2008-06-27

Preah Vihear

Nouvelles du Cambodge N° 0828-F

PREAH VIHEAR

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 26 juin 2008

Nous diffusons de nouveau notre article contenu dans Nouvelles du Cambodge N° 0827F du 15 juin 2008 intitulé : "Preah Vihear ou la longue lutte pour l’unité nationale" sans changer un seul mot. Le rapport des forces est le facteur essentiel, dans tous les Combats, plus particulièrement dans les combats pour défendre nos intérêts nationaux fondamentaux. Pour défendre Preah Vihear, il est extrêmement important que nos compatriotes dans l'ensemble soient bien informés sur cette question, en particulier ceux qui vivent dans la région, et plus particulièrement ceux qui vivent aux pieds de Preah Vihear. Nous avons écrit :

"Comment nos compatriotes vivant aux pieds de Preah Vihear peuvent-ils participer activement à la défense de ce monument s’ils sont si peu lettrés ? Et de ce fait s’ils vivent dans l’ignorance et donc dans la maladie et la misère ? S’ils vivent pratiquement coupés du reste du pays ? Et s’ils dépendent économiquement de la Thailande ? Comment peuvent-ils entretenir des bonnes relations avec nos sœurs et frères Cambodgiens de Thailande, s’ils se sentent en position d’infériorité par rapport à eux ? Ne vivaient-ils pas dans l’enthousiasme au moment où Chea Sophara commençait à construire une bonne route vers Preah Vihear ? Ne croyaient-ils pas, alors, au prochain développement touristique et économique de leur région ? A la fin de l’isolement ? Peu de temps après le commencement des travaux de construction de la route vers Preah Vihear, ce furent des Thais qui vinrent arrêter les travaux une heure avant que l’ordre n’arriva de Phnom Penh ! Pourquoi Bangkok ose-t-il venir interrompre les travaux avant Phnom Penh ? Puis Sophara fut limogé. Pourquoi c’est le Vietnamien Hok Lundy qui a imposé le limogeage de Sophara ? Pour quelle raison ? Qui est le vrai maître au Cambodge ?"

A ce moment là aucune protestation des intellectuels et des hommes politiques de l'opposition ! Prétextant que "c'est "une affaire intérieure au PPC". Le même scénario lors de l'affaire Heng Pov. Alors que le PPC n'hésite pas à utiliser les dissidents des autres partis et leur faire dire n'importe quoi ? Alors, que Heng Pov, une fois réfugié en Finlande et libre dans ses paroles aurait pu révéler non seulement les vrais coupables du massacre du 30 mars 1977 et aussi les conflits intérieurs au sein du PPC. Il est cependant à noter que c'est l'Américain Ron Abney, qui était blessé lors du massacre du 30 mars 1997, était l'un des rares personnalités à noter l'importance des possibles révélations de Heng Pov, dans ces deux cas, Khemara Jati était le seul à défendre Chea Sophara et le non retour de Heng Pov au Cambodge.

Comment pouvons-nous unir, si, pour les sciences, les mathématiques, les idées philosophiques et autres pensées de haut niveau, nos intellectuels ne peuvent s'exprimer, les uns en anglais, d'autres en chinois, d'autres encore en français ou en japonais ou en coréen ? Pourquoi nos universités n'utilisent pas encore notre langue nationale ? Alors qu'en Thailande et au Vietnam, ils utilisent leur langue respective depuis la première moitié du XXè siècle ?

Les textes des décisions de la Cour de Justice de la Haye de 1962 sur Preah Vihear, sont écrits en anglais et en français. Combien de Cambodgiens ont-ils lu et comprendre ces textes ? Qui les ont réellement lu en totalité et essayé de comprendre ? Ces textes sont-ils déjà diffusés largement ? Combien de nos hommes politiques, de nos députés, de nos intellectuels les ont déjà lus ? Ces textes sont-ils disponibles en cambodgien ? Et disponibles pour nos compatriotes qui ignorent l'anglais et le français ? Là n'est-elle pas une des raisons de notre difficulté à nous unir sur un sujet, pourtant, si brûlant ?


Nouvelles du Cambodge N° 0827-F

Preah Vihear ou la longue lutte pour l’unité nationale

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 15 juin 2008

Nous diffusons ci-dessous l’analyse très bien documentée sur les reculades du pouvoir installé par Hanoi à Phnom Penh depuis 1979, devant les exigences de Bangkok. Nous faisons suivre de nouveau notre article : Nouvelles du Cambodge N° 0817-F « Cambodge Preah Vihear Thailande », diffusé le 20 mars 2008.

Nous sommes entièrement d’accord avec ce texte très bien documenté de Dy Kareth et nous soutenons la lutte de nos compatriotes pour conserver intacte le territoire inscrit dans la décision de La Haye de 1962.

