Yash Ghai toujours aussi critique
Cambodge Soir
Vendredi 29 – Samedi 30 septembre 2006 – Dimanche 1er octobre 2006
YASH GHAI TOUJOURS AUSSI CRITIQUE
Le Centre des droits de l'Homme du Cambodge a apporté son soutien jeudi au représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour les droits de l'Homme, Yash Ghaï, qui a accusé le gouvernement de « manipuler » la démocratie, lors d'un discours mardi devant le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu.
Le CDHC estime que « le gouvernement devrait entendre ces critiques au lieu de les dénoncer ». Son directeur Kem Sokha appelle pour sa part Yash Ghaï et le bureau des droits de l'Homme de l'Onu à continuer leur travail au Cambodge, estimant que des experts de l'Onu pourront être d'un « soutien précieux » dans la mise en place de la Commission nationale des droits de l'Homme annoncée mardi par Hun Sen.
Selon Yash Ghaï, la violation des droits de l'Homme à un « niveau systémique » au Cambodge n'est pas due à des négligences, à l'histoire ou à la pauvreté: le gouvernement a volontairement engagé des politiques qui « pervertissent » la démocratie et sous-tendent le système politico-économique grâce auquel il dirige le pays, menace « l'opposition politique », et « utilise l'Etat pour accumuler des biens privés ». « En résumé, je pense que le rejet délibéré du concept de l'Etat de droit est au centre [de la philosophie] du parti au pouvoir », a-t-il insisté.
Il a ensuite accusé le PPC d'asseoir son pouvoir par différents moyens, dont « le contrôle du Comité national des élections », et a rappelé, pour souligner la « domination de la sphère politique », que le Premier ministre accorde lui-même son pardon aux opposants politiques qu'il fait poursuivre ou emprisonner.
Yash Ghaï note à ce propos que si la « diffamation » ne peut plus entraîner de peines de prison, le gouvernement recourt aujourd'hui à d'autres chefs d'inculpation comme la « désinformation ». Il a également regretté que malgré une aide financière étrangère considérable depuis des années, « aucune des lois essentielles pour le développement du système légal n'a été adoptée ».
Yash Ghaï a conclu son discours en appelant les donateurs du Cambodge à assumer leurs responsabilités, estimant qu'on ne pouvait se satisfaire de l'assistance technique, de la signature par Phnom Penh de traités internationaux ou de la création de nouvelles institutions pour garantir le respect des droits de l'Homme.
En d'autres termes, le problème est bien plus profond et la communauté internationale ne doit plus se voiler la face. Yash Ghaï doit se rendre au Cambodge en novembre pour sa troisième mission.
SoS
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