la langue vietnamienne deviendra la langue véhicule dans les universités au Laos comme au Vietnam. Alors les responsables et les intellectuels laotiens jusqu’au niveau le plus bas, utiliseront la langue vietnamienne pour se communiquer verbalement et par écrit. Finalement la langue laotienne ne sera plus parlée que par le peuple et finira par disparaître faute de support écrit, comme ce qui se passait pour la langue des Chams.

En Thailande, la langue de nos sœurs et frères, ne finirait-il pas par s’éteindre s’il n’y a pas l’enseignement au moins primaire et secondaire en cambodgien au Cambodge ? C’est le même cas pour nos sœurs et frères du Kampuchea Krom. Le Cambodge est le seul endroit où nous avons la possibilité, même réduite, de développer notre langue et aussi de réécrire notre histoire qui nous rassemble et qui nous rend fiers de nos ancêtres et aussi de nos aînés.

Aucune grande puissance n’a intérêt à développer notre langue et à réécrire notre histoire dans le but de nous unir pour défendre notre nation contre les empiètements de nos voisins. Et aussi pour aider nos sœurs, frères et compatriotes en Thailande et au Kampuchea Krom à préserver leur culture ancestrale. Car la culture matérielle et religieuse sans le support de l’écrit est une culture en voie de disparition. C’est ce que le pouvoir colonial a entrepris de le faire au Kampuchea Krom. Louis Malleret l’a très bien décrit en 1946. C’est ce que Hanoi en train de le faire au Laos. C’est ce que la cour de Huê a fait au Champa. Nos sœurs et frères de Thailande et du Kampuchea Krom le savent par expérience et nous le font comprendre.

En Afrique subsaharienne, l’enseignement depuis les classes primaires utilise des langues étrangères même en Afrique du Sud et en Namibie. Dans ces deux derniers pays, le développement l’industrialisation et les grosses fortunes restent toujours entre les mains des Blancs, avec seulement quelques rares Noirs. Les grandes puissances aident à lutter contre les maladies comme le Sida et le Paludisme, et contre la faim en fournissant des produits alimentaires, mais la grande majorité des Africains continuent toujours à vivre dans l’ignorance, la maladie, la misère et souvent dans des guerres fratricides. Pourtant l’Afrique recèle d’immenses richesses en tout genre : pétrole, gaz naturel, uranium, or, platine, diamant, cuivre etc. qui font la richesse des pays développés et des grandes sociétés multinationales. D’autre part l’Afrique possède des hommes de très grandes valeurs comme Secrétaires Générales de l’ONU, de l’Unesco, des membres de l’Académie Française, des ingénieurs qui fabriquent des robots envoyés sur la planète Mars etc. Le père du Sénateur Barack Obama, est un Nigérian récemment émigré aux Etats-Unis. En ce moment le Kenya connaît des conflits sanglants. Barack Obama, lui se bat pour devenir le candidat démocrate à la Présidence des Etats-Unis. Si son père n’a pas émigré aux Etats-Unis, Obama ne serait-il pas parmi ceux qui s’entretuent actuellement au Kenya ? Ainsi l’Afrique peut produire des personnalités remarquables, mais malheureusement en trop petit nombre et dans l’impossibilité de trouver du travail de haut niveau dans leur pays natal. Parce que les universités africaines utilisent des langues européennes. Les meilleurs éléments, ne trouvent pas du travail dans leurs connaissances en langues étrangères ne trouvent pas du travail qui correspondent à leurs niveaux. Ils sont donc obligés d’émigrer vers les pays développés. Ceux-ci ne les accueillent-ils pas à bras ouverts ? L’Africain le plus intelligent et le plus doué qu’il soit, ne peut jamais devenir un Einstein dans son pays.

Le Cambodge, avec l’enseignement universitaire en langues étrangères, n’est-il pas en train de devenir un pays sous-développé comme les pays africains ? Avec comme avenir son absorption par le Vietnam à l’Est et la Thailande à l’Ouest ? Déjà, nos richesses naturelles ne sont-elles pas déjà servies à enrichir principalement des pays et citoyens étrangers, en particulier le Vietnam et la Thailande ? En plus il y a une invasion humaine en provenance du Vietnam. Un jour la partie Est du Cambodge ne deviendra-t-elle pas une province vietnamienne de fait ?

II /. Questions demandent réponses

A /. Au sujet de Preah Vihear.

Preah Vihear est reconnu, par la Cour Internationale de la Haie comme appartenant au Cambodge. Lutter pour que la Thailande respecte cette décision est très bien. Tous les Cambodgiens en sont d’accord. Mais :

1 /. Pourquoi n’y a-t-il, toujours, pas d’exploitation touristique de Preah Vihear du côté cambodgien ?

2 /. Pourquoi n’y a-t-il pas encore de bonnes routes pour aller de Phnom Penh à Preah Vihear ? Ni une autre bonne route d’Angkor à Preah Vihear ?

3 /. Pourquoi laisser, exclusivement, aux seuls Thais le monopole de l’exploitation des richesses touristiques de ce monument prestigieux construit sans conteste possible par nos ancêtres ?

4 /. Pourquoi la route Sisophon à Siem Reap ville reste toujours en très mauvais état ?

5 /. A quoi sert la construction du chemin de fer Poipet Sisophon et celle de la route de Poipet vers Anlong Veng ?

6 /. Pourquoi les routes vers nos frontières sont-elles en général en très mauvais état ? Défendre l’intégrité terrestre et maritime de notre pays par la seule diplomatie est-elle suffisante

B /. Au sujet de la rénovation de notre ligne de chemin de fer Battambang – Phnom Penh – Sihanoukville.

Cette ligne de chemin de fer est sensée faire partie de la ligne qui rejoindra Singapour à Kumming en Chine :

1 /. Pourquoi n’y a-t-il pas encore une carte où est représenté le tracé de cette ligne de chemin de fer ?

2 /. Que représente, dans ce schéma, le chemin de fer Poipet – Sisophon ?

3 /. L’écartement des rails est-il le même partout depuis Kumming jusqu’à Singapour ?

4 /. L’écartement des rails du chemin de fer rénové au Cambodge, répond-t-il à cette norme ?

5 /. Pourquoi, une fois rénové, notre chemin de fer ne pourra rouler qu’à 50 km/heure au maximum ? Cela au XXIè siècle ? Est-ce la vitesse maximale depuis la Chine jusqu’à Singapour sera aussi de 50 km/heure ?

6 /. On nous indique le nom de la société qui va rénover notre ligne de chemin de fer. Mais d’où vient le matériel : les rails, les wagons et les locomotives ? Est-il neuf ou c’est du vieux matériel laissé en abandon, pour ne pas dire à la ferraille dans un pays de l’Asean ? Et vendu à prix d’or au Cambodge ? Cela n’expliquerait-il pas la vitesse maximale de 50 km/heure de ce nouveau train ?

C /. Problème de l’énergie

Nous savons maintenant que nous allons bientôt avoir des revenus importants avec l’exploitation de notre pétrole et de notre gaz naturel.