Mais pour combattre plus efficacement contre les grignotages systématiques et continuels de nos terres à l’Est par les Vietnamiens et à l’Ouest par les Thais, n’est-il pas très important de nous unir nos compatriotes et nos forces de toutes les couches sociales de notre peuple, pour lutter plus en amont ? Comme par exemple, nous unir pour que notre peuple ne vive plus dans l’ignorance, source de maladie et de misère, cause fondamentale de notre infériorité par rapport à nos voisins ? Comment y remédier si nos universités sont enseignées en langues étrangères pour une petite minorité ? Comment y remédier si nos intellectuels, surtout nos jeunes à l’étranger, méprisent notre langue nationale ? S’ils abandonnent aux étrangers le soin d’écrire notre histoire ?

L’histoire est la mémoire d’une nation. Comment pouvons-nous unir si nos compatriotes s’intéressent si peu à l’histoire et plus particulièrement à notre histoire et se contentent des « Histoires du Cambodge » écrits par des étrangers ? C’est-à-dire accepter d’opter pour l'inconscience et l'aliénation, car un être humain comme une nation, ne saurait vivre sans mémoire, ni avec la mémoire d'autrui.

Cela ne veut pas dire qu’il faut rejeter tous les écrits étrangers, mais de savoir faire un tri. Car il y a des écrits très intéressants et très bien documentés comme ceux de Bernard Philippe Groslier et de Louis Malleret par exemple. Nous reviendrons plus longuement sur ces questions dans une série d’articles sur le métier d’historien en ce début du XXè siècle, et sur les points et faits fondamentaux de notre histoire.

Se battre en amont, c’est aussi se battre pour la construction des bonnes voies de communications, routes et chemins de fer, à l’intérieur de notre pays, pour faciliter la défense de nos frontières, pour faciliter le commerce intérieur, pour améliorer les échanges de marchandises et d’idées entre la ville et la campagne et pour que notre peuple ait la possibilité de connaître la géographie de notre pays. Par exemple pour défendre Preah Vihear, une ou mieux plusieurs bonnes routes pour y aller, avec un téléphérique, pour développer le tourisme intérieur et international, ne sont-ils pas une réponse plus concrète et plus efficace ? Avec en prime le développement de la région aux bénéfices de nos compatriotes vivant dans cette région frontalière. Pourquoi ne pas soutenir Chea Sophara quand il construisait une bonne route entre Kompong Thom et Preah Vihear ? Pourquoi ne pas protester lors de son limogeage sur l’ordre de Hok Lundy ?

Comment nos compatriotes vivant aux pieds de Preah Vihear peuvent-ils participer activement à la défense de ce monument s’ils sont si peu lettrés ? Et de ce fait s’ils vivent dans l’ignorance et donc dans la maladie et la misère ? S’ils vivent pratiquement coupés du reste du pays ? Et s’ils dépendent économiquement de la Thailande ? Comment peuvent-ils entretenir des bonnes relations avec nos sœurs et frères Cambodgiens de Thailande, s’ils se sentent en position d’infériorité par rapport à eux ? Ne vivaient-ils pas dans l’enthousiasme au moment où Chea Sophara commençait à construire une bonne route vers Preah Vihear ? Ne croyaient-ils pas au prochain développement touristique et économique de leur région ? A la fin de l’isolement ? Peu de temps après le commencement des travaux de construction de la route vers Preah Vihear, ce furent des Thais qui vinrent arrêter les travaux une heure avant que l’ordre n’arriva de Phnom Penh ! Pourquoi Bangkok ose venir interrompre les travaux avant Phnom Penh ? Puis Sophara fut limogé. Pourquoi c’est le Vietnamien Hok Lundy qui a imposé le limogeage de Sophara ? Pour quelle raison ? Qui est le vrai maître au Cambodge ?

Pourquoi accepter passivement qu’une partie importante de notre pays dépendent de nos voisins en énergie électrique ? Pourquoi ne nous battons pas pour construire une raffinerie de pétrole, maintenant que nous en produisons ? Pour que notre pays ne soit plus dépendant de nos voisins en produits pétroliers ? Pourquoi construire des centrales électriques au charbon, alors que nous allons avoir du gaz naturel ?

Nous soutenons la lutte de nos sœurs et frères du Kampuchea Krom contre l’oppression des autorités vietnamiennes, mais pourquoi ignorer nos sœurs et frères de Thailande ? Pourquoi parlons-nous si peu de nos sœurs et frères de Surin ? Pourquoi si peu d’articles pour inciter nos compatriotes à nos frontières à fraterniser avec nos sœurs et frères de l’autre côté de nos frontières ? L’utilisation généralisée de notre langue de la maternelle jusqu’aux universités, n’est-elle pas une aide importante pour que nos sœurs et frères de Thailande et du Vietnam défendent notre culture commune ?

A l’intérieur même de notre pays, pourquoi ne pas nous battre pour consommer et utiliser les produits et la main-d’œuvre, cambodgiens avant tout ?

