2008-04-16

Les grandes banques internationales

Nouvelles du Cambodge N° 0819-F

Les Grandes Banques Internationales et les intérêts des Grandes Puissances

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 4 avril 2008

Nous avons indiqué la naissance des grandes banques internationales, leurs intérêts stratégiques et leurs directeurs pour assurer l'exécution dans le sens bien déterminé. Dans le monde rien n'est donné gratuitement. Maintenant avec la crise alimentaire internationale, les masques tombent. Qui supportent les conséquences désastreuses des directives de ces grandes banques internationales ? Nous soumettons l'article ci-dessous à la méditation de nos lecteurs. Suivre à la lettre et aveuglément les recommandations de ces grandes banques internationales ne serait-il pas suicidaire ? Une nation ne peut perdurer qu'en ayant des projets qui lui sont propres et qui défendent ses intérêts stratégiques nationaux fondamentaux et vitaux dans la longue durée.

Éditorial du journal Le Monde

Les tartuffes de la faim

LE MONDE 16.04.08 14 h 44 • Mis à jour le 16.04.08 14 h 44

Les émeutes de la faim ayant fait irruption dans les journaux télévisés, l'heure est à la mobilisation. De Paris à Washington, chacun y va de son idée pour venir en aide aux populations des pays pauvres incapables de faire face à l'augmentation des prix des denrées alimentaires de base, notamment le riz. On ne peut que saluer cet élan de générosité. Ne pas réagir serait criminel et donnerait de l'Occident une image bien peu reluisante.

Pourtant, comment ne pas se sentir mal à l'aise face à ces élans du coeur ? Car les plus généreux aujourd'hui sont peut-être les plus responsables de ce dérèglement planétaire. Les nouvelles habitudes alimentaires des pays émergents, largement importées des pays développés, expliquent en grande partie l'explosion de la demande, et donc les tensions sur les prix.

Ce n'est pas la seule raison. La concurrence des biocarburants en est une autre, essentielle. Or les Etats-Unis, si généreux avec le Programme alimentaire mondial, ont confirmé leur volonté de doubler les surfaces déjà très importantes qu'ils consacrent aux biocarburants. Face à l'automobiliste américain, le paysan haïtien ne fait pas le poids. Même chose pour l'Europe. Non seulement elle veut développer les biocarburants, mais, dans les négociations internationales, elle maintient une politique protectionniste qui déstabilise depuis longtemps les agricultures du tiers-monde et freine la réduction de la pauvreté.

Quant à la responsabilité de la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, elle est également considérable. Pendant des décennies, ces institutions ont expliqué aux pays émergents que l'agriculture avait son avenir derrière elle. Les pays émergents ont ainsi favorisé les cultures d'exportation, destinées à leur rapporter des devises ; ils récoltent aujourd'hui les fruits amers de cette politique. Ainsi le Sénégal exporte des produits alimentaires - que l'Europe taxe quand il a l'audace de vouloir les transformer sur place -, mais doit importer environ 80 % du riz qu'il consomme. Or, non seulement le riz devient rare, mais les spéculateurs en font parfois grimper les prix de 30 % en une journée. La générosité soudaine de l'Occident ne saurait faire oublier la part de responsabilité qui est la sienne dans la crise majeure qui menace aujourd'hui.

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