2008-03-13

La lutte pour l'indépendance nationale du Cambodge

Nouvelles du Cambodge N° 0816

La leçon du massacre actuel des Hmongs

LA LUTTE POUR L'INDÉPENDANCE NATIONALE DU CAMBODGE et Les intérêts géostratégiques des grandes puissances

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 10 mars 2008

Introduction

De nos jours la presque totalité de nos compatriotes où qu’ils se trouvent se rendent comptent que le danger principal vient du Vietnam. Tous cherchent les moyens pour nous unir, face au danger de la disparition de notre pays. Un appel à l’union suffit-il à nous unir ? Pouvons-nous faire confiance à une grande puissance ? Nous citons ci-dessous le cas des Hmongs sans oublier les amères expériences de nos sœurs et frères du Kampuchea Krom expropriés et décimés durant la période coloniale, de nouveau massacrés par les communistes vietnamiens pour avoir combattu avec les Américains. Ceux qui s’étaient battus avec les communistes vietnamiens contre les Américains subissent aussi le même sort. Signalons aussi la mort de Song Ngoc Thanh, de Sarin Chhak et de sa femme dans les goulags de Hanoi : ils ont le tort d’être des patriotes.

Lors de la guerre des Français contre les communistes vietnamiens, certains Français disent que dans le camp retranché de Dien Bien Phu il y avait un bataillon de Khmers Krom. Ils ont été tous liquidés par les communistes vietnamiens. Pour le vérifier, il faudrait pouvoir avoir accès aux archives de l’armée française. En ce qui concerne ceux qui se sont battus avec les Américains, il y a le témoignage d’un livre écrit par Peter Scott dans « Lost Crusade America’s Secret Cambodian Mercenaries », Naval Institute Press, Annapolis, Maryland, 1998. Malheureusement l’auteur qualifie les patriotes cambodgiens de « mercenaires », alors que dans le livre, il dit que les patriotes du Kampuchea Krom se battaient contre les communistes vietnamiens en croyant que les Etats-Unis étaient venus pour les aider à se débarrasser de l’oppression vietnamienne. Rappelons aussi, la même amère expérience en 1859 lors de l’arrivée des Français en Cochinchine. Le Roi Ang Duong a envoyé une armée commandée par Le général Kaep pour aider le corps expéditionnaire français à lutter contre les Vietnamiens. Mak Phoeun a montré qu’une partie importante de ce qui deviendra la Cochinchine était administrée par la cour d'Oudong. Durant la période coloniale, les Cambodgiens du Cambodge même, ont aussi connu une politique de vietnamisation décrite dans la thèse de Khy Phanra dont nous utiliserons de larges extraits dans nos prochains articles.

Chercher à nous unir est une affaire sérieuse de longue durée, d’ordre stratégique. Pour nous unir, il faut développer les facteurs qui étaient à la base de la formation des nations développées ou des nations en train de se développer comme le Vietnam et la Thailande ou la Malaisie par exemple. Il faut donc étudier leur histoire depuis au moins deux ou trois siècles.

Il faut savoir aussi que les premières nations ont été formées en Europe dont les plus anciennes sont la Grande Bretagne et la France. En ce qui concerne le Vietnam, il y a le livre « Histoire de l’Indochine, la Perle de l’Empire 1624 – 1954 » par Philippe Héduy, édition Albin Michel. Le titre seul montre que, pour l'auteur, l’Indochine c’est le Vietnam. Mais ce livre est intéressant. Il montre les aides françaises au Vietnam depuis des siècles. En particulier les aides pour former et armer les Annamites, qui ont permis Gia Long de vaincre la révolte des Tai Son et de régner sur l'Annam. C'est cette armée entraînée et armée à la française qui a attaqué et conquis le Cambodge en 1835. C'est en se battant victorieusement que les Cambodgiens, armés principalement d'armes blanches, sous la direction d'Ang Duong, ont pu chasser les troupes annamites du Cambodge en 1846. Héduy rappelle aussi que lors de la conquête du Tonkin, le corps expéditionnaire français avait en face d’elle des troupes chinoises et non annamites. Finalement les Français étaient obligés de mener une véritable guerre territoriale et navale contre la Chine, occupant le port de Ningpo et les îles chinoises Pescadores. Finalement la Chine était obligée de signer le Traité de Tianjin par lequel, la Chine renonce à sa souveraineté sur le Tonkin et l’Annam. Naturellement les histoires du Vietnam, écrites par les Vietnamiens, minimisent ces aides et interventions françaises.

Un autre livre ; « Indochine Alerte à l’Histoire », ouvrage collectif publié par Institut de l’Asie du Sud-Est, 269 rue Saint-Jacques, Paris 1985, les aides françaises, surtout durant la période coloniale, sont encore plus explicites. D’abord comme beaucoup de Français, l’Indochine c’est le Vietnam. Page 87, dans le chapitre : « De la Décolonisation Chinoise à la Colonisation Vietnamienne (de l’Indochine) », nous relevons :

« Ce processus de la « décolonisation chinoise » a permis aux Vietnamiens d’exercer leur emprise d’abord à l’intérieur de leurs frontières sur les minorités ethniques et puis au-delà de cette frontière sur le Laos et le Cambodge ».