1 /. Avant 1970, il y avait une raffinerie de pétrole au Cambodge pour traiter du pétrole importé. Maintenant que nous avons du pétrole, pourquoi n’y a-t-il pas encore un projet de construction d’une raffinerie de pétrole ? Pourquoi ne pas en profiter pour ne plus être dépendant en essence du Vietnam et importée par l’intermédiaire du monopole de la société vietnamienne Sokimex et vendue 50 % plus chère qu’au Vietnam ? Pourquoi permettre au Vietnam de faire d’énormes bénéfices sur le dos de notre peuple ?

2 /. Pourquoi n’y a-t-il pas encore des projets de constructions de centrales électriques utilisant notre gaz et/ou notre pétrole ?

3 /. Pourquoi permettre à la Thailande de venir construire sur notre sol une très grande centrale électrique alimentée au charbon si polluant. Pourquoi la construction de cette centrale électrique est-elle interdite en Thailande ?

4 /. Pourquoi la Banque Asiatique de Développement et la Banque Mondiale nous aident à construire des lignes à haute tension pour alimenter nos provinces de l’Est avec de l’électricité vietnamienne et nos provinces de l’Ouest avec l’électricité thaie ? Pourquoi nous obliger à abdiquer notre indépendance en énergie électrique alors que nous avons la possibilité de nous en passer ?

5 /. Pourquoi permettre au Vietnam de venir construire sur notre sol deux barrages hydroélectriques et ensuite vendre l’électricité produite au prix fixé par Hanoi ?

6 /. Le Cambodge peut être indépendant en énergie en tout genre, en particulier électrique. Pourquoi obliger notre pays à rester éternellement dépendant de nos voisins en énergie et en particulier en énergie électrique ? Le Cambodge peut-il être indépendant dans ses décisions en étant dépendant de nos deux voisins en énergie, plus particulièrement en essence et énergie électrique ?

D /. Au sujet de notre industrie touristique

Le complexe des monuments construits par nos ancêtres est maintenant mondialement connu et apprécié par sa splendeur, son originalité et sa beauté artistique. La région d’Angkor est la plus grande concentration de monuments historique en Asie et dans le monde. Certes les monuments en Inde et en Chine sont très importants et intéressants à tous les points de vue. Mais ils sont éparpillés dans des immenses pays. L’affluence grandissante des touristes fait notre fierté et contribue dans une certaine mesure à nous unir.

1 /. Pourquoi les deux millions de visiteurs par an, qui dépensent plus de deux milliards de $US par an laissent les habitants de la province de Siemreap dans l’ignorance, la maladie et la misère ? Certaines organisations disent que seulement moins de 10 % de ces deux milliards de $US arrivent dans les poches des seuls habitants de la ville de Siem Reap. Les plus de 90 % entrent dans les poches des étrangers dont la société vietnamienne Sokimex. Pourquoi ?

2 /. Pourquoi n’y a-t-il pas encore une compagnie aérienne cambodgienne pour profiter de cet essor extraordinaire de touristes ?

3 /. La ville de Siem Reap se développe à une vitesse vertigineuse, comme à Phnom Penh et à Sihanoukville. Quel est le pourcentage des entreprises cambodgiennes qui participe à ces constructions ? Quel est le pourcentage des architectes, ingénieurs et techniciens en tout genre cambodgiens ? De quelles nationalités sont les architectes, ingénieurs et les techniciens étrangers qui participent à ces constructions ?

4 /. Il y a maintenant de nombreuses fouilles archéologiques au Cambodge. Est-ce qu’il y a participation et formation d’un grand nombre d’archéologues cambodgiens ? Au Cambodge, les fouilles archéologiques restent-elles toujours monopolisées par des étrangers ? La confrontation des résultats des fouilles archéologie et des écrits est extrêmement importante pour notre histoire. Elle n’a commencé que depuis les années 1960 par Bernard Philippe Groslier. Les résultats des recherches de B. P. Groslier sont hautement appréciés par George Coedes et Paul Mus. Maintenant les résultats des fouilles nouvelles viennent confirmer les thèses de B. P. Groslier. Ces résultats viennent par ailleurs préciser et affiner ces thèses. Y a-t-il des historiens cambodgiens capables d’en faire la synthèse ou laisser toujours aux étrangers le monopole de l’écriture de notre histoire ?

E /. Problème de l’enseignement

1 /. A quand un projet pour développer l’enseignement dans toutes les universités en langue cambodgienne ?

2 /. Pourquoi le taux d’alphabétisation au Cambodge ne dépasse-t-il qu'à peine 50 % ? Alors qu’en Thailande et qu'au Vietnam ce taux dépasse les 90 % ? L’avenir d’un pays ne dépend-t-il pas du nombre des intellectuels de haut niveau qui travaillent dans des usines et des laboratoires de recherches dans son propre pays ?

3 /. Le Vietnam dit qu’il va construire des écoles dans nos provinces du Nord-Est. Quelle langue sera enseignée dans ces écoles ? Comme au Laos voisin ? Le cambodgien avec le vietnamien ?

4 /. Le Vietnamien Hoc Lundy a construit une université à Svay Rieng ville. Cette université utilise quelle langue véhicule ?

F /. Problème des médias

1 /. Nous avons des témoignages des étrangers concernant le très mauvais état de la route Sisophon à Siem Reap ville. Ils ont mis plus de quatre heures pour faire 100 km et qualifient cette route de « dancing road ». Pourquoi cette route reste-t-elle toujours en très mauvais état ? Est-ce la rançon de la dépendance de la ville de Siem Reap en électricité thaie ?

2 /. Pourquoi, n’y a-t-il, toujours, aucun reportage sur la route Kompong Thom ville à Preah Vihear ? Pourquoi cette route reste-t-elle toujours en très mauvais état ? Est-ce aussi une autre rançon de la dépendance de la ville de Siem Reap en électricité thaie ?

3 /. Pourquoi, n’y a-t-il toujours pas de reportage sur nos villes et villages à nos frontières de l’Est et sur les routes qui y mènent ? Est-ce aussi une autre rançon de la dépendance de la partie Est de notre pays en électricité vietnamienne ?

III /. Conclusion

Défendre l’indépendance et l’intégrité territoriale et maritime par seulement la politique et la diplomatie est-il suffisant ? Pourquoi négliger les luttes pour le développement de l’enseignement, de l’économie et de l’infrastructure, en premier lieu les voies de communications terrestres, fluviales et maritimes ? Tous les responsables des pays développés du monde savent que l’avenir repose sur le nombre et la qualité des intellectuels de haut niveau et des laboratoires de recherches qui sont à la base de tout développement et indépendance économique.

Est-ce l’influence des histoires du Cambodge écrites par des étrangers ? En effet à la seule exception de Bernard Philippe Groslier, tous ces historiens étrangers n’écrivent notre histoire que sur la seule histoire politique. Ils laissent de côté les problèmes économiques et les relations du Cambodge avec le monde extérieur, en particulier à partir de l’arrivée des Portugais à Malacca en 1511, suivis des autres Européens.

