2007-11-15

La confiance dans l'avenir du Cambodge

Nouvelles du Cambodge N° 0739-F

La confiance dans l’avenir du Cambodge, l’exemple vient-il du peuple ?

Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 15 novembre 2007

Nous publions ci-dessous deux articles sur un fils de paysans pauvres du Cambodge : Chay Lo, maintenant connu comme un des jeunes « les plus remarquables de la planète » ! Ces deux articles décrivent le parcours difficile de ce jeune Cambodgien de 31 ans. Il a dû se battre contre de nombreuses difficultés, dont la maladie. Son mérite est indissociable d’une chaîne de solidarité et d’aides de nombreuses personnalités françaises : Mme Dumas, Madame Virginie Legrand, Professeur de médecine Bernard Andreassian, Docteur Patricia Labourier, François Jacquenoud. Nous tenons à remercier ces personnalités pour ces aides qui permettent à un jeune Cambodgien de réaliser son rêve.

Chay Lo a choisi une épouse qui partage son rêve. Car accepter de vivre en couple avec 500 $US par mois, même au Cambodge, avec ses connaissances et son invention, n’est-il pas déjà un exemple qui mérite d’être souligné ?

Chay Lo, donne ainsi une leçon à d’autres Cambodgiens, en particulier qui vivent aisément à l’étranger ! Au lieu de passer son temps à maudire le passé et à se lamenter sur l’obscurité, Chay Lo allume une petite bougie.

Il y a aussi des professeurs cambodgiens d’université en France, à la retraite ou non, en coopération avec d’autres collègues des universités françaises, avec les aides des entreprises cambodgiennes et françaises et des organisations internationales et françaises, avec enfin des cotisations, que nous souhaitons plus nombreuses, de la communauté cambodgienne à l’étranger, qui, depuis quinze ans, organisent des ONG pour transférer leurs connaissances scientifiques et techniques à nos compatriotes au Cambodge. Les techniciens cambodgiens formés, de niveau BTS (Bac + 3ans) sont, maintenant très recherchés et gagent confortablement leur vie. Ces professeurs et entreprises cambodgiens avec les aides de leurs collègues français ont ainsi d’autres bougies pour lutter contre l’obscurité. Ainsi petit à petit ces multitudes de bougies finiront par vaincre l’obscurité.

« Tak Tak Penh Bampoang, Chong Chong Roling Theng »
(Goûte à goûte on remplit le verre, avec des grands jets d’eau, le verre sera renversé) dit un dicton cambodgien.

Nous reproduisons le dernier paragraphe du deuxième article :

« Depuis l’enfance, il (Chay Lo) est convaincu qu’il doit « aider les gens pauvres plutôt que de ne travailler qu’avec des riches. » Chay Lo demande « Si tout le monde ne s’intéresse qu’aux grandes entreprises, qui va aider les gens des zones rurales ? » Une manière de rendre avec le sourire, ce qui lui a été donné ».

Cet exemple montre le peuple cambodgien recèle d’énormes possibilités si on lui donne la possibilité de s’instruire. Notre pays a besoin des dizaines, voire des centaines de milliers de Chay Lo. Le système d’enseignement actuel, avec des langues étrangères dans les universités, peut-il former rapidement des ingénieurs et des techniciens en grand nombre comme chez nos voisins ? Naturellement il y a aussi le problème des professeurs très mal payés et des programmes moyenâgeux. Avec le système actuel, comment pouvons-nous faire partager, aussi, à l’ensemble du peuple les connaissances fondamentales que possèdent tous les peuples des pays développés ? François Ponchaud reproche à notre langue d’être pauvre en mots abstraits. C’est vrai, mais qui nous aide à enrichir notre langue des mots qui nous manquent ? Il n’est pas nécessaire d’inventer nécessairement des mots nouveaux pour exprimer la totalité des concepts nouveaux des connaissances modernes. Dans le passé notre peuple a déjà adopté le mot « Sabou » pour savon, le mot « beurre » etc. De nos jours, les Cambodgiens ont adopté le mot Computer pour désigner les ordinateurs. Toutes les langues du monde sont en train d’évoluer rapidement avec le développement des sciences et techniques. Ce développement ne peut se faire qu’avec l’enseignement de la langue maternelle du pays dans les universités comme les multiples expériences dans tous les pays développés du monde, le montrent. Par exemple, les Cambodgiens du Canada, ont pu constater comment les francophones sont obligés de se battre durement contre l’envahissement de l’anglais. Actuellement les problèmes rencontrés en Belgique ne relèvent-ils pas des problèmes de langues dans les écoles et les universités ?

Nous souhaitons que Chay Lo et autres Cambodgiens, aident notre peuple dans un domaine encore plus essentiel pour l’avenir de notre pays : le développement de l’enseignement de la langue nationale dans les universités, en particulier dans les domaines scientifiques, techniques, philosophiques et autres sciences humaines.

Nous souhaitons que ce parcours exemplaire de notre compatriote Chay Lo, donne une accélération à nos compatriotes dans la confiance dans l’avenir de notre très chère patrie.

Nous reproduisons ci-dessous un sonnet de Joachim du Bellay, Poète français (1491 – 1543), à l’attention de Chay Lo et des personnalités françaises qui l’ont aidé, pour exprimer notre reconnaissance :

Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et de raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand revoiray-je, helas, de mon petit village
Fumer la cheminée : et en quelle saison
Revoiray-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?

Plus me plaist le sejour qu’ont basty mes ayeux,
Que des palais Romains le front audacieux :
Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,

Plus mon Loyre Gaulois que le Tibre Latin,
Plus mon petit Lyré que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur Angevine.
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