Mais l’auteur ne précise pas que cette emprise sur le Cambodge se faisait avec les aides en tout genre des autorités coloniales comme l’a si bien précisé Louis Malleret.

Confondre le Vietnam avec l'Indochine est courant dans les livres d'histoire écrits par des Français. En ce qui concerne la vietnamisation de la Cochinchine, Il y a la Conférence de Louis Malleret en 1946 dont notre lecteur peut lire en intégralité dans notre site : http://khemara-jati.blogspot.com/2008/03/la-minorit-cambodgienne-de-cochinchine.html.

La vietnamisation du Cambodge est décrite avec beaucoup de détails dans la thèse de Khy Phanra « La Communauté Vietnamienne au Cambodge à l’Epoque du Protectorat Français (1863 – 1953) », Université Paris III, 1974. Le contenu de cette thèse est le maximum acceptable par un jury français. Il y a beaucoup d’informations importantes dans les notes. Malheureusement, l’auteur refuse toujours d’imprimer sa thèse.

Enfin il y a le livre de Benedict Anderson, concernant la formation des nations : « L’Imaginaire National. Réflexions sur l’Origine et l’Essor du Nationalisme » (Édition La Découverte). Dans ce livre Benedict Anderson indique comment le pouvoir colonial a imposé l'utilisation de la langue vietnamienne romanisée pour couper culturellement les Vietnamiens des Chinois.

Malheureusement, en ce qu concerne notre pays, comme dans presque tous les livres écrits par des étrangers, Benedict Anderson est très mal informé sur le Cambodge. Il n'a pas, probablement, pris connaissance de la Conférence de Louis Malleret.

1 / La première base de l’unité d’une nation est sa langue nationale.
Rappelons que les historiens français sont unanimes pour dire que le début de la formation de l’unité nationale française date du décret de François 1er de Villers-Cotterêts en 1539 imposant l’utilisation du français dans l’administration. Aux Etats-Unis, la première décision après la Déclaration de l’Indépendance, a été l’adoption de la langue nationale qui est l’anglais puis la création rapide des universités utilisant l’anglais en plus des universités déjà existantes.

Comment un peuple peut-il s’unir, s’il n’y a pas d’abord un accord pour parler la même langue à tous les niveaux de la société ? Une langue qui n’est pas en mesure de diffuser des vulgarisations scientifiques même les plus pointues peut-elle remplir cette fonction ? Pourquoi nos universités utilisent-elles des langues étrangères comme en Afrique saharienne ? Il faut donc que l’ensemble du peuple à tous les niveaux, s’exprime avec la même langue et placer notre langue au-dessus de toutes les autres langues, sans pour autant négliger l’apprentissage d’autres langues étrangères, en particulier à l’université. C’est le cas dans tous les pays développés du monde et aussi au Vietnam et en Thailande.

2 / Deuxième facteur fondamental d’union est notre histoire.
Non pas des prétendues « histoires du Cambodge » écrites par des étrangers qui nous divisent, mais une « Histoire du Cambodge » qui nous unit et qui nous rend fier de notre passé. Une « Histoire du Cambodge » qui tient compte de l’économie, des confrontations des écrits avec les résultats des fouilles archéologiques au Cambodge, aussi chez nos voisins et dans le monde. Il est nécessaire aussi de placer l’histoire de notre pays dans l’histoire du monde, en particulier à partir de l’arrivée des Portugais à Malacca en 1511, suivie peu après des autres Européens. Faut-il rappeler que l’Europe a bâti les premières nations dans l’histoire ? L’énumération des apports européens dans la civilisation mondiale est très longue. Nous le ferons une autre fois. Il faut donc tenir compte de ces apports au Vietnam et en Thailande, pays qui comporte des ports accessibles aux premiers bateaux européens.

Sans attendre, nous fournissons un témoignage sur la prétendue vassalisation du Cambodge vis-à-vis de la cour de Huê, car à l'époque un Vietnam ayant les frontières actuelles n’existait pas :

« Le Cambodge est bien jusqu’à un certain point tributaire de Siam, mais nullement de l’Annam. »

Dans « Voyages dans les Royaumes de Siam de Cambodge et de Laos » par Henri Mouhot, Ed. Olizane, Genève 1989, première éd. 1868, voyage au Cambodge en 1860, c’est-à-dire avant le traité du Protectorat de 1863.