Maintenant nos compatriotes, à l’étranger en particulier, sont riches. Pourquoi ne pas constituer des organisations pour financer les études en histoire, indépendantes de la filière des « spécialistes de l’histoire du Cambodge ? », des études en archéologie, des traductions des livres qui sont à la base de la civilisation, maintenant, mondiale, des livres de l’enseignement universitaire en mathématiques et en autres sciences de la nature ? Etc. ?

En conclusion, l’unité nationale peut-elle se faire sans des bases profondes bien en amont des problèmes d’actualité ? En particulier sur le développement de notre langue ? Sommes-nous dans une situation meilleure que celle des Hongrois au XIXè siècle ?

« En Hongrie, par exemple, où il n’existait quasiment aucune bourgeoisie magyare, alors qu’une personne sur huit se réclamait de l’aristocratie, ce sont des segments de la petite noblesse et une petite aristocratie foncière appauvrie qui défendirent les parapets (défenseurs) du hongrois imprimé contre la montée en puissance de l’allemand. On pourrait en dire à peu près autant des lecteurs du polonais. Plus typique était, cependant la coalition de la petite aristocratie foncière, des universitaires, des professions libérales et des hommes d’affaires. Le premier groupe apportait souvent des chefs de file en vue, les deuxièmes et troisièmes les mythes, la poésie, la presse et les formations idéologiques, et le dernier l’argent et les débouchés. »

Extrait de Benedict Anderson : « l’Imaginaire National, Réflexions sur l’Origine et l’Essor du Nationalisme », éd. La Découverte / poche, Paris 2002, page 88, traduit de l’anglais « Imagined Communities », ed. Verso, Londres 1983.

Les multiples expériences montrent que les grandes puissances ne pensent qu’à défendre leurs seuls propres intérêts géostratégiques. Les relations entres les pays sont toujours régis par le rapport des forces globales : politiques, militaires, économiques, culturelles. Pour défendre notre indépendance nationale, notre indépendance culturelle et économique, comme pour défendre nos frontières terrestres et maritimes, notre seule arme est de faire en sorte que le rapport des forces globales tourne en notre faveur. Comment pouvons-nous résister contre les empiétements politiques, territoriales, économiques et culturels de nos voisins dix fois plus nombreux, dont leurs peuples sont alphabétisés à plus de 90 % ? Alors que notre peuple est alphabétisé seulement à 50 % ? Comment atteindre les 90 %, avec les universités en langues étrangères et avec des intellectuels, surtout des jeunes, qui méprisent notre langue nationale ? Et qui ne s’intéressent pas aux problèmes soulevés par les historiens du XXIè siècle concernant l’écriture de l’histoire et qui ne connaissent notre histoire que par des auteurs étrangers ? C’est-à-dire qui « vivent sans mémoire, ou avec la mémoire d'autrui » ?

Annexe :

