Le Cambodge de plus en plus viêtnamisé
Nouvelles du Cambodge
CFC/CBC-23 10 07-1F
16 ans après les Accords de Paix de Paris :
Le Cambodge de plus en plus viêtnamisé
En 2007, les chefs communistes vietnamiens ont multiplié, quasiment toutes les semaines, des visites « d’amitié » entre Hanoi et Phnom-Penh et de signatures avec leurs homologues khmers des accords de « coopération » dans tous les domaines, politiques, juridiques, parlementaires, militaires, administratifs, économiques, technologiques, culturels, religieux... Pour les chefs khmers, ce sont évidemment des coopérations-alignements systématiques de leur parti, des institutions nationales et de toutes les activités du pays sur ceux du Vietnam. C’est ainsi que le Vietnam communiste vienne apprendre à un Cambodge libéral, par exemple, la façon de faire des lois, d’organiser les élections internes, de gérer son économie, de diffuser les informations, d’orienter les créations artistiques et littéraires, d’encadrer la jeunesse ou de réglementer les pratiques religieuses des Khmers. Toute opposition à cette domination de Hanoi est passible de peine de prison ou de « peine » d’enlèvement et d’extradition par la police secrète vers le Vietnam, pour « crime contre l’amitié Cambodge-Vietnam », comme le cas du bonze Tim Sakhorn.
En même temps, après quelque 5 millions de Vietnamiens dénombrés dans le pays entre 1979 et 2003, la colonisation sauvage du Cambodge par des « immigrants » vietnamiens s’est poursuivie sans relâche, à travers tout le Cambodge, en application des accords illégaux des années 1980 et la protection des Associations de Vietnamiens déjà installés partout dans le pays. A présent, les Vietnamiens sont majoritaires dans les provinces orientales cambodgiennes, comme Svay Rieng et Prey Véng, et, avec leurs soi-disant « zones économiques communes », contrôlent de fait l’économie et l’administration de ces dernières. Un peu plus haut, nos provinces de Kompong Cham, Kratié, Mondulkiri, Ratanakiri et Stung Trèng sont de nouveau sous la domination des troupes, des milices et des travailleurs vietnamiens et leurs familles, toujours grâce aux « coopérations économiques », avec d’énormes concessions de terrains – et de souveraineté nationale - de 70 ans et plus, accordées en secret par Hun Sen et le Parti du Peuple du Cambodge (PPC) directement au Parti Communiste du Vietnam (PCV). De semblables concessions se sont étendues d’ailleurs aux provinces de Kompong Thom et Preah Vihear.
A la fin, personne ne parle ou n’ose plus parler des annexions de force par Hanoi des îles Koh Trâl et Krachak Sés en 1982 et d’une grande partie du domaine maritime du Cambodge. Les soi-disant « eaux historiques, eaux communes du Vietnam et du Cambodge» sont totalement sous la loi et les canons vietnamiens. En outre, les forces vietnamiennes s’arrogent le droit de contrôler tout l’espace maritime devant les côtes khmères de la province de Kampot : les frêles embarcations de nos pêcheurs qui s’y trouvent courent le risque d’être butées par des patrouilleurs vietnamiens ou simplement coulées par leurs canons, et, le mois dernier encore, des pêcheurs khmers de Kampot, protestant contre les incursions de pêcheurs viêts dans leurs eaux, ont été emmenés et frappés durement par la police maritime viêtnamienne de Koh Trâl, avant d’être relâchés.
La vietnamisation du Cambodge avance donc à grands pas, inexorablement. Ceux, des Khmers et des étrangers, qui ont conclu, et promis de les respecter scrupuleusement, les Accords de Paix de Paris sur le Cambodge du 23 octobre 1991, pour la restauration de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité et de l’inviolabilité territoriales du Cambodge, contre toutes agressions et ingérences de l’extérieur -du Vietnam en particulier qui l’a occupé militairement-, ceux-là se sont tus honteusement. Certains ont même trouvé « normale » cette incessante invasion du « faible » Cambodge par le « puissant » Vietnam.
Les Accords de Paris, en réalité, n’ont pas été élaborés et adoptés pour les Gouvernements uniquement, mais bien pour le Droit et l’Action des citoyens qui y trouvent leurs repères et leurs garanties indissociables.
Les citoyens khmers doivent continuer à protester, à soutenir les protestations légitimes des victimes, se manifester contre le Gouvernement et ses complices. Protester également contre les Gouvernements les puissances qui entretiennent la dictature du régime corrompu et anti-national de Hun Sen et son PPC, au moins leur écrire pour les en alerter et leur demander d’honorer leurs engagements à une application juste des Accords de Paris qu’elles ont signés aussi, si elles veulent sincèrement la paix au Cambodge et le bonheur de son peuple.
Les Citoyens Khmers doivent réagir sans faiblesse, et sans rien attendre de ceux qui les ont trahis ou abandonnés. S’ils veulent que leur nation survive encore.
Paris, le 23 octobre 2007
Le Comité des Frontières du Cambodge
en France et dans le monde.
(Singé) Dy Kareth,Vice-President
Publié par Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 24 octobre 2007
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