De nos jours, le sentiment national se traduit par des appels à acheter cambodgien et à boycotter les entreprises et produits vietnamiens. C’est un commencement important. Car il faut savoir que sur le marché il y a déjà des produits spécifiquement cambodgiens en bocal, comme par exemple notre « Prahok national », made in Vietnam. On nous dit qu’en France, un de nos compatriotes a voulu acheter une paire de chaussures de grande marque, qui lui plaisait. Mais, finalement il refuse de l’acheter parce que made in Vietnam. Dans la construction et autres travaux techniques, les Cambodgiens ont de plus en plus recours aux entreprises et aux techniciens cambodgiens. Nous rappelons que les Hôpitaux Kantha Bopha du Docteur Suisse Beat Richner, le personnel soignant est à 100 % cambodgien. Ces Hôpitaux soignent gratuitement tous les enfants cambodgiens. Richner disait au personnel de ces Hôpitaux « Si vous Cambodgiens, vous n’aimez pas les enfants Cambodgiens, qui les aimerait ? ». Il faut noter que ces Hôpitaux sont réputés pour avoir la propreté suisse et utilisent les médicaments de même qualité qu’en Suisse. Richner négociait lui-même avec les laboratoires pharmaceutiques sans passer par la société vietnamienne Sokimex. La Sokimex a le monopole de l’importation des médicaments entreposés à Prey Nokor. Dans ces Hôpitaux il y a zéro corruption. Ce qui fait que Richner a pu les entretenir avec un financement minimal. Le fonctionnement exemplaire de ces Hôpitaux ne montre-t-elle pas les grandes qualités et capacités des Cambodgiens ?

Au Cambodge, nos universités sont gérées par des étrangers qui utilisent des langues étrangères. Ce qui fait que nous ne formons qu’un très petit nombre d’intellectuels. Les plus doués émigrent vers les pays étrangers. Notre pays possède le nombre le plus bas d’alphabètes de l’Asie du Sud-Est : aux environs de 50 % contre plus de 90 % dans les autres pays.

Profitant de l’ignorance de notre peuple, les Vietnamiens s’enrichissent avec la sueur et le sang de nos compatriotes, comme durant la période coloniale. Avec ces montagnes de dollars ils viennent investir au Cambodge pour s’enrichir encore plus. Pendant ce temps nos compatriotes s’entretuent par la spéculation foncière et les casinos. Au Cambodge il n’y a que des usines qui n’utilisent que les forces musculaires, donc sans avenir. A quand une raffinerie de pétrole ? Des centrales électriques utilisant notre pétrole et notre gaz naturel ? Des usines de montage des motos ? Des usines de fabrication des objets informatiques ? Des laboratoires de recherche en tout genre ? Etc. ?

En résumé, les étrangers viennent accaparer nos richesses, les Cambodgiens continuent à vivre dans l’ignorance, la maladie et la misère.

Nous diffusons ci-dessous un article sur le sort des Hmongs de nos jours au Laos. En lisant cet article nous pensons au sort de nos sœurs et frères du Kampuchea Krom qui s’étaient battus héroïquement depuis des siècles contre l’envahisseur vietnamien. Puis au moment de l’arrivée des Français en 1859, en coopération avec une armée envoyée par le Roi Ang Duong, ils avaient aidé le corps expéditionnaire français à pacifier le Kampuchea Krom. Mais rapidement les Français ont changé de politique :

Alain Forest : « Le Cambodge et la Colonisation Française (1897 – 1920) »
Ed. L’Harmattan, Paris 1980 page 434 :

Note 2 : « C’est ce qui s’est passé dans la province de Soc Trang en partie rattachée, depuis 1840 seulement, à l’empire d’Annam où, pour réprimer l’hostilité des Vietnamiens, les Français remplacèrent partout les chefs et sous-chef de cantons vietnamiens par des fonctionnaires cambodgiens. Une fois la paix revenue, la province sera réorganisée à la vietnamienne et le pouvoir local rendu aux Vietnamiens. » Lire « Les provinces de Cochinchine : Soc Trang », Revue Indochinoise, 30 octobre 1907, N° 68 pp. 1489-1496.

Il faut ajouter que ce changement s’était accompagné de terribles vengeances ignorées volontairement par les historiens étrangers. Plus d’un demi-siècle plus tard, Louis Malleret (1) en 1946, nous laisse un témoignage très important sur la manière dont le pouvoir colonial favorise la vietnamisation du Kampuchea Krom en favorisant l’enseignement de la langue vietnamienne aux dépens de la langue cambodgienne. Les Vietnamiens plus instruits et occupant des fonctions importantes dans l’administration coloniale, ont pu aisément accaparer les terres et biens appartenant aux Cambodgiens. Certains témoignages nous font penser que les Cambodgiens étaient majoritaires en Cochinchine au moment de l’arrivée des Français. Nous les citerons quand nous aborderons les points fondamentaux de notre histoire. Il faut noter aussi qu’avant l’arrivée des Européens, il n’y avait pas de frontières linéaires entre les deux pays. Dans des cartes anciennes tracées par le pouvoir colonial lui-même, la Cochinchine était loin d’avoir les frontières de 1950. Sarin Chhak n’a indiqué que les agrandissements de la Cochinchine après les années 1920. Pour connaître ce qui se passait avant, il faudrait pouvoir consulter les archives militaires françaises. Est-ce possible ? Mais en lisant attentivement certains documents déjà publiés, surtout avant le XXè siècle, nous pouvons avoir certaines idées sur ces agrandissements de la Cochinchine aux dépens du Cambodge. A l’arrivée des Français notre pays est réduit à l’ignorance et à jouer le rôle d’arrière pays pour le port de Prey Nokor. C’est ce qui est en train de se réaliser de nouveau dans certains projets de certaines grandes puissances.