Comité des frontières du Cambodge
Cambodia’s Border Committee

CFC/CBC 280508F

DERRIERE LE TEMPLE PREAH VIHEAR

L’Unesco, avec l’accord de Phnom-Penh, vient d’endosser l’argument thaï, selon lequel il n’y a pas de frontière définie entre le Cambodge et la Thailande devant Preah Vihear, et seul le temple peut être inscrit sur la liste du Patrimoine mondial. C’est une grande victoire de Bangkok avec ce premier désaveu de la décision de 1962 de la Cour internationale de justice de La Haye. Selon les critères de l’Unesco, une telle inscription n’a aucun intérêt pour le Cambodge. Au contraire, elle affaiblit dangereusement le statut de Preah Vihear. Mais, Hun Sen a dû céder une fois de plus aux menaces et propositions thaïes - militaires, économiques et pécuniaires. Bangkok, tout en disant reconnaître l’arrêt de la Cour de La Haye sur l’appartenance au Cambodge de l’ancien temple, s’est opposée à la demande de Phnom-Penh de le faire inscrire sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, sans que la Thaïlande y soit « associée ». Les raisons évoquées publiquement sont confuses : le temple appartiendrait au Cambodge, mais pas le mont Preah Vihear – sur lequel est bâti le temple - et ses environs, et des droits « légitimes » thaïs sur les bénéfices tirés de ce temple – provenant du tourisme (suite à un accord khméro-thaï du 27/07/1998) comme de l’aide internationale pour sa restauration et son entretien. Des Thaïs ont même prétendu que la frontière passe juste devant l’escalier montant vers le temple, ce qui est contraire à la décision de la Cour (Voir carte de 1 :2000e annexée à la décision). En même temps, des troupes thaïes sont envoyées à la frontière du nord du Cambodge occuper des portions de territoires khmers et en chasser les habitants, pendant que les esprits s’échauffent dangereusement à Bangkok. Plus grave encore, des officiels civils et militaires de Bangkok ont fait comprendre qu’ils rejettent globalement les tracés des frontières faits par la France (et le Siam) il y a un siècle, et que le cas de Preah Vihear n’est qu’un exemple parmi d’autres du problème de l’imprécision de ces tracés, aussi bien sur terre qu’en mer. Pour appuyer leurs dires, et en se basant sur « un traité avec Phnom-Penh en 2000 », les Thaïs ont rectifié eux-mêmes en 2004 la « ligne de frontière erronée laissée par la France », en annexant de force le temple Ta Mean et ses environs, de la province khmère d’Oddar Mean Chey, avant de convoquer les ambassadeurs khmer et français, en mars 2008, pour leur signifier officiellement de l’« erreur » franco-khmère à cet endroit. Du côté khmer, Hun Sen n’a pas protesté contre l’annexion thaïe du temple Ta Mean. Sur Preah Vihear, il a laissé traîner l’affaire depuis 2000, année où, curieusement, il a signé un Memorandum of understanding avec Bangkok, reconnaissant implicitement l’existence de zones de chevauchement territorial, des « zones blanches » aux frontières. Puis, en 2007, il a décidé d’inclure un espace insignifiant de 4,6 Km² autour du temple Preah Vihear dans sa demande d’inscription du temple sur la liste de l’Unesco, ce qui a soulevé la grosse colère des Thaïs. Or, il ne devait pas avoir de « zone blanche » à cet endroit : l’arrêt de la Cour de La Haye du 15 juin 1962 a bien indiqué un accord préalable entre les parties d’un tracé de frontière entre la Thaïlande et le Cambodge à cet endroit, avant de décider l’appartenance du temple et de ses environs, dont le mont du même nom, au Cambodge. Et, en droit et dans la pratique internationale, l’attribution d’un bâtiment historique à un pays se fait toujours avec un espace environnant de deux à au moins cinq kilomètres avant la délimitation de la frontière, pour permettre à ce pays de procéder à l’entretien, à la protection et à la défense dudit bâtiment. La ligne frontalière devant Preah Vihear ne saurait donc passer « juste devant son escalier ». D’ailleurs, dans un rayon de 10 Km autour de Preah Vihear, il n’y a aucun autre bâtiment historique de ces époques, en deçà de la chaîne du Dangrèk comme au-delà. Il n’y avait donc rien à négocier encore. Il suffisait, nous l’avons dit, de se référer à la carte retenue par la décision de la Cour de La Haye dans son Annexe I et d’y implanter les bornes de démarcation correspondantes. Mais Hun Sen et les siens ont préféré laisser subsister cette « zone blanche ». Pourquoi ? Les Thaïs savent qu’il leur est difficile de reprendre directement le temple Preah Vihear, mais ont réclamé et obtenu, avec l’existence de cette «zone blanche» au pied du temple, le droit à l’«administration conjointe» du temple lui-même. Pour le principe, sans doute, car ni les Thaïs ni les Khmers n’auront vraiment pas grande chose à bénéficier de l’aide matérielle de l’Unesco, ni du tourisme à cet endroit. Effectivement, le ministre thaï des Affaires étrangères, Noppadon Pattama (un ex-avocat d’affaires), a proposé de subordonner le problème d’«administration conjointe» de Preah Vihear à la résolution de celui de la zone de chevauchement maritime, une « zone blanche » en mer de quelque 26 000 Km², située en face de l’île khmère Koh Kong et promise à l’exploitation d’hydrocarbures sous-marines. Récemment, selon la presse thaïe, l’ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra, un grand ami et client de Noppadon Pattama et également de Hun Sen, se serait entendu avec ce dernier pour « une concession d’exploitation du pétrole et du gaz cambodgiens, en échange d’une solution sur Preah Vihear favorable à Phnom-Penh ». En tout cas, Hun Sen est très content que son grand ami Thaksin ait « des projets de développement – avec la construction d’un 2e casino - pour l’île Koh Kong ». Avec cette agitation d’énormes quantités de dollars à se partager entre « amis », l’on effacerait donc petit à petit le souvenir des questions juridiques de Preah Vihear et des frontières khméro-thaïes, pour ne retenir que celles des « gestions communes des zones blanches » – qui étaient totalement khmères avant 1979. Evidemment, les Thaïs sont conscients aussi des faiblesses de Hun Sen et son PPC dans le problème de ces « zones blanches » : la domination de Hanoi sur le régime de Phnom-Penh et ses annexions de territoires terrestres et maritimes cambodgiens, sous le prétexte, précisément, de l’imprécision des tracés de frontière laissés par la France. De plus, le 11 août 1997, Hanoi a signé avec Bangkok une nouvelle délimitation de leur frontière maritime, avec en prime la permission à cette dernière de s’enrichir d’environ 30 000 Km² du domaine maritime khmer, comprenant la totalité de l’actuelle « zone de chevauchement » khméro­thaïe. Sur le coup, Hun Sen a vaguement protesté, mais les Thaïs savent qu’il n’osera jamais soulever le problème juridique de cette zone, car il est lié à celui de l’Accord sur les « Eaux historiques » du 7 juillet 1982 que Hun Sen lui-même a signé avec Hanoi. Quant aux gestions communes khméro-thaïes des « zones blanches », elles seront ni plus ni moins des prises en otages « légales » de territoires khmers par les Thaïs, grâce à la reconnaissance formelle de Hun Sen de l’existence de ces zones, donc des droits des Thaïs sur les territoires khmers et leur occupation progressive, puisqu’ils sont matériellement les plus forts, en attendant de pouvoir les annexer complètement. L’on connaît déjà les résultats des gestions conjointes khméro-viêtnamiennes des «Eaux historiques» et d’autres « zones de développement commun » au sud et à l’est du Cambodge.
Hun Sen et son PPC créé avec Hanoi, depuis 1979, d’innombrables et inextricables problèmes touchant les frontières du Cambodge. Aujourd’hui, toute modification de la délimitation de la frontière devant Preah Vihear remettra en cause la décision de la Cour de La Haye de 1962, ainsi que les traités franco-siamois de 1904 et de 1907 sur lesquels s’est basée la Cour. L’activisme diplomatico-économique et le tapage médiatique actuels des Thaïs dépassent largement l’enjeu réel de l’inscription du temple à l’Unesco. Mais ils leur donnent l’occasion d’ameuter l’opinion sur « les imprécisions et les erreurs de la France » dans les tracés des lignes de frontières terrestre et maritime entre le Siam (la Thaïlande) et le Cambodge. Ils pourront, le moment venu, s’en servir comme prétexte à des révisions dramatiques de ces frontières, comme l’ont déjà fait les Viêtnamiens de leur côté. C’est donc une occasion thaïe de presser un faible Gouvernement Hun Sen d’accepter une certaine tutelle politique (en plus de l’économique) de Bangkok, pour tenter de faire «équilibre» avec celle de Hanoi. Le Cambodge n’aura plus alors de frontière, ni de territoire sûr.
Paris le 28 mai 2008
P. Le Comité des Frontières du Cambodge
Dy Kareth
Vice-Président