Nous reviendrons plus en détails sur les points fondamentaux sur l’histoire du Cambodge, confirmés maintenant en partie par des nouvelles fouilles archéologiques à Angkor Borey, à Angkor même et dans la région de Sisophon.

La langue et l’histoire sont les deux bases fondamentales de notre union nationale. Aucune grande puissance n’a intérêt à nous aider à les développer.

Note : This article is also available into English upon request.

2008-02-20

Le respect des Droits des Peuples autochtones à l'ONU

Nouvelles du Cambodge Nº 0815-F

LE RESPECT DES DROITS
DES PEUPLES AUTOCHTONES À l’ONU

Khemara Jati
Montréal, Québec
le 20 février 2008

Nous diffusons ci-dessous un article sur le problème du respect des droits des peuples autochtones. Nous souhaitons que nos compatriotes du Kampuchea Krom demandent à faire partie des représentants de ces peuples autochtones en tant que premiers occupants du Delta du Mékong. Il faut aussi remarquer que le nom de ce fleuve est cambodgien Mé = fleuve, Kong est une ethnie qui faisait partie de l’empire khmer.

Puis nous diffusons un autre article concernant la demande de pardon de la part du Premier Ministre australien au peuple autochtone d’Australie pour les méfaits pratiqués à son encontre depuis des siècles. Cette cérémonie télévisée, montre le Premier Ministre australien demandant pardon, à genoux, devant des représentants des premiers peuples d’Australie.

Les ancêtres des Cambodgiens du Kampuchea Krom étaient bien les premiers habitants de cette région et à apporter la première civilisation connue. La preuve ? Louis Malleret, grâce aux indications fournies par les Cambodgiens habitant cette région, a découvert le site de Oc Eo. Malleret souhaite qu'au Kampuchea Krom, l'on garde les noms cambodgiens d'origine. Car ces noms donnent des indications sur d"éventuels sites historiques.

A quand des cérémonies comparables de la part des représentants de la France et du Vietnam devant des représentants des Cambodgiens du Kampuchea Krom ?

Annexes :

Les Premières Nations déterminées à mettre en œuvre la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones

VANCOUVER, le 19 fév. /CNW Telbec/ - Aujourd'hui, les chefs des Premières Nations se réunissent à Vancouver à l'occasion d'un symposium de deux jours au cours duquel ils consulteront des représentants des Nations Unies pour savoir comment la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones peut être mise en œuvre au Canada. Le Chef national de l'APN, Phil Fontaine, a déclaré que les Premières Nations sont déterminées à mettre en œuvre cette déclaration de l'ONU.

"Nous sommes impatients d'entendre des spécialistes internationaux nous expliquer comment nous pouvons aller de l'avant avec la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies au Canada", a indiqué le Chef national Phil Fontaine. "Nous croyons, et la communauté internationale est d'accord sur ce point, que la Déclaration des Nations Unies profitera aux Premières Nations, au Canada et au monde entier en établissant des normes minimales en ce qui a trait à la survie, à la dignité et au bien-être de tous les peuples autochtones."

"La Déclaration des Nations Unies constitue un outil précieux pouvant servir à créer des occasions de renouveler et d'améliorer les relations entre les peuples autochtones et les Etats de l'Amérique du Nord et du monde entier", a expliqué le Grand Chef Edward John qui est membre de l'exécutif politique du Sommet des Premières Nations et membre du First Nations Leadership Council. "Des forums et des discussions de ce genre peuvent permettre aux Premières Nations du Canada de s'unir afin d'établir une stratégie de mise en œuvre de cet outil précieux pour le bénéfice de notre peuple. Ils nous permettent également de décider comment nous pouvons continuer de faire pression sur le Canada pour qu'il suive l'exemple de l'Australie et abandonne ses politiques coloniales en faveur d'une mise en œuvre intégrale de la Déclaration des Nations Unies."

Points saillants de la première journée :

- 9 h 15 - Mot de bienvenue des chefs des Premières Nations.
- 12 h 30 - Le Chef national Phil Fontaine de l'APN et le Grand Chef Edward John du Sommet des Premières Nations et du First Nations Leadership Council rencontrent les médias.
- 14 h - Un groupe international d'experts des Nations Unies conseillera les Premières Nations au sujet de l'utilisation des mécanismes de protection des droits de l'homme des Nations Unies en vue de promouvoir la Déclaration. Les membres de ce groupe sont : Victoria Tauli-Corpuz, présidente, Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones; Connie Taracena, ministre conseillère, Mission permanente du Guatemala auprès des Nations Unies; Claire Charters, maître de conférence, Université Victoria de Wellington; Tonya Gonella Frichner, représentante pour l'Amérique du Nord, Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones; et Les Malezer, porte-parole, National Aboriginal Alliance of Australia.

Seuls le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et l'Australie se sont opposés à l'adoption de la Déclaration des Nations Unies l'automne dernier. Le Canada s'est opposé à la Déclaration après avoir participé pendant plus de vingt ans à sa rédaction. Depuis, tous les partis d'opposition du Canada exhortent le gouvernement fédéral à appuyer la Déclaration. Entre-temps, le soutien à la Déclaration a fait partie des promesses électorales du parti travailliste de l'Australie, qui forme le nouveau gouvernement du pays.

Le symposium de deux jours est ouvert à tous les médias. L'ordre du jour peut être consulté sur le site
www.afn.ca.

L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada.

Renseignements: Relations avec les médias: Karyn Pugliese,
Communications, Assemblée des Premières Nations, (613) 292-1877,
kpugliese@afn.ca; Colin Braker, directeur des communications, Sommet des Premières Nations, (604) 328-4094, CBraker@fns.bc.ca

http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/February2008/19/c3673.html
http://www.cnw.ca/en/releases/archive/February2008/19/c3673.html


Editorial (Dans Google News)
samedi 16 février 2008

Aborigènes : l'Australie à l'honneur

En passant par l'Australie en longues escales, voici bien longtemps, j'avais entrevu ceux que l'on appelle les aborigènes. J'avais été choqué par la manière dont ils étaient traités. Les aborigènes sont les habitants de ce continent isolé où les Européens vinrent s'installer, voici plus de deux siècles. Les natifs de ce pays se sont demandés qui étaient ces intrus. Les Européens les ont vite écartés, refoulés. Ils ont commencé à exploiter les sols, les sous-sols et tant pis s'il s'agissait de territoires utilisés par les tribus autochtones. Ces terres furent prises, confisquées, occupées. Les aborigènes furent alors considérés comme des gêneurs de la colonisation, de la modernité. Ils furent repoussés toujours plus loin.

Dans les années 1950, les Australiens blancs et fiers de l'être étaient heureux d'avoir échappé à la convoitise des Japonais dont ils s'étaient sentis menacés durant la Deuxième Guerre mondiale. Ils s'élevèrent avec force contre l'immigration de couleur. Ils continuèrent aussi à refuser leur place aux habitants d'origine. Ceux-ci n'étaient pourtant plus une menace. Ils étaient devenus simplement un « problème » que l'on voulait résoudre.