Il faut donc suivre de près les évolutions des intérêts géostratégiques des grandes puissances. Il faut aussi être en mesure de savoir adapter notre stratégie en fonction de ces changements.

3 / Ci-dessous nous relevons deux virages à 180° de la politique américaine depuis 1970.

A / Premier virage à 180° de la politique américaine :

Au début des années 1970, devant la monté en puissance de l’URSS de l’ère Brejnev, et pour mettre fin à la guerre du Vietnam, le Président des Etats-Unis Nixon se trouve obliger de rechercher l’alliance avec la Chine en pleine Révolution Culturelle. Ce changement de stratégie est marqué par la poignée de main Mao - Nixon à Pékin le 21 février 1972. Mais peu avant, le 14 avril 1971, les Etats-Unis annoncent la levée de l’embargo commercial contre la Chine. Le 25 octobre 1971 la Chine est admise à l’ONU et devient de ce fait membre permanent de son Conseil de Sécurité, avec l’exclusion de Taiwan. C’est un virage à 180° de la politique américaine pratiquée depuis le début de la Guerre de Corée le 25 juin 1950. Rappelons que cette guerre a été déclenchée par la Corée du Nord sur les instigations de l’URSS dans, justement, le but d’isoler la Chine sur son flanc Est par le blocus des Etats-Unis.

Le Japon sait que ce changement n’est pas pour plaire à Hanoi. Le Japon est d’autre part l’allié le plus important des Etats-Unis face à la Chine depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Il faut donc préparer à jouer la carte : Vietnam contre la Chine.

« Le soir du 8 février 1972, un avion de la compagnie de surveillance de l’ONU, parti de Vientiane, au Laos, se posa à Hanoi. Il avait à son bord, Miyake Wasuke, directeur du premier service d’Asie du Sud-Est au ministère japonais des Affaires étrangères (le gendre du ministre des Affaires étrangères), et son second Inoue Kichinosuke. A cette époque, Tokyo reconnaissait le gouvernement sud-vietnamien (République du Viêt-Nam) et n’avait pas de relation diplomatique avec la République démocratique (Viêt Nam du Nord). Miyake et Inoue, qui était en charge du Vietnam au ministère, venaient donc secrètement dans une capitale ennemie. Leur mission était non officielle, mais ils agissaient sur les instructions des plus hauts dirigeants : le Premier ministre Satô Eisaku, le ministre des Affaires étrangères Fukuda Takeo et son vice-ministre administratif, Hogan Shinsaku. Le gouvernement japonais voyait venir la fin du conflit vietnamien, et une décision politique avait été prise sur la nécessité d’établir rapidement des relations amicales avec Hanoi. Telle était la mission du tandem Miyake-Inoue »…

« Avec le contexte nouveau qui s’annonce à l’approche de la fin du conflit, les autorités japonaises considèrent qu’il devient urgent d’établir de bonnes relations avec le Viêt Nam du Nord évident « leader des trois pays indochinois (Viêt Nam, Laos, Cambodge) », région indispensable à la prospérité et à la stabilité de l’Asie de l’Est et du Sud-Est »


Extrait de l’article : « La diplomatie japonaise et le Vietnam (1972-1998) », dans la Revue d’Etudes internationales, n° 1, mars 1999, p. 85-86. Cité dans le livre « Japon – Viêt Nam Histoire d’une relation sous influence » (2) par Guy Faure, Laurent Schwab, p. 56 Ed. IRASEC Paris et Bangkok, 2004. Ce livre très intéressant est encore en vente dans Amazon.

B / Deuxième virage à 180° de la politique américaine :

La poignée de main Nixon – Mao a facilité la signature des Accords de Paris entre Hanoi et Washington du 27 janvier 1973. Ces Accords ont permis le retrait de toutes les forces américaines du Vietnam.

Mais la situation mondiale, après la mort de Brejnev le 10 novembre 1982, évolue rapidement en faveur des Etats-Unis ;

§ 26 février – 6 mars 1986, au cours du XXVIè Congrès du Parti Communiste de l’URSS, Gorbatchev dénonce la faillite économique de l’ère Brejnev et insiste sur la nécessité de réformer en profondeur l’économie soviétique.
§ 15 - 18 décembre 1986, lors de son VIè Congrès le Parti Communiste du Vietnam, ses dirigeants savent qu’ils ne peuvent plus compter sur les aides soviétiques et autres pays communistes européens. Il faut donc changer de stratégie dans la politique de transformer le Cambodge en province vietnamienne. D’où la politique de division du Gouvernement de Coalition Tripartite du Cambodge, avec l’annonce du retrait unilatérale des troupes vietnamiennes du Cambodge avant la fin de 1989.
§ 2 décembre 1987 : première rencontre Sihanouk – Hun Sen à Fère-en-Tardenois, en France, organisée par le Président Mitterrand.
§ 9 novembre 1989 : chute du Mur de Berlin.
§ 18 juillet 1990 : Le Secrétaire d’Etat James Baker, de retour de Moscou, ayant constaté la fin de la puissance soviétique, déclare : « The United-States withdrew its support from Cambodian guerilla coalition »
§ 5 septembre 1990 (soit un an avant la signature des Accords de Paris du 23 octobre 1991) : Le Secrétaire d’État James Baker annonce que les Etats-Unis discuteront désormais directement avec l’État du Cambodge (c’est-à-dire avec Hun Sen) ; Hanoi est satisfait de la décision américaine. (2)