2008-06-03

Comment libérer le Cambodge de la domination vietnamienne

Nouvelles du Cambodge n° 0825-F

COMMENT LIBÉRER LE CAMBODGE DE LA DOMINATION VIETNAMIENNE ?
Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 28 mai 2008

Nous publions ci-dessous un article très pertinent concernant la commercialisation des produits agricoles et plus particulièrement le riz au Cambodge.

Depuis Ang Doung et plus particulièrement durant le pouvoir colonial jusqu’à nos jours, la perception de la menace de la vietnamisation du Cambodge est de plus en plus évidente à tous les niveaux et plus particulièrement parmi les intellectuels. Il y a Noun Khoeun qui le consigne dans un livre maintenant réédité récemment.

Tout d’abord Noun Khoeun, basé sur les fausses données fournies par les livres d’histoires du Cambodge, écrits par des étrangers, n’a pas précisé comment se faisait la vietnamisation de la Cochinchine et aussi comment le pouvoir colonial a commencé la vietnamisation du Cambodge même. La Thèse de Khy Phanra soutenue en 1974, Université de la Sorbonne Nouvelle, Paris III : « La Communauté Vietnamienne au Cambodge à l’Epoque du Protectorat Français (1863 – 1953) » montre clairement que c’est le pouvoir colonial qui nous impose cette vietnamisation. D’autre part Louis Malleret a découvert le port Oc Eo (O Keo en Cambodgien) utilisé par le Fou Nan au début de l’ère chrétienne, grâce aux indications fournies par des Cambodgiens. Il a laissé un important document qui montre comment le pouvoir colonial a vietnamisé la Cochinchine, dans le texte de sa conférence faite le 17 décembre 1945 à Saigon « La Minorité Cambodgienne de Cochinchine ». Nous avons, d’autre part, des documents qui montrent que les habitants des provinces de Peam (Hatien) et de Moat Chrouk (Chau Doc) étaient majoritairement cambodgiennes à l’arrivée des Français.

Malleret, dans sa conférence indiquait que la vietnamisation se faisait en utilisant uniquement les langues française et vietnamienne dans l’administration et dans l’enseignement moderne primaire et secondaire. Les Cambodgiens ne pouvaient s’instruire que dans des écoles de pagode même « rénovées. Rappelons que durant la période coloniale, en Cochinchine, dès le début du XXè siècle, il y a une grande diffusion de livres et des journaux en langue vietnamienne ainsi que des traductions en vietnamien de nombreux livres de la culture française. Nous reviendrons plus longuement sur les raisons de ce favoritisme dans un autre article. Les longues relations entre la France et l’Annam, depuis le XVIIè siècle sont bien relatées dans le livre de Philippe Héduy « Histoire de l’Indochine, la Perle de l’Empire, 1624 – 1954 », ed. Albin Michel, Paris 1998. Le titre seul de ce livre montre que dans l’esprit de l’auteur l’Indochine c’est le Vietnam. Il n’est pas le seul.