Au temps des droits de l'homme, il ne s'agissait plus de les exterminer comme on avait pu le faire en certaines contrées de cette partie du globe. On décida simplement de les assimiler subrepticement. On tarirait peu à peu leurs sources de vie en confisquant leurs enfants. Ceux-ci enlevés par milliers à leurs parents, à leurs tribus furent confiés à des Australiens blancs qui allaient les élever dans la culture occidentale ; un arrachement indigne de l'humanisme dont on se réclamait par ailleurs.

C'était encore le temps du mépris. L'aborigène était ridiculisé, caricaturé, moqué. On niait son intelligence et pourtant il s'agissait de l'un des plus anciens peuples de la planète. Comment était-il arrivé là, dans cette île immense ? Comment y avait-il vécu et survécu face à une nature le plus souvent rude et hostile, sinon à force d'intelligence, d'imagination, de créativité.

Les peuples indigènes ont civilisé la terreCe peuple, on aurait dû l'estimer infiniment respectable, car il était le témoin des efforts primitifs de l'humanité pour surgir du chaos. Or, on le condamnait à la nullité, à l'illettrisme, à l'alcoolisme. Sa santé vacillait, l'espérance de vie de ses membres était et est encore considérablement inférieure à celle des blancs, sûrs d'eux-mêmes et de leur supériorité pendant si longtemps. Déjà dans les années 1950, le visiteur européen ne pouvait qu'être indigné par la place réservée aux aborigènes.

Et voici qu'un événement extraordinaire s'est produit : « Nous demandons pardon », a solennellement déclaré le nouveau Premier ministre, Kevin RUDD. « Nous demandons pardon pour le chagrin profond, les souffrances et les disparitions que nous leur avons fait subir en enlevant leurs enfants à leur famille, à leur communauté, à leur pays. Pour la douleur et les souffrances subies par ces générations volées, nous demandons pardon aux mères, aux pères, aux frères et aux sœurs. Pour avoir séparé des familles, nous demandons pardon. Pour l'atteinte à la dignité et l'humiliation infligée à un peuple fier de lui-même et de sa culture, nous demandons pardon. Nous faisons, aujourd'hui, ce premier pas en reconnaissant le passé et en allant vers un avenir qui englobera tous les Australiens ».

Ainsi, désormais, 450 000 personnes sont reconnues dans leur dignité. Enfin, le mot ardemment espéré par tous les humanistes est prononcé : PARDON.

Ceux qui avaient, autrefois, constaté l'inacceptable mépris envers cette humanité ancestrale se réjouissent : « Il s'est passé, aujourd'hui, en Australie, quelque chose de grand aux yeux du monde entier, rappelle Maître Gilles Devers (1) : la reconnaissance du fait que les peuples les plus importants de la planète sont les peuples indigènes. » Ce sont eux, en effet, qui, les premiers, ont civilisé la terre ; c'est à partir de leurs inlassables efforts, accomplis depuis la nuit des temps, que l'humanité a pu commencer à s'élever.

(1) Gilles Devers, www.20minutes.fr, rubrique « Actualités du Droit ».
François Régis Hutin

http://www.ouest-france.fr/Aborigenes-l-Australie-a-l-honneur-/re/actuDet/actu_3632-561642------_actu.html

Note de Khemara Jati :

Reste maintenant à inventer un système d’écriture pour enregistrer le parler des peuples autochtones d’Australie.

080220

Note : This article is also available into english upon request.

2008-02-18

L'Avenir du Cambodge ...

Nouvelles du Cambodge N° 0814-F

L'Avenir du Cambodge et, des nos frères en Thailande et au Kampuchea Krom, réside dans notre langue commune écrite et dans les recherches de notre vraie histoire commune.

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 18 février 2008

Le développement de notre langue écrite est en train d'aider nos sœurs et frères vivant en Thailande à développer leur identité culturelle. Nous savons déjà que les mêmes chansons traversent les frontières de Thailande au Kampuchea Krom en passant par le Cambodge. Bientôt des textes en cambodgien seront écrits et imprimés en Thailande et au Kampuchea Krom seront lus au Cambodge. Ainsi l'unité des Cambodgiens où qu'ils se trouvent seront basée sur les fondations solides de notre langue. Il faut dès maintenant des recherches sérieuses sur notre histoire basée sur, certes les écrits, mais aussi sur l'économie, les systèmes de productions agricoles à l'époque angkorienne en reprenant en particulier les travaux très importants de Bernard Philippe Groslier et ensuite en plaçant notre histoire dans le contexte de l'histoire mondiale en particulier à partir de l'arrivée des Portugais suivis par les autres Européens dans notre région.

Nous souhaitons que les bonnes nouvelles en provenance de nos sœurs et frères de Thailande encouragent nos compatriotes où qu'ils se trouvent à encourager nos enfants vivant à l'étranger à apprendre à parler et à lire et écrire notre langue, léguée par nos ancêtres depuis quinze siècles.

Nos compatriotes au Danemark viennent de nous donner un exemple à suivre. L’étape suivante est la formation des associations pour réunir des fonds pour financer des traductions des œuvres fondamentales de la civilisation mondiale en cambodgien. La Finlande, le seul pays qui accepte d’accueille, comme réfugiés politiques tous les opposants au pouvoir installé par Hanoi depuis janvier 1979 est favorable à financer ces traductions. Les réfugiés politiques cambodgiens en Finlande sont des intellectuels capables de traduire sans dictionnaire des livres anglais en cambodgien.

Nous souhaitons qu’à l’étranger que se constituent des bibliothèques cambodgiennes et étrangères prennent exemple sur la bibliothèque Mark Twain de Los Angeles en ouvrant une section en langue cambodgienne.

La diffusion de la possibilité de l’utilisation de notre langue sur Internet va accélérer les moyens de la diffusion de notre langue écrite au Cambodge, en Thailande, au Kampuchea Krom et partout dans le monde.

Il ne reste plus que l’utilisation de notre langue dans les universités pour pouvoir permettre à l’ensemble de notre peuple : paysans et intellectuels des plus hauts niveaux à utiliser la même langue. La langue parlée et écrite est une des deux bases essentielles de notre unité nationale. L’autre étant une histoire qui nous permet d’être fiers de notre passé.