Ainsi avec la fin de l’URSS, pour les USA, l’ennemie principale est la Chine. Le Vietnam redevient le pays important pour contenir la Chine par le Sud, et par l’Est : la Corée du Sud, le Japon et Taiwan. Mais le blocus de la Chine comme avant le 14 avril 1971 n’est plus possible. La Chine a profité de l’ouverture vers le monde extérieur pour lancer les « Quatre modernisations lancées par Zhou Enlai peu avant sa mort en 1976 et appliquées par son dauphin Deng Xiaoping avec le succès que l’on sait. Alors le terrain préparé par le Japon au Vietnam devient une priorité pour Washington. Alors les sorts des Hmongs et des Cambodgiens du Kampuchea Krom ne sont plus que des « Tragédies sans Importances ».

A nous de tirer les leçons. Se battre aveuglément sous la direction d’une ou de plusieurs grandes puissances n’est-il pas une façon de confier notre sort à une sorte de loterie dont nous ne sommes pas maître ?

Notes :

(1) Conférence d'information, faite à Saigon, le 17 décembre 1945, sous le patronage du Bureau des Affaires Culturelles du Service Fédéral de l'Instruction Publique, pour les officiers et fonctionnaires du Corps Expéditionnaire de l'Indochine. Publiée dans « Bulletin de la Société des Études Indochinoises » Tome XXI 1er semestre 1946 ».

(2) Ce livre nous livre des informations très intéressantes. Par exemple :

a / Page XIV « 5 septembre 1990 (soit un an avant la signature des Accords de Paris du 23 octobre 1991) : Le Secrétaire d’État James Baker annonce que les Etats-Unis discuteront désormais directement avec l’État du Cambodge (c’est-à-dire avec Hun Sen) ; Hanoi est satisfait de la décision américaine. » Ces relations directes de Washington avec Hun Sen sont confirmées dans le très intéressant « Compte Rendu de Mission au Cambodge, du 16 au 27 septembre 1990 » par le Père François Ponchaud. Lire le texte de ce Rapport en entier dans ……….

b / Ce livre donne aussi un résumé très court des intérêts géostratégiques de la France en venant en Indochine au milieu du XIXè siècle et aussi des relations des intellectuels vietnamiens avec le Japon vers cette même période.

c / Ce livre montre également que les aides japonaises ont un caractère stratégique pour développer le plus rapidement le Vietnam à tous les points de vue d’une manière coordonnée. Maintenant les Etats-Unis viennent appuyer puissamment le Japon dans l’installation des industries de pointe.

d / Page 122, il y a une carte montrant « Les projets routiers prioritaires dans la région du Grand Mékong » proposée par le Japon. Ce projet montre que la priorité japonaise est le développement des ports vietnamiens pour le commerce des régions situées à l’Ouest. Du Nord au Sud :

La R2 (N) au profit du port de Vinh
La R2 (C) au profit du port de Dong Ha
La R2 (S) au profit du port de Da Nang
La R9 de Stung Treng au profit du port de Qui Nhon. Cette route est donc destinée à exploiter les richesses engendrées par le « Projet Triangulaire » Laos – Cambodge – Vietnam. L’énergie électrique sera fournie par les deux barrages hydroélectriques que vont construire les sociétés vietnamiennes.
La R1 au profit du port de Prey Nokor pour faire du Cambodge un arrière pays de ce port, comme durant la période coloniale. D’ailleurs les Etats-Unis sont prêts à investir 1,5 billion de $US pour la réalisation de ce projet.

Le développement d’une nation passe d’abord par la construction de bonnes routes pour le transport des marchandises et aussi pour faciliter les communications entre les habitants.

Ces routes sont destinées à devenir de véritables autoroutes avec au moins deux voies à chaque sens.

Il faut aussi noter que Hanoi prévoit de construire avant 2020, 5753 km d’autoroutes avec plus de 48 billions de $US.

Il faut noter que :

§ 1 / Le Fond Monétaire International (FMI) a été créé en juillet 1944. Son Président est un Européen
§ 2 / La Banque Mondiale (BM), a été créée le 27 décembre 1945. Le Président des Etats-Unis nomme le Président de la BM.
§ 3 / La Banque Asiatique pour le Développement (BAD) a été créée en 1966 par le Japon.

Ces banques défendent donc en premier lieu les intérêts de leurs fondateurs. Ce ne sont par des organisations philanthropiques.