D’autre part toute l’économie coloniale se concentre sur le développement du commerce par le port de Saigon. Le Cambodge était considéré, seulement, comme arrière pays de Saigon. Ainsi toute l’infrastructure routière est basée sur cette stratégie. Ainsi l’infrastructure routière au Cambodge était totalement négligée à l’exception de celle convergeant vers Saigon. Par exemple pour aller dans nos provinces du Nord-Est, il fallait passer par la Cochinchine.

De nos jours l’ensemble des Cambodgiens où qu’ils se trouvent sait que l’ennemi principal est le Vietnam. Certes il y a de nombreuses conférences politiques pour dénoncer cette vietnamisation du Cambodge, de plus en plus évidente, partout et à tous les niveaux. Il y a aussi de nombreux appel à « l’Unité Nationale » au Cambodge comme à l’étranger. Est-ce suffisant ? S’unir ne suppose-t-il pas d’abord la recherche préalable, des bases politiques, des bases culturelles dont les possibilités de s’instruire et de lire dans la langue du peuple jusqu’aux niveaux universitaires les plus élevés dans toutes les matières, des bases matérielles dont les moyens de communications, les productions agricoles et industrielles avec la facilité des possibilités des échanges culturels et commerciaux à l’intérieure du Cambodge ?

Comment un paysan illettré peut-il être solidaire d’un intellectuel bardé de diplômes pompeux acquis en langue étrangère ? Comment un paysan qui transporte sa récolte en charrette à bœuf par des routes défoncées, peut être solidaire de ceux qui circulent en Mercedes ? Comment concurrencer avec les Vietnamiens qui peuvent transporter des fraises cultivées à Dalat jusqu’à Phnom Penh en 24 heures ? Comment pouvons nous reprocher à nos paysans vivant à nos frontières de vendre leurs productions à nos voisins qui viennent les chercher directement chez eux, avec des camions circulant sur de très bonnes routes ? Comment être solidaire avec Phnom Penh, quand il faut acheter l’électricité, même au prix fort, chez nos voisins ? Nous ne citons que quelques exemples qui empêchent nos compatriotes d’entendre les appels à l’unité.

Beaucoup de nos compatriotes, surtout à l’étranger, espèrent toujours, contre toute évidence et malgré les multiples expériences acquises depuis plus de deux siècles, obtenir les aides des grandes puissances et pour certains même de nos voisins, le Vietnam et la Thailande, pour libérer le Cambodge de la domination vietnamienne !

Plus récemment, au moment de la signature des Accords de Paris du 23 octobre 1991, combien de Cambodgiens, y compris Sihanouk, Son Sann et Khieu Samphan entre autres, ont espéré que les grandes puissances et l’ONU vont donner au Cambodge, gratuitement (?) : l’Indépendance Nationale dans son intégrité territoriale et maritime, la Démocratie, le Développement Economique, la Prospérité et la Paix ? Le Japon qui a dépensé près de trois milliards de $US pour l’opération UNTAC sous la direction du Japonais Akashi, l’a-t-il fait pour l’amour du Cambodge ? Depuis quand, une grande puissance a-t-il agit ou s’était battu contre leurs intérêts fondamentaux ? La France a aidé l’Annam à devenir le Vietnam depuis le XVIIè siècle jusqu’à nos jours. Le fait-elle contre ses intérêts ? Le livre de Philippe Héduy, cité plus haut ne le montre-il pas clairement ?

De nos jours, ne faut-il pas d’abord connaître où se trouvent nos intérêts nationaux fondamentaux ? Nous venons d’en citer un certain nombre d’entre eux. Puis n’est-il pas important d’essayer de connaître les intérêts géostratégiques globaux de chaque grande puissance ? Cela ne veut pas dire qu’il faut s’opposer frontalement à chacune de ces grandes puissances quand nos intérêts ne coïncident pas aux siens. Mais le fait de les connaître est déjà un pas important pour orienter nos luttes.

Maintenant, certains de nos hommes politiques ont des relations privilégiées avec quelques grandes puissances. Pourquoi ne pas leur demander de nous aider à construire des routes pour améliorer les communications commerciales à l’intérieure du Cambodge par exemple ? Ou à nous aider à financer la traduction et la publication des livres de la culture mondiale, dont des livres de mathématiques, de sciences et techniques, dans notre langue ? Ou à nous aider à utiliser notre langue dans toutes les universités dans toutes les matières ? Ou à construire des centrales électriques pour que notre pays soit indépendant en énergie électrique ? Ou à construire une grande raffinerie de pétrole pour que le Cambodge ne soit plus tributaire de nos voisins pour l’essence par exemple ? Etc. Dans toutes ces constructions, pourquoi ne pas utiliser massivement et en priorité des intellectuels, des administrateurs, des ingénieurs, des techniciens Cambodgiens ? Quelles grandes puissances finances des lignes à haute tension en provenance du Laos, du Vietnam et de la Thailande, pour alimenter notre pays en énergie électrique ? Pourquoi utiliser, à 100 % des ingénieurs et techniciens Vietnamiens et Thaïs pour ces constructions ? Pourquoi les fils électriques et les pylônes viennent-ils aussi de nos deux voisins ? Pourquoi imposer à notre pays cette terrible dépendance totale en énergie électrique de nos voisins ? Qui nous construit des barrages hydroélectriques pour que cette dépendance ne soit pas totale ? Les réponses à ces questions ne sont-ils pas aussi, des possibilités de deviner les intérêts géostratégiques de certaines grandes puissances concernant notre pays et aussi concernant nos deux voisins ?