Note : This article is also available into engglish upon request

Annexes :

KI Media
Dedicated to publishing sensitive information about Cambodia
Monday, February 18, 2008

http://ki-media.blogspot.com/2008/02/khmer-teacher-from-surin-came-to-look.html

Monday, February 18, 2008

Khmer teacher from Surin came to look for Khmer language books in Cambodia

Chey Mongkol gave an interview to Koh Santepheap (Photo: Chamnab, Koh Santepheap newspaper)
Friday, 15 February 2008
Koh Santepheap newspaper
Translated from Khmer by KI-Media
Phnom Penh city – Chey Mongkol, a native Khmer from Surin province (Thailand) and a Khmer language teacher from Sisaket province (Thailand), declared on 13 February 2008 that the majority of Khmer people living in Surin no longer know how to speak Khmer anymore because they are not using their own language. However, now, Chey Mongkol has set up his small elementary school which is attended by about 60 children. The goal of his teaching is so that the younger generations know the Khmer language, otherwise, in the future, Khmer Surin will no longer know Khmer language at all, and they will only know Thai and Lao instead.
In an interview with Koh Santepheap at the Royal University of Fine Arts (RUFA) in Phnom Penh, Chey Mongkol indicated that his presence in Phnom Penh is to purchase books used to teach young Khmer children in Surin. He said that book merchants in Phnom Penh had given him 250 books also, and most of these books are for first grade level.Chey mongkol indicated that only about 1-2% of Khmer people in Surin know their native Khmer language and still speak Khmer in Surin currently, but most of them are already very old. He added that the younger Khmer people no longer speak Khmer, they only know Thai: “I spend a lot of time teaching them, I want to preserve our Khmer language, otherwise, our Khmer language will disappear.”

Nevertheless, Chey Mongkol said that his teaching to young Khmer children did not meet with any opposition from the Thai authority. He added that, in the past, about 40-years ago, Khmer people were afraid to use their own language because they were forced to speak Thai at school and in public places, later on, Khmer people lost the habit of speaking their own language, and some say they are ashamed, and they stop speaking Khmer altogether.
Chey Mongkol claimed that, in spite of all this, the preservation of old Khmer customs in Surin still remains somewhat even if there is an influx of foreign culture or modern culture which seriously affect the preservation of Khmer Surin original culture. He added, currently, only old Khmer people still speak Khmer at home, whereas the younger generations no longer speak Khmer anymore.
Chey Mongkol said that he started a library for the students to read Khmer because he believes that Khmer teaching is not sufficient yet, therefore the additional book reading could complete part of the education. He added: “We want Khmer in Surin to preserve Khmer language so that it would be easier for them to communicate with Cambodians inside Cambodia.”
From Phnom Penh, Chey Mongkol will take back to Surin documents in Khmer language. He indicated also that he is giving a lecture to RUFA students where he showed slides about the situation of Khmer students in Surin, about dances performed by Khmer people in Surin, so that RUFA students understand about the current issues faced by Khmer people in Surin.
History students who listened to Chey Mongkol’s lecture said that they are interested about the history of Khmer people in Surin who has the same customs, and same origin as other Khmer people, and they want to preserve our Khmer language also in order to facilitate the communication between themselves and Khmer people in Cambodia. The RUFA students added: “Even though we are separated because of past history, but we are still one single people, we must connect with each others.”
Chey Mongkol indicated also: “In my family, they do not talk Khmer that much, some speak Thai, others speak Lao. Only I persevere to speak Khmer, even at the market, they don’t want to speak Khmer, but they speak Thai and Lao instead.” He added: “I am calling for the generosity of people who want to help expand Khmer language to help provide their support to me.” He added that he is working hard to help educate young generations of Khmer children to know their Khmer language, and to preserve their Khmer language.
For those who wish to support Chey Mongkol and Khmer Schools in Surin, please contact Chey Mongkol at the following email address: KhmerSurin@gmail.com.

Monday, February 18, 2008
Cambodians in Norway raise funds to help Khmer in Surin learn Cambodian

Left: Men Nath, Ear Channa, and Chham Chhany; Right: Chey Mongkol

To Help Khmer Surin Cambodian School, please contact Chey Mongkol at:
Language and Culture Association of Surin province (LCASP)
P.O.Box 27, Surin City, Thailand
HP 0875815514Tel & Fax: 044520179
Sunday-Monday, 17-18 Frebruary 2008
By SilaSralanh Khmer newspaper
Translated from Khmer by KI-Media

Noticing the struggle of the Khmer Association in Surin to preserve Khmer culture and customs, and its effort to provide Khmer education to younger Khmer children born in Surin who almost forget completely the Khmer language because they live under the Siam pressure, a number of Cambodian expatriates living in Norway have collected funds to help support a Cambodian school in Surin, Thailand.

Ear Channa, a representative of Cambodians living in Norway told Sralanh Khmer over the phone yesterday that: “We collected some funds to provide to Mr. Chey Mongkol, the teacher of Khmer language in Surin, Thailand. The reason we put effort to collect funds for the teaching of Khmer language to Khmer children is because we want them to preserve their identity and to preserve our national interest on this former Khmer land, and because we want to preserve the value of Khmer language and renown which existed since long ago.”

Ear Channa said that the funds which was handed to Chey Mongkol amounts to about 3,000 krones or about US$500. The funds came from generous Cambodian donors living in Norway: (1) Cambodian Buddhist Association in Norway: 1,000 krones, (2) Ear Bunrin: 500 krones, Men Nath: 300 krones, You Saravuth: 200 krones, Chham Chhany: 200 krones, Nov Veasna: 200 krones, Yin Kim: 100 krones, Om Virakbotr: 100 krones, Ear Channa: 300 krones, giving a total of 3,000 krones.

Ear Channa added that this small amount of funding which he collected was handed over to Chey Mongkol already and this action was done to encourage Khmer people living there to continue their struggle and their mission to preserve Khmer literature for younger Khmer generations, and to preserve Khmer identity in the name of Khmer people who can read, write their own Khmer language. He said that this fund will encourage Khmer Surin teachers to continue preserving Khmer literatures in Surin province.
Sralanh Khmer praises the generosity of Khmer people living in Norway for their help to preserve our literature and culture, even though they live in a country far away from their own, our Khmer people still remain in their minds.

Cambodia lost many provinces to Thailand, among these provinces, Khmer people in Buriram, Surin, Kok Khan, Sisaket still speak Khmer. Provinces where Khmer is almost forgotten are: Chanbury, Trayang, Paschimbury, and Nokor Reach Seyma. None of the Cambodian governments have thought about the lost of Khmer lands in Thailand at all, not only that, they never asked Thailand to allow Khmer people in Thailand to study Khmer so that they would not lose their national language, and their customs. No Cambodian governments have ever taken these actions.

Some documents indicated that Cambodia lost about 60,000-square-kilometer to Thailand, these lands cover 10 Thai provinces where 7 million Khmer people are still living in. Khmer people aged less than 40-year-old do not speak Khmer anymore, because Khmer children must attend Thai schools. Currently, Khmer Surin songs are (famously) known as Kantrem music.