Conclusion

L’Indépendance Nationale du Cambodge dans son intégrité territoriale et maritime ne peut s’obtenir que par des luttes multiformes acharnées, de notre peuple. Comme dans toute lutte, même sportive, commerciale ou autres ; il faut avoir une stratégie. Cette stratégie ne s’improvise pas. Dans tous les domaines, elle s’inspire des stratégies militaires. La plus ancienne est celle du Chinois Sun Tzu : « L’Art de la Guerre » écrit V siècles avant J. C., le plus simple à lire et est utilisé par les Chinois et les Japonais, même de nos jours dans leurs négociations. Plus près de nous il y a les écrits de l’Allemand Clausewitz, de l’Anglais B H Liddell Hart, de l’Américain Edward N. Luttwak. En France il y a les nombreux livres de Gérard Chaliand dont « Anthologie Mondiale de la Stratégie » avec une intéressante introduction.

De ces livres, nous pouvons tirer les enseignements très importants suivants :

1 / Bien désigner et connaître nos ennemis et plus particulièrement l’ennemi principal, leur histoire, leurs stratégies et leurs évolutions prévisible. Connaître aussi leurs points forts comme leurs points faibles.

2 / Bien connaître les intérêts géostratégiques des grandes puissances et leurs évolutions prévisibles. Les ignorer c’est nous battre avec les yeux bandés. En particulier connaître leurs histoires depuis l’arrivée des Portugais à Malacca en 1511.

3 / Bien connaître nos points faibles et aussi nos points forts. Développer nos points faibles en profitant des points faibles de nos ennemis et de leurs contradictions. Profiter aussi des conflits des intérêts géostratégiques des grandes puissances.

4 / Il faut se préparer à des luttes acharnées de longue, très longue durée.

Beaucoup de nos compatriotes pensent que l’avenir appartient à la connaissance de la langue anglaise. Mais pas seulement la langue anglaise. Pourquoi, au Japon, au Vietnam et en Thailande, par exemple, la langue nationale est la langue véhicule du primaire jusqu’aux universités et dans les laboratoires de recherches les plus pointus avec comme seconde langue souvent l’anglais ? Les intellectuels de ces pays connaissent parfaitement leur langue maternelle et sont capables d’aller travailler dans les meilleures universités et laboratoires de recherches américains, japonais et européens sans problème. Dans les laboratoires de recherche au Japon, les Japonais utilisent entre eux le japonais, mais sont aussi capables d’expliquer leurs travaux en anglais. Quand un Japonais ou un Chinois visite un laboratoire étranger, il prend des notes respectivement en japonais ou en chinois. Les Cambodgiens en France par exemple, sont capables d’utiliser le français comme langue véhicule dans les universités et sont aussi capables de comprendre aisément les revues scientifiques les plus pointues en anglais. Ils sont aussi capables de rédiger des articles en anglais. Dans toutes les universités des pays développés, la langue véhicule est toujours la langue maternelle. Tous les pays éternellement sous-développés utilisent des langues étrangères dans les universités. Pourquoi les Cambodgiens sont-ils encore réfractaires à cette vérité si évidente ?

Annexe :

KI Media
Friday, February 29, 2008

The Two Faces of Communist Laos
Thursday, February 28, 2008

By Michael Benge[1]
FrontPageMagazine.com

There are two faces of Laos. One is the eco-tourism guided tour for backpackers with cheap hostels and an abundance of ganja (marijuana), coupled with the more expensive, more modernized Vientiane intent on luring western investors. The second is the insular Laos, behind a bamboo curtain, where the xenophobic, Pathet Lao communists (Lao People's Revolutionary Party), with apparent aid from the Vietnamese communists, are intent on annihilating an ethnic group of people -- the Hmong.

During the Vietnam War, the US conducted a “Secret War” in Laos arming the Hmong tribesmen and using them to interdict North Vietnamese soldiers and supplies being infiltrated into South Vietnam. Although it’s been more than 30 years since the end of that war, the Laotian communists, with help from the Vietnamese communists, are waging a “Second Secret War” in Laos in an attempt to annihilate the remnant US allies -- Hmong veterans and their families -- who are hiding in the jungle. On May 9, 1975, in the Pathet Lao newspaper, the Lao People's Revolutionary Party announced its policy toward the Hmong and proclaimed it would hunt down the "American collaborators" and their families, "to the last root." They will be "butchered like wild animals." Even though the Vietnam War ended over 30 years ago, in the “Second Secret War,” Hmong infants and young men and women are being killed in Laos for the purported “sins of their fathers and grandfathers;” a handful of aged fighters who sided with the U.S. in the 1960s.” According to the Voice of America, a Pathet Lao military official in the northern province of Luangprabang said that for the past year, government troops who kill a Hmong fighter have been promised automatic grass-roots Communist Party membership, a one-step promotion, and a reward of six million kip (U.S. $600) for every "enemy" killed. The “shoot to kill” policy has become an "open secret," and apply to the region extending from lower Luangprabang to Xiengkkhouang and the northern part of Vientiane province, where the majority of the Hmong are thought to be hiding.

Hidden behind a bamboo curtain of South East Asian tranquility, communist Laos like communist North Korea uses food and medicine as weapons of war; a vile crime against humanity. Amnesty International and others have condemned the Lao communists for their systematic campaign of using “starvation as a weapon of war against civilians." Starvation of detainees in the gulags scattered throughout the country has also been reported. Food, medicine and other relief goods offered by international NGOs are routinely turned down by the Lao communists who claim that there is neither starvation in Laos nor problems with the Hmong. There are more prisons in Laos than schools.

