2007-02-07

La Suisse salue les résultats de Kanta Bopha

Nouvelles du Cambodge / News of Cambodia N° 0705

LA SUISSE SALUE LES RÉSULTATS DE KANTA BOPHA
Switzerland greets the results of Kanta Bopha

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 7 janvier 2007

Rappelons que les hôpitaux Kanta Bopha sont construits par les entreprises, les architectes, les ingénieurs, les techniciens et les ouvriers 100 % cambodgiens, avec, quand c'est nécessaire, aidés par des spécialistes européens. Leur fonctionnement est géré par un personnel 100 % cambodgien y compris les médecins et le personnel soignant. Les médicaments sont les mêmes utilisés en Suisse. Les soins et la propreté sont aussi comparables qu'en Suisse. En plus il n'y a ni corruption, ni favoritisme pour qui que ce soit. Beat Richner veut montrer que les Cambodgiens sont capables de tout faire et cela sans corruption, quand on leur fait confiance. Cette démonstration concluante ne plaît pas à tout le monde. Nous exprimons toute notre gratitude et admiration pour le Pédiatre et violoncelliste Beat Richner. Nous lui souhaitons santé et longévité.

Nous reproduisons ci-dessous un article sur les résultats de Kanta Bopha.


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Let us remind that Kanta Bopha hospitals are built by companies, architects, engineers, technicians and workers 100 % Cambodian, with helped by European specialists when it is necessary. Their functioning is managed by a staff 100 % Cambodian including doctors and nursing staff. Medicines are the same as used in Switzerland. The care and the neatness are also comparable as in Switzerland. More there is neither corruption, nor favoritism for whoever it is. Beat Richner wants to show that Cambodians are capable of making everything without corruption, when we rely on them. This decisive demonstration does not please everybody. We express all our gratitude and admiration for the Paediatrician and the cellist Beat Richner. We wish him health and longevity.

We reproduce below an article on the results of Kanta Bopha.


Cambodge Soir
Phnom Penh,
le 7 février 2007

Hôpital
La Suisse salue les résultats de Kanta Bopha

Dix heures. Un essaim de photo­graphes et de journalistes bourdonne à l'entrée de Kantha Bopha IV, le der­nier-né des quatre hôpitaux construits au Cambodge grâce à la fondation du docteur Beat Richner.
Une voiture noire lustrée comme un sou neuf s'immobilise devant les grilles d'entrée. C'est la ruée. Beat Richner se précipite pour accueillir la présidente de la Confédération suis­se Micheline Calmy-Rey. L'imposan­te stature du docteur le plus célèbre de Suisse fait rempart entre la presse rapace et la silhouette fine et élégan­te de la Conseillère fédérale. Pendant près de deux heures, Beat Richner guide Micheline Calmy-Rey dans les bâtiments de l'hôpital, suivi par la même nuée médiatique et une délé­gation suisse plus distante et plus dis­crète. Cherchant à démontrer par des exemples concrets toute l'utilité de l'institution, le docteur Richner livre des chiffres impressionnants: 96 000 enfants hospitalisés l'année dernière et plus de 900 000 consulta­tions enregistrées. Le rythme actuel de cet hôpital tourne entre 1 300 et 2 000 consultations par jour, avec pas moins de 150 hospitalisations par jour.
Au rez-de-chaussée, des centaines de femmes assises dans le patio at­tendent en effet de consulter, un en­fant dans les bras et un ticket de pas­sage à la main. Pas de mise en scè­ne particulière pour la visite officielle, cette foule est le lot quotidien. Beat Richner conduit son invitée de marque dans tous les services pour montrer que les Cambodgiens les plus pauvres accèdent gratuitement à un niveau de soins équivalent à celui de la Suisse. Les malades alités dans des dortoirs impeccables, calmes, blancs et lumineux, défilent sous le regard des importuns tandis que les équipes médicales font leur visite matinale dans les différentes « stations » : celles des nouveaux-nés, celles des 6 mois à 4 ans, celles des 5 ans à 15 ans. « En tout, nous avons plus de 500 lits, précise le professeur Thir Kruy, directeur de l'hôpital, mais certains accueillent deux enfants. » Lorsqu'ils partagent un lit, les petits, souvent des nourrissons, sont cependant confortablement ins­tallés, dorlotés par leur maman ou leur papa. La visite s'achève dans une immense salle où sont réunis des cen­taines de personnels hospitaliers. Ce matin, ils accueillent Micheline Calmy-­Rey mais d'habitude « ils procèdent à une réunion quotidienne de quinze minutes au cours de laquelle chaque ser­vice dresse rapidement un bilan d'ac­tivités », explique fièrement Thir Kruy.
Pour Beat Richner, la venue de Mi­cheline Calmy-Rey n'augure pas for­cément d'un soutien plus important de la part de la Suisse qui finance au­jourd'hui sa fondation à hauteur de 10 % : « C'est un geste important vis-­à-vis des donateurs suisses. J'ai l'es­poir d'obtenir une contribution plus importante mais le problème de la co­opération suisse, c'est que me donner plus d'argent signifie en retirer à d'autres projets... Il y a d'autres possi­bilités à étudier, par exemple déve­lopper une coopération avec le dé­partement militaire, pour qu'ils voient comment on gère autant de malades à l'heure. Ici, c'est comme dans une situation de guerre. »
Beat Richner glisse au passage quelques charges anti-Organisation mondiale de la santé, anti-experts qui plaquent leurs modèles de dévelop­pement sur les pays pauvres plutôt que de s'inspirer des besoins locaux, anti-credo « les malades doivent payer leur traitement afin d'être responsabilisés »... Des réflexions qui lui valent de sérieuses inimitiés mais n'empêchent en rien le bon fonctionnement de Kan­tha Bopha. Beat Richner rappelle d'ailleurs au personnel: « Pourquoi Kantha Bopha marche? Le secret, c'est la discipline physique et intellec­tuelle de tous ceux qui y travaillent. Votre travail, c'est notre capital. C'est ce qui nous permet de recevoir des do­nations », s'enflamme-t-il avant d'éri­ger Kantha Bopha en « modèle de ges­tion d'un hôpital pour les pauvres », d'où toute forme de corruption est ban­nie. L'hommage de la présidente à l'engagement de l'équipe, à son dé­vouement, consacrait ces certitudes et saluait cet exemple de la solidarité entre la Suisse et le Cambodge après cinquante ans de relations bilatérales: « Nous sommes convaincus que le système de santé cambodgien en sort renforcé », a-t-elle déclaré.
Quinze ans après sa création, Kantha Bopha trouve ainsi une nouvelle forme de reconnaissance bien que la plus importante reste celle des Cambodgiens qui vien­nent toujours plus nombreux, no­tamment de province, y faire soigner leurs enfants. A long terme se pose la question du relais puisque Kantha Bopha assure un service public quasiment à la place de l'Etat. Là encore Beat Richner ne manque pas d'idées ni de prag­matisme : « Hun Sen devrait faire un décret afin que les premiers reve­nus de l'exploitation pétrolière soit injectés dans le financement de l'hôpital ».
Texte et photo: Anne-Laure Porée

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