41-year-old Chey Mongkol is married to Akhara, the couple has a daughter by the name of Apsara. This Khmer family comes from Kauk Khan province, and Chey Mongkol opened two Khmer language schools in Surin province.

http://ki-media.blogspot.com/2008/02/cambodians-in-norway-raise-funds-to.html

6 Comments:
Anonymous said...
Go Khmer Surin.
10:51 AM
Anonymous said...
Cambodian in Norway, you are a true nationalist and true role model. You have shown not only your words but your deeds. I would like to express my greatest honor to you Khmer Norway and Chey Mongkol Khmer Surin.
2:01 PM
Anonymous said...
I am appreciating everybody in Norway who always share some spirits and materials to Khmer Surin in Thailand. I call on all Khmer in overseas to support Khmer Surin Association. Please contact Mr. CHEY MONGKOL:Chaimongkol Chalermsukjitsri, Project CoordinatorIndigenous Language Education Project (ILEP)Room #1, Chom Surin Bldg, Surin.Fixed Line: 044-520-179HP 0875815514http://www.khmersurin.orge-mail: khmersurin@gmail.com Regards,Kuan Khmer
4:17 PM
Anonymous said...
This is honestly such a wonderful thing.
7:22 PM
Anonymous said...
About time someone at least have the urge to bring national pride and interest to enlight our newer generation. Khmer in Thailand had been cemented behind the big wall by Thai not to study or learn Khmer language. And plus Thai should be open for being democracy. But Thai is like one of Vietnamese behavior. If they wake up and learn Khmer language the Thai would be so scare because the majority of Khmer living in Thailand are very large in population. Thanks you Mr. Chey Mongkol. Please not just Khmer in Thailand, can you have those Khmer Krom that fleeing to Thailand have access as well. We are Khmer!
9:22 PM
Anonymous said...
I encourage everyone to help out in order to keep our people aware of the origin and identity as Khmer people living in Thailand. Please go to the website or do whatever; if you can't help more, please consider $20 once in awhile and trust me you would be glad you did. Please help spread the words... Thank you!
9:50 PM

2008-02-07

L'or blanc Thai et Ayuthia

Nouvelles du Cambodge N° 0813-F

L’or blanc Thai et la supériorité d’Ayuthia sur Angkor

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 7 février 2008

La Thailande est, actuellement, le premier pays exportateur de riz du monde. Le nombre de consommateurs de riz augmente d’une façon exponentielle et l’augmentation de la production de riz dans le monde ne peut suivre. D’où l’augmentation rapide du prix du riz. Ce qui fait le bonheur des Thais. Il est intéressant de connaître les raisons de cette prospérité thaie.

Henri Mouhot est le premier à comparer le Ménam au Nil dans son livre « Voyages dans les Royaumes de Siam de Cambodge et de Laos » (Ed. Olizane, Genève 1989, 1ère édition 1868), page 239 « Les rives du Ménam sont couvertes à perte de vue de superbes moissons ; l’inondation périodique les rend d’une fertilité comparable à celles du Nil, et fameux pourtant dès l’antiquité. » Comme le Nil des Pharaons, le Ménam répand, tous les ans, son limon fertile lors de ses inondations dans les rizières. Ce n’était pas le cas avec le système d’irrigation artificielle utilisée au Cambodge durant la période angkorienne. De nos jours, la production de riz en Thailande se concentre sur les rives du Ménam et ses affluents ainsi que son delta avec très peu de travaux d’irrigation et cela depuis la période angkorienne. Ce fait explique aussi la descente des Siamois vers le Sud : d’Ayuthia vers Thon Buri puis Bangkok.

Il est probable qu’Ayuthia a été créée par les rois d’Angkor, en particulier par Jayavarman VII qui avait des difficultés à augmenter la production agricole avec le système des Barays alimentés artificiellement par les eaux des Monts Kulên. Bernard Philippe Groslier nous a laissé son essentiel et très important article : « La Cité Hydraulique Angkorienne : Exploitation ou Surexploitation du Sol ? », pour nous permettre de comprendre l’importance de la prospérité agricole de la civilisation angkorienne, mais aussi son inexorable déclin. (Dans Bulletin de l’Ecole Française d’Extrême-Orient, 1979, pages 161 à 202. Ce que Groslier a découvert par des photographies aériennes et par des fouilles au sol (les premières faites à Angkor), confirmés par les relevés récents par satellite de la Nasa. Dans cet article nous relevons page 187 :

« Angkor Thom est la dernière cité hydraulique, en fait la dernière des cités khmères. Après elle – et bien jusqu’à l’abandon définitif d’Angkor, c’est là que se concentrèrent les manifestations ultimes de cette civilisation – plus rien ne sera entrepris, pas même un modeste réservoir. Le système est mort. »

Il faut aussi noter que le grand roi Ponhea Yat a dû abandonner Angkor en 1431, car comme écrit Groslier « Le système est mort ». Aucun effort ne peut lutter contre la nature même de notre système d’irrigation. Il faut aussi noter que durant les années 1520 les Portugais arrivaient à Ayuthia avec leurs bateaux, leurs armes à feu, leurs connaissances. A partir de cette date il n’est plus possible d’écrire l’histoire du Cambodge sans tenir compte de l’arrivée massive des Européens dans notre région et en Asie de l’Est. De nos jours, est-il possible de comprendre ce qui se passe actuellement au Cambodge en ignorant les conflits des intérêts géostratégiques des grandes puissances ?

De nos jours, le Cambodge peut produire suffisamment de riz pour les besoins de son peuple et même en exporter un million de tonnes avec un pouvoir qui tient compte de nos intérêts nationaux. En fait ce million de tonnes de riz sont malheureusement exportés vers Prey Nokor et Bangkok. Du fait qu’il n’y a pas de bonnes routes pour exporter ce riz par Sihanoukville. Nos paysans sont obligés de vendre leur riz, à bas prix, à nos voisins qui eux ont des bonnes routes de Prey Nokor et de Bangkok vers nos frontières. Tous les Cambodgiens au Cambodge le savent et le déplorent. D’autre part notre riz est de meilleure qualité que celui produit par nos voisins. Ce qui fait que nos voisins préfèrent consommer notre riz et d’autre part augmenter l’exportation de leur riz.

Le problème pour nous Cambodgiens, surtout ceux qui vivent à l’étranger, est de connaître avant tout, ce dont nous avons besoin pour unir notre peuple. Pour cela il faut écouter nos compatriotes au Cambodge. Après et après seulement, nous pouvons orienter nos efforts ainsi que les aides étrangères. Ce qui est fondamental est de savoir distinguer les aides qui avantagent la mainmise de nos voisins sur nos terres et nos richesses, des aides qui cherchent à rendre le Cambodge indépendant de nos voisins en particulier au point de vue énergétique. C’est la question fondamentale que chaque Cambodgien doit se poser et trouver des éléments de réponse.

Il faut noter cependant que les grandes puissances n’ont aucun intérêt à nous aider dans deux domaines fondamentaux qui sont fondamentaux pour l’unité et la pérennité de la nation cambodgienne ainsi que pour le développement des connaissances au sein du peuple :

1/. L’utilisation de notre langue dans les universités et en conséquence la diffusion des connaissances au sein du peuple et de nos enfants par des livres de vulgarisation scientifique. Rendre les Cambodgiens fiers de leur écriture est le premier objectif fondamental à atteindre, à l’instar de toutes les nations développées dans le monde, en particulier chez nos voisins immédiats.