While news of the genocide in Dafur is a daily dish for the major news media, and a favorite pastime for some rich and famous in Hollywood, the genocide in Laos has by and large gone unreported. However last December 17th, the New York Times surprised everyone with a huge front page story with color photos, “Old U.S. Allies, Still Hiding in Laos” telling of the “Second Secret War” in Laos and the genocide against the Hmong. The jungle in which the Hmong are suspected of hiding is being sprayed with a defoliant similar to Agent Orange in order to deprive them of the wild yams and jungle vegetables. The spray also kills or drives off the birds and other wildlife the Hmong rely upon to survive. It is suspected that the chemicals and planes and helicopters used for spraying are being provided by Vietnam. If so, this is the epitome of hypocrisy since the U.S. is paying the Vietnam to clean up Agent Orange sites, and the Vietnamese communists are seeking retribution for its citizens suspected of suffering from the effects of this chemical. Pathways leading farms and villages suspected of being sympathetic to the Hmong’s plight and providing food are mined resulting in a countless number of mainly innocent women and children being blown up, maimed and killed.

A unit of the Vietnamese intelligence service has been reported in Nong Tang, Phou Kout district (formerly Muong Soui) using telephone signal detectors to track communications between Hmong in order to pinpoint the exact locations of the groups for attacks by Pathet Lao troops.In 1977, the Vietnamese and the Lao communists signed a treaty of “Friendship and Special Cooperation,” similar to those Russia forced upon neighboring countries after invading and occupying them to form the Soviet Union. This treaty guarantees Hanoi’s guardianship of Laos, and legalized the resettlement of more than 100,000 troops already stationed in Laos. It also allowed their families to join the soldiers and all were given Laotian citizenship and land. The treaty also allows the Vietnamese to place “technicians” at every level of the civilian government apparatus, religious and cultural organizations, and the military. This stealth-neocolonization by Vietnam poses an even much graver threat to central control by Laotians than their perceived threat of foreign-managed investment and eco-tourism, NGOs, and missionary activities.

There are two US military humanitarian assistance programs in Laos – destroying unexploded ordinance and searching for MIA remains; however, progress in the latter is extremely slow. This should come as no surprise since over 85% of the MIAs in Laos were lost in territory that was 100% under the control of the North Vietnamese. Despite the ongoing horrible atrocities against our former Hmong allies by the Lao communists, the US Ambassador announced during his confirmation hearing last May that he would seek ways to increase “building military to military ties” with the communist Pathet Lao. Go figure!

There is an entrenched official fear of the growing foreign influence in the country, particularly in remote rural areas, and the Lao security agencies are extremely suspicious of the Lao/Hmong diaspora, whom they suspect are on missions to document and expose human rights abuses and genocide, and promote democracy.

In July 2007, secret police in Phousavan, Laos arrested three Hmong-American citizens who had gone there to pursue business interests. For a short time they were detained in Phnthong Prison, but they disappeared, and it is thought that they may be detained in the North of Laos near the border with Vietnam. Among others, Laotian-Americans Michael Vang and Houa Ly were arrested several years ago and haven’t been heard from since.

Operators of small local businesses with foreign links are under strict supervision of their activities and threatened with expulsion. Recently, Sompawn Khantisouk, who in partnership with an American businessman ran the famous eco-tourism Boat-Landing resort, was abducted by Laotian secret police and “disappeared.” His American partner quickly left the country. When the American Ambassador inquires about these missing Americans, the Lao government denies any knowledge of them and personnel from the American Embassy are not allowed to further investigate.

On January 31, the Center for Public Policy Analysis organized a Congressional Forum and Policy Briefing that was attended by a large number of Congressional legislative staff, American and Laotian Human Rights groups, and experts on the Hmong, such as Dr. Jane Hamilton-Merritt, Lao/Hmong scholar and author of the award winning book Tragic Mountains: the Hmong, the Americans and the Secret Wars for Laos, 1942-1992.

Reports of horrific crimes against humanity were presented at the briefing including gang rapes of Hmong women, young and old, by Pathet Lao soldiers to terrorize and humiliate their families. Some were so brutally raped that they could no longer walk upright. Those that are not later killed, and become pregnant, their babies are taken from them after birth to be raised Nazi-like as “children of the state.” Other reports presented were of Hmong women being impaled on sharpened bamboo stakes through their vagina to their sternum. Copies of photographs were passed around of young children who had been eviscerated in front of their terrorized families that were forced to watch the children die slowly in excruciating pain. These reports, as well as that of massacres and killing of women and children, have been verified by credible journalists and International Human Rights organizations such as Amnesty International and renowned photojournalist Roger Arnold.

Equally shameful is the treatment by agents of the Untied States Government of one of this country’s most loyal allies, General Vang Pao, the leader of the Hmong army in the US' "Secret War" in Laos. In June last year, Federal law enforcement agents in California arrested General Vang Pao and eight others on charges of masterminding a plot to overthrow the Lao government. After fighting the Vietnamese and Pathet Lao communist in the jungles of Laos for over a decade with full military support from the United States, General Vang Pao knows very well that it would be futile and fatal to attempt to overthrow the Lao government. Nevertheless; it must be excruciatingly painful for him to know he is helpless while his people are being butchered like wild animals, while the US government that he and his people valiantly served does little or nothing about it.