Qui construit certaines routes intérieures au Cambodge ? Ces routes sont aussi des moyens de communications faciles entre les habitants des villes et des campagnes ? Des moyens pour échanger des idées entre tous les habitants du pays ? La cadence actuelle de ces constructions, répond-t-elle à l’urgence pour rattraper notre très grand retard par rapport à nos voisins ? N’est-il pas possible d’accélérer la cadence pour répondre rapidement aux besoins de notre peuple ? Surtout les routes de Phnom Penh à tous nos villages et villes à nos frontières ? Et plus particulièrement la route vers Preah Vihear pour défendre notre monument historique et aussi pour désenclaver cette région de plus en plus dépendante économiquement et culturellement de la Thailande ?

En ce qui concerne les traductions, nous signalons qu’il y a la Finlande, ce pays qui a donné l’asile politique à des intellectuels Cambodgiens polyglottes de haut niveau, capables de traduire à livre ouvert de l’anglais en cambodgien. Pourquoi ne pas demander à la Finlande de nous aider à traduire et à publier des livres de la culture mondiale en cambodgien ? Par exemple pour permettre à notre peuple d’avoir de larges ouvertures vers le monde extérieur ? Par exemple un livre de l’histoire de la Finlande en cambodgien, n’est-il pas déjà un exemple à connaître ?

Pourquoi accepter passivement ce que l’on nous donne comme un mendiant ? Dans ce cas n’est-il pas déjà une traduction d’ignorance de nos intérêts nationaux fondamentaux et en même temps de manque de dignité ? Selon les réalisations de nos demandes, ne pouvons-nous pas, aussi, connaître certains intérêts géostratégiques fondamentaux de chacune de ces grandes puissances en ce qui concerne notre pays ? N’est-il pas curieux de constater que certains de nos hommes politiques continuent à accepter les aides de la Thailande et du Vietnam, malgré plus de deux siècles d’expériences amères ?

Dans les conditions actuelles, nos luttes contre la vietnamisation du Cambodge sont multiformes. Par exemple, au Cambodge, le peuple sait parfaitement que pour défendre Preah Vihear, la lutte politique est certes importante. Mais est-elle suffisante ? Pourquoi la route vers Preah Vihear est-elle toujours peu praticable ? Pourquoi Hoc Lundy a exigé le limogeage de Chea Sophara qui était en train de construire justement cette route ? Pourquoi laisser à la Thailande l’exclusivité de son exploitation touristique ? On annonce que cette route est actuellement en construction. Cette route est-elle réellement en construction ?

L’article ci-dessous, pour la première fois, révèle ce que n’avons cessé de réclamer depuis plus d’une décennie. Nous souhaitons que nos compatriotes le lisent attentivement et méditent sur les points soulevés.

Annexe :

CAMBODIA: Sees Opportunity in Rising Food Prices
By Andrew Nette

Cambodian farmer moving produce by bullock cart, a sign of poor investment in agriculture.

PHNOM PENH, May 19 (IPS) - Cambodian government sees opportunity for this impoverished country in the global rise in food prices that could help turn the fortunes for its agrarian economy.

But, while Khmer and foreign experts agree that there is considerable room for Cambodia to improve its production of rice, fruit, vegetables and other crops, they also say that the economic, physical and geographical challenges are huge.

Even if Cambodia can increase the production of crops like rice, doubts exist as to whether small-scale farmers are positioned well enough to take advantage of the situation.

Cham Prasidh, minister for commerce, told the English-language Cambodia Daily newspaper in early May that the food crisis provided an opportunity for the country to transform itself into one of the world’s rice bowls. "For Cambodia now, we see rice as gold," he was quoted as saying.

The minister said the increased value of foodstuffs, particularly rice, was moving the government to reconsider its economic strategy and place greater emphasis on agriculture. He said the government wanted to double the area under rice cultivation to five million hectares.

The government and donors are also pinning their hopes on agriculture as a way of alleviating endemic rural poverty. Eighty percent of Cambodia’s 14 million people live in rural areas, as also an estimated 90 percent of the country’s poor.