2/. Ecrire notre Histoire par nous même. D’abord en tenant compte des découvertes apportées par des fouilles archéologiques en particulier en ce qui concerne l’économie dont la production était la base de la prospérité de la civilisation angkorienne. Puis en plaçant notre histoire dans le contexte de la civilisation mondiale. C’est ce qu’a essayé de faire notre regretté Bernard Philippe Groslier.

080207

Note : This article is also available into english upon request

2008-02-01

Messages de nos lecteurs

Nouvelles du Cambodge N° 0811

MESSAGES DE NOS LECTEURS
(les messages des lecteurs qui désirent garder l’anonymat ne sont pas signés)


1°/ A la suite de « Nouvelles du Cambodge » sur le Khmer OS (Open Source)

D’un ingénieur informaticien :

C’est un outil formidable pour pérenniser et véhiculer la culture et la langue cambodgiennes, gratuit (open source) et complet (suite bureautique, navigateur Internet et gestionnaire de messagerie) !

De plus le serveur de téléchargement est très performant, je l’ai testé.

La Chine, le Japon et la Corée du Sud, il y a trois ans, ont décidé d’utiliser aussi Linux, un moteur initié par le Finlandais Linus Torwalds, à partir de logiciels écrits par des chercheurs de toute la planète et donc constamment amélioré, et conçurent très sérieux de Microsoft. Linux a l’avantage d’être gratuit.

(…)

« (…) je souhaite remercier M. Javier Solan et son équipe pour avoir bien voulu aider le Cambodge et les Cambodgiens à s'en sortir dans ce domaine stratégique capital pour son avenir, à commencer par celui de sa jeunesse.

C'est une immense enjambée faite par le Cambodge. Désormais il ne se sentirait plus trop complexé à cause de son retard dans ce domaine par rapport à ses voisins immédiats, pour n'en citer que ceux-là et pour ne nous en tenir compte qu'à l'utilisation de notre propre écriture dans tous nos échanges sur internet, dans nos écoles et universités, dans notre administration, dans la rédaction des ouvrages etc...

Je partage pleinement la joie et la satisfaction de l'ensemble de nos compatriotes concernant cette merveilleuse nouvelle.

MS


2°/ A la suite de « Nouvelles du Cambodge » N° 0806 sur les traductions, nous avons reçu une liste de livres traduits en cambodgien :

• "Min Chos Samrong Ning Chivit", traduit de "L'étranger" d'Albert Camus, par Yi Chheang Eng, publié par Nokor Thom, Phnom Penh, 1974.

Chuth Khay a traduit également plusieurs romans français :

• « Les centurions » de Jean Lartiguy, sous le titre de « Both chhneum nei sangkream », Phnom Penh, 1971.

• « Le mur » de Jean-Paul Sartre sous le titre de « Chunh Chaing », Phnom Penh, 1972.

• « L'ambassadeur » de Morris West, titre en cambodgien « Lok Akkeak Roth Toud », Phnom Penh, 1973.

• Dans « Littérature cambodgienne du XXe siècle », Par Khing Hoc Dy, PP, Angkor, 2005, pp. 585-586.

• « Roméo et Juliette » de Shakespeare traduit par Hang Thun Hak en 1971 réédité à plusieurs reprises.

Le Cid (Ketéyoss reu Snêha) de Molière traduit en vers de 9 pieds par Ann Khun, Phnom Penh, 1954, 138 pages (autorisation de traduction n° 1340/MFE signé : H. Monteagle, chef de mission française d'enseignement et de coopération culturelle au Cambodge). (réédité).

• « Paul et Virginie » de Bernardin de Saint-Pierre, traduit par Hang Thun Hak, Phnom Penh (sans date), 146 pages (réédité récemment).

• « Le mystérieuse » de Jules Verne, « Koh Ath Kambaing », Phnom Penh 1973.

• « Santheankram » (lexique des termes scientifiques français – cambodgien) par Khemarayeankam, 1973.

• Une traduction des Mathématiques universitaires par des mathématiciens cambodgiens des universités françaises vers 1973.

• « Sans famille » de Hector Malot « Khmean Nheat Phaov », Phnom Penh, Etablissement Yuvachon, 1988.

• « 80 jours autour de la terre » de Jules Vernes (80 Thngai Chum Ving Piphublok), Phnom Penh, Rasmei Pak Dek Voat, 1990.

3°/ A la suite de "Nouvelles du Cambodge" N° 0807 sur l’Amitié Cambodge Finlande :

Avant de diffuser les messages de nos lecteurs, nous désirons donner quelques précisions sur la Finlande :

Le programme PISA (acronyme pour Programme international pour le suivi des acquis des élèves) est un ensemble d'études de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres. Leur publication est trie
1. Comparer les performances de différents systèmes éducatifs en évaluant les compétences acquises par les élèves en fin d'obligation scolaire (quinze ans). Ces compétences sont définies comme celles dont tout citoyen européen moyen peut avoir besoin pour réussir dans sa vie quotidienne, ce que l'anglais appelle literacy (par exemple reading literacy, mathematical literacy et scientific literacy) difficilement traduisibles en français, qui parle plus vaguement de culture mathématique ou de savoir lire par exemple. Il s'agit plus d'évaluer la façon dont les jeunes sont capables d'exploiter leurs connaissances dans leur pratique quotidienne que leur niveau théorique dans tel ou tel domaine des sciences ou des lettres.
2. Identifier les facteurs de succès, facteurs exogènes, notamment le milieu social économique et culturel des familles, le cadre scolaire offert par l'établissement, et le système éducatif national, mais aussi subjectifs, comme la motivation des élèves, l'estime qu’ils ont d’eux-mêmes, les stratégies d’apprentissage qu’ils mettent en œuvre.
3. Suivre l'évolution de l'enseignement dans les pays membres de l'OCDE et les pays partenaires (près d'une soixantaine de pays) en conduisant des évaluations périodiques.

Méthodologie

Domaine d'évaluation
Chaque évaluation met l'accent sur une compétence particulière, en 2000 sur la lecture, en 2003 sur les mathématiques et en 2006 sur les sciences. Un nouveau cycle (2009, 2012, 2015) s'articulera sur ces mêmes compétences.

Administration de l'évaluation
Au cours du premier cycle d'évaluation, plus d'un million d'élèves, sélectionnés de façon aléatoire dans les établissements publics ou privés, ont été évalués à l'aide de tests écrits (épreuve de deux heures). Élèves et chefs d'établissements ont également rempli des questionnaires qui ont permis d'établir des corrélations entre les performances et l'environnement des élèves, notamment leur accès aux TIC et leur maîtrise de ces derniers. Lors du second cycle d'évaluation l'accent sera mis sur l'informatisation des épreuves et de la collecte des données. En 2005, 13 pays ont été volontaires pour informatiser les épreuves de sciences.

Résultats en 2003 :

Mathématiques : 1er Hong Kong, 2è Finlande, 3è Corée du Sud, 4è Pays bas, 5è Liechtenstein, 6è Japon…..