Those who know General Vang Pao believe that the government's case against him is one of entrapment in order to discredit and humiliate him. Unfortunately for the General no one involved in the plot, other than him, had a name with enough recognition to satisfy the aggressive publicity seeking federal agents and prosecutors. It is likely no one involved on the side of the US Government was even alive when General Vang Pao stood with the US to try to stop the expansion of communism in SE Asia. This is the thanks the General receives for his friendship and the sacrifice of his people. One can only image the pain and bewilderment this proud man now feels, confined by his health to a wheelchair and confined as a prisoner to his own home by a government he believed in and supported.

Dr. Jane Hamilton-Merritt attended the latest portion of the General’s trial. Much of the prosecution’s case is based on taped recordings of an informant’s alleged conversations with the General. However, the defense lawyer had independent experts transcribe the tapes, and debunked government claims of what had transpired during the conversations with the General at a restaurant that amounted to no more than comments regarding the soup they were eating. Due to the General’s health, he is confined to a wheel chair. In July, he was released on bail, but remains under house arrest and under the stipulation that he cannot talk with anyone, including his immediate family, without first receiving permission from the court. The trial continues. With the revelations of a Vang Pao's alleged plot, the paranoid security authorities in Laos have used this to as an excuse clamp down even harder on anyone who might be seen as sympathetic to the Hmong. Recently, the vice governor of Luang Nam Tha was reported as saying, "we are still fighting the revolution, not against the enemy's bombs and guns, but the Americans and the Christians are still our enemies.

"Estimates as high as 20,000 Hmong veterans and their families are thought to still be hiding in the jungle, mostly in Northern Laos; however, the actual number will never be known. According to Doctors Without Borders, among a group of 7,800 Hmong refugees that recently arrived in Phetchanbun Province, Thailand, 181 had fresh gunshot and shrapnel wounds. US eyewitnesses have described Hmong coming out of hiding in the jungles of Laos as "desperate," with big-bellied children with untreated injuries, and weaker people being carried on the backs of others -- some starving, others naked. Once they turn themselves in, no one knows what happens to them, they simply disappear; perhaps into the extensive gulag system to starve to death.

Thailand has been threatening to send 8,000 Hmong refugees back to Laos to face further repression, gulags, or death from the communist Pathet Lao; however, some think this threat was a gambit by high-ranking Thai military officers to pressure the State Department to ease up on their travel ban to the U.S. put in place as a result of the recent coup d'état. Morally, the Thai government will bear the responsibility for these people if they are forcibly sent back and killed or sent one of the many gulags in Laos to starve. Perhaps with the recent elections, the political situation will stabilize, and the US government will intervene and stop their deportation and allow them to come to the US.

While the vast majority of the country's lowlanders are Buddhist, Christianity has made inroads among the highland people. The problem complicated by the fact that Hmong Christians fleeing persecution in Vietnam are flocking to Laos – from the frying pan into the fire. At least thirteen Christian Hmong were falsely accused of stirring rebel dissent and murdered by authorities in Laos over the past month according to an August 7 report from Compass Direct. The report also stated that 200 other Hmong Christians in the village of Sai Jerern have been arrested and imprisoned. They strongly denied any association with anti-government forces.

Only a very small number of NGOs (non-government agencies) are allowed operate in Laos, and these are under very tight restriction in where they can operate and what activities they can conduct. NGOs suspected of promoting Christianity, human rights, democracy, and community organization are expelled. International Human Rights groups, such as Amnesty International, and benign refugee assistance groups such as the United Nations UN High Commissioner for Refugees (UNHCR) are not allowed to operate in Laos or in Vietnam. Laos faces a conundrum on how to balance a market-driven rapid economic growth while maintaining strict social controls. AsiaTimes reports that the ruling Lao People's Revolutionary Party has arrived at a crucial crossroads and the direction pursued will likely make or break its still tentative economic reform experiment. Clearly there are still elements in the party who are reluctant to change their repressive ways, accept new social and economic realities and move the country forward.

Some legislative leaders on Capitol Hill have written letters to the Secretary of State and to the King of Thailand pleading the case of the Hmong. But the real question is, will the US and other Western governments continue to acquiesce to the rampant brutality of the communist Lao government and their genocide against the Hmong (just “business as usual” and human rights be damned); or will the US accept the moral responsibility that it bears for its former Hmong allies and intervene in their behalf to plead their plight and expose this genocide before the United Nations.

As it seems to be becoming more frequent with the United States’ indigenous allies, the thanks the Hmong receive for their trust and loyalty is abandonment by a government with a sound bite mentality and even a smaller dose of honor./.

[1] Michael Benge spent 11 years in Vietnam as a Foreign Service Officer, including five years as a Prisoner of war-- 1968-73 and is a student of South East Asian Politics. He is very active in advocating for human rights and religious freedom and has written extensively on these subjects.

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