"We estimate that only 7 to 8 percent of (Cambodia’s) total rice production is traded on the international market," said Mahfuz Ahmed, Senior Agricultural Economist in the South-east Asia department of the Asian Development Bank (AsDB).

"An additional three million tonnes would make the country a major player in the rice market but first they have to improve quality and production."

"We have the potential to become a key supplier of rice on the world market after Thailand and Vietnam," said Yang Sang Koma, president of the Centre for the Study and Development of Cambodian Agriculture (CEDAC). "We might even be able to replace Vietnam, which has peaked in its capacity."

"It is realistic but they have to have clear policies. On the one hand they talk about Cambodia becoming a green basket, on the other they push industrial zones. What do they really want?"

The World Bank and other donors agree Cambodia needs to place more emphasis on agriculture, and point out that successful agricultural production in China and Vietnam acted as a stimulus for broader industrial and manufacturing growth.

It is generally accepted that Cambodia now grows more rice than it consumes, approximately 2 to 4 million tons per year and has done so since the mid-nineties.

Although land under cultivation has also increased over the last decade, surpassing 2.5 million hectares in 2006, according to figures from the ministry of agriculture, this is still amongst the lowest in the region.

According to AsDB’s Ahmed, the average amount produced hovers around 2.5 tons per hectare, with some farmers producing 3 tons, and most 1 to 1.5. This compares with Vietnam’s 4 kilos per hectare.

"Most farmers are poor and live from harvest to harvest. They are subsistence orientated and focused more on survival than increasing production,’’ Koma said.

Cambodia exported 1.48 million tons of milled rice during the 2007-2008 season, a figure the government wants to increase to 5 million, besides boosting production of crops such as soya beans, cashew and corn.

"Ten years ago they did not have enough food, so the fact that they export as much as they do is a considerable achievement," said Ahmed. "They could probably produce more and export it. The area currently under cultivation is still below that in the mid-sixties."

"The increased value of rice should be good for Cambodia," agreed Thomas Keustas, the World Food Programme’s country director in Cambodia. "The question is how much can the rice harvest increase given that the costs of inputs are also increasing.’’

Farmers are facing the full brunt of the inflationary pressures hitting Cambodia. Fertilizer has doubled in price, and fuel has increased by 6 to 7 per cent in the last six months.

But price rises are just one obstacle facing increased farm production. Others include lack of seed production, uncertain land tenure in much of the country, lack of technical information, and poor infrastructure such as roads and irrigation.

Lack of access by small-scale farmers to rural credit is a particularly pressing constraint. According to some figures, only four percent of loans from banks went to agriculture in 2007.

These barriers make it difficult for Cambodia to compete with the productivity of farmers in Thailand and Vietnam, where transport, fertilizer and pesticides are all cheaper.

"How do you compete with the sophistication of agricultural produces in Vietnam, where strawberries are picked and on the shelves of supermarkets in Phnom Penh in 24 hours?" said one long-term foreign observer. "People talk about buzz words like improving value chains. At the moment when it comes to agriculture all you have is a pile of links that no one has welded together."

"All these factors mean farmers are not well placed to take advantage of increased prices,’’ said the observer who did not wish to be named. ‘’They sell their crop after harvest because their production costs are so high compared to their revenue, much of it to Vietnamese and Thai traders who travel from farm gate to farm gate, within days of it being harvested."

AsDB’s Ahmed believes that storage facilities are important. "Small farmers cannot take advantage of the marketing realities unless they can hold onto their crop for 3 to 4 months rather than 60 days as is currently the case.’’

"Even if Cambodia can increase its rice harvest, any increased profitability is likely to be captured by middle men and their agents unless the farmer has some choice about who they sell to and when,’’ said Ahmed. "This bargaining power will only occur when they have greater access to storage facilities, roads, credit, and so on. At the moment the point at which they sell is the point at which the price is lowest."

The question now is, does the government have the political will to shift the balance of power across the board to increase the bargaining power of farmers?

While experts believe the government’s emphasis should now be on getting a good harvest next year, work is needed to ensure that farmers can take advantage of this.

"In the long term the question is whether enough resources can be mobilised and whether they can be delivered to the households that need them on time," said Ahmed. "Government alone cannot do this, it requires a joint effort with donors and NGOs."

"Physical facilities are important but it will not solve the problem on its own," argues CEDAC’s Koma, who works with farmers on marketing organically grown produce, including locally certified organic rice. "Our farmers are very subsistence oriented. We need time to develop more commercially oriented farmers."

"We also need to re-orient the people who work with the farmers, the extension workers and NGOs. They have a basic knowledge of agriculture, perhaps some community development experience but no business skills,’’ said Koma.

Cambodia’s potential can be gauged by the fact that large investors, including several private equity funds, are beginning to see opportunities in this country’s agricultural sector.

[1] Lire le texte intégral de cette Conférence dans
http://khemara-jati.blogspot.com/2008/03/la-minorit-cambodgienne-de-cochinchine.html