Savoir lire : 1er Finlande, 1er Corée du Sud, 3è Canada, 4è Australie, 5è Liechtenstein, 6è Nouvelle-Zélande…..

Science : 1er Finlande et Japon, 3è Hong Kong, 4è Corée du Sud, 5è Liechtenstein, 6è Australie……

Résolution de problèmes : 1er Corée du Sud, 2è Finlande, 3è Hong Kong, 4è Japon, 5è Nouvelle Zélande, 6è Macao…..

Le professeur Jouni Välijärvi, chargé de l'étude Pisa finlandaise, a conclu que les scores élevés de la Finlande étaient dus à l'excellence des enseignants finnois et au programme LUMA développé en 1990 pour améliorer les performances des élèves en mathématiques et en sciences. Il a attiré l'attention sur le caractère homogène du contenu des programmes dans le système finlandais et de fait les résultats ont été très homogènes d'une école finlandaise à l'autre.

En revanche, le professeur Pauli Siljander pense que les bons résultats de la Finlande sont dus aux politiques socio-éducatives et à d'autres facteurs liés à l'histoire des idées et de l'éducation. Il est impossible pour lui de séparer l'évolution des mentalités et des idées en matière d'apprentissage et les réformes de fond qui l'ont accompagnée. Il fait remarquer que l'éducation est une priorité de l'état providence finlandais et qu'il est par conséquent impossible de parler d'éducation sans replacer le problème dans son contexte sociopolitique (Siljander, 2005).

L'examen des résultats de la campagne 2003 a montré que les pays qui dépensaient plus n'obtenaient pas forcément de meilleurs résultats que ceux qui dépensent moins pour l'éducation. L'Australie, la Belgique, le Canada, la République tchèque, la Finlande, le Japon, la Corée et les Pays-Bas dépensent moins par élève et obtiennent des résultats assez satisfaisants, alors que les USA dépensent plus et obtiennent des résultats sensiblement en dessous de la moyenne des pays européens. La République tchèque, par exemple, qui se trouve parmi les dix premiers pays, dépense environ un tiers de la somme que les USA consacrent à chaque élève alors que ce dernier pays arrive en vingt-quatrième position sur vingt-neuf pays étudiés.

Il ressort également de l'étude que les jeunes issus de milieux plus favorisés, avec un niveau d'instruction plus élevé, obtiennent en général de meilleurs résultats. Cette différence apparaît dans tous les pays étudiés, mais elle est particulièrement criante dans certains pays comme l'Allemagne.

2006
Les résultats de la campagne PISA 2006 font apparaître une détérioration de la situation du système scolaire français. En mathématiques, ce mauvais résultat est dû à l'augmentation des élèves en difficulté.

Résultat :

Culture scientifique : 1er Finlande, 2è Hong Kong, 3è Canada, 4è Taiwan, 5è Estonie, 6è Japon…..

Compréhension de l’écrit : 1er Corée du Sud, 2è Finlande, 3è Hong Kong, 4è Canada, 5è Nouvelle Zélande, 6è Irlande,…..

Culture mathématique : 1er Taiwan, 2è Finlande, 3è Hong Kong, 4è Corée du Sud, 5è Pays Bas, 6è Suisse,….

Précision de Khemara Jati : les évaluations se font dans la langue du pays.

(…)

Effectivement, "C’est une histoire qui ressemble dans une certaine mesure à l’histoire du Cambodge, obligé de lutter pour préserver son indépendance et sa souveraineté, entre ses deux puissants voisins, dans la situation des conflits des intérêts géostratégiques des grandes puissances. La politique de neutralité cambodgienne ne rappelle-t-elle pas la politique de neutralité finlandaise ?"

L'on peut dire que la Finlande doit sa survie à son grand patriotisme, à son unité nationale et, chose importante pour nous autres Cambodgiens, à son haut niveau intellectuel, technique et technologique et à son dynamisme économique qui font douloureusement défaut chez nous à l'heure actuelle.

MS


(…)

Ci-dessous les messages reçus :

4°/ Au sujet de Preah Vihear et de nos besoins en énergie électrique :

D’un lecteur du Cambodge : Pourquoi n’y a-t-il toujours pas une bonne route pour aller à Preah Vihear du côté cambodgien ? Il y a maintenant des touristes qui désirent mieux connaître notre pays en profondeur et déplorent les mauvaises routes.

La Thailande est en train de construire un train de Poipet à Sisophon et une route de Sisophon à Anlong Veng. Alors que la route de Sisophon reste toujours peu praticable ? La Thailande envisage maintenant de construire une immense centrale électrique alimentée au charbon dans la province de Koh Kong. Pourquoi une telle centrale si polluante chez nous ? Déjà toutes nos provinces de l’Ouest utilisent l’électricité thaie. Pourquoi se mettre volontairement sous la dépendance en énergie électrique de la Thailande ? C’est aussi une façon d’enrichir les compagnies électriques thaies.

A l’Est, la situation est encore pire. Nos paysans sont obligés de vendre leurs récoltes et produits agricoles à bas prix au Vietnam, faute de routes pour les vendre au Cambodge. Les paysans cambodgiens appauvris sont obligés de vendre leur terre aux Vietnamiens. En plus personne ne proteste contre la construction par les Vietnamiens de deux grands barrages hydroélectriques sur nos terres. Ces barrages seront construits par des ingénieurs et cadres vietnamiens qui viennent s’installer définitivement sur nos terres avec femmes et enfants. C’est déjà le cas pour la construction des routes sur nos terres venant du Vietnam. Puis l’électricité obtenue est exploitée par des sociétés vietnamiennes qui nous vendent l’électricité obtenue. D’autre part tout l’est du Cambodge utilise déjà l’électricité vietnamienne. Bientôt Phnom Penh utilisera aussi l’électricité vietnamienne. Nos compatriotes à nos frontières paient l’électricité vietnamienne 50 % plus chère qu’au Vietnam.

5°/ Réaction d’un Cambodgien, relevé dans KI Média du 31 janvier 2008, au sujet de la construction des barrages hydroélectriques par les Chinois :

Anonymous said...

• It would be nice if the Americans, the Britishs, the Australians, the Canadians or the Frenchs decide to help Cambodia by investing in those Hydro Power Dams. It would be great if they would come with a price not higher that the one asked by the Chinese. So far, why no one other than China answers to our request?

• How long we should depend on the Viets or the Thais for electrical power we need?
How long we should wait for our economic development?

Traduction de Khemara Jati :

• Il serait mieux si les Américains, les Britanniques, les Australiens, les Canadiens ou les Français aident le Cambodge en finançant des barrages hydroélectriques. Ce serait bien s’ils font des offres aux meilleurs prix que les Chinois. Pourquoi aucun d’eux ne répond-t-il pas à notre demande, sauf la Chine ?

• Combien de temps devrons-nous dépendre de l’électricité Viets ou Thaie, dont nous avons besoin ? Combien de temps devons-nous attendre pour notre développement économique ?

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 1er février 2008
khemarajati@sympatico.ca