2006-09-14

La lutte contre la maladie au Cambodge

Nouvelles du Cambodge N° 0639-F

LES HÔPITAUX KANTHA BOPHA ET LA LUTTE CONTRE LA MALADIE AU CAMBODGE

Khemara Jati
Montréal, Québec
13 Septembre 2006

Nous diffusons ci-dessous un article de Cambodge Soir intitulé « Contre l’encéphalite japonaise, un vaccin gratuit pour les enfants ».

Cet article montre que pour soigner les enfants cambodgiens, c’est le Suisse Beat Richner et ses quatre hôpitaux Kantha Bopha qui apportent les soins de niveau suisse avec le dévouement et la compétence du personnel à 100% cambodgien dont les médecins aussi à 100% cambodgiens. Les Cambodgiens appellent ces hôpitaux Kantha Bopha d’ « Monty Pet Thane Sour » (Hôpitaux du Paradis).

Nous diffusons aussi ci-dessous une courte biographie de Beat Richner. Richner aime le Cambodge et le peuple cambodgien. Il a construit les quatre hôpitaux Kantha Bopha avec les architectes cambodgiens, des entreprises cambodgiennes, des ingénieurs et techniciens cambodgiens. La totalité du personnel soignant y compris les médecins et biologistes sont cambodgiens. Richner veut que les hôpitaux Kantha Bopha prodiguent des soins de niveau suisse avec des médicaments de qualité suisse. L’hygiène et la propreté des hôpitaux sont aussi suisses.

Dans l’interview que nous reproduisons ci-dessous, Richner disait : « Pensez-vous que la peine d’une mère cambodgienne qui perd son enfant soit inférieure à celle d’une femme suisse, anglaise ou française ? » Il dit au personnel cambodgien : « Si vous Cambodgiens, vous n’aimez pas les enfants cambodgiens comme vos propres enfants, qui les aimeraient ? Il faut donc les soigner comme s’ils sont vos propres enfants. »

Nous souhaitons que nos compatriotes où qu’ils se trouvent méditent et n’oublient jamais ces paroles de ce grand humaniste qui aime notre pays et notre peuple.

Le personnel soignant de ces hôpitaux Kantha Bopha applique ces enseignements de solidarité nationale et d’hygiène dans la vie courante. D’autre part les Cambodgiens et surtout les Cambodgiennes qui viennent faire soigner leurs enfants à leur tour constatent qu’il existe au Cambodge une autre sorte de relation, solidaire et fraternelle qui contraste avec les relations de rapport de forces, imposées par le clan Hok Lundy–Hun Sen.

Ainsi indirectement Richner favorise le développement des relations solidaires et fraternelles entre les Cambodgiens, un pas très important vers la solidarité nationale et vers le développement de la conscience d’appartenir à une même nation.

Le problème des médicaments au Cambodge est aussi un autre écueil à surmonter. Au Cambodge c’est la société vietnamienne Sokimex qui a le monopole de l’importation des médicaments. La Sokimex n’achète pas directement ces médicaments aux laboratoires pharmaceutiques. C’est Saigon qui importe ces médicaments pour le Vietnam, le Laos et le Cambodge et qui au passage engrange une grande partie des bénéfices. La Sokimex en important ces médicaments au Cambodge retient sa part de bénéfice. Ce qui fait que les médicaments au Cambodge coûte 50 % plus chers qu’au Vietnam. En plus les représentants de ces laboratoires pharmaceutiques au Cambodge sont des Vietnamiens.

Un Cambodgien a crû pouvoir contourner ce monopole en se fournissant les médicaments à Bangkok. Il les revendait avec bénéfice aux pharmacies cambodgiennes. Il devint riche rapidement et vivait aisément avec sa famille dans une grande maison confortable. Mais « on » lui faisait rapidement comprendre qu’il devait arrêter son commerce ou quitter le Cambodge. Il a choisit de partir. En ce moment il vit aux Etats-Unis avec sa famille.

En ce qui concerne l’essence, la société vietnamienne Sokimex a aussi le monopole de son importation. C’est le même circuit que les médicaments. Le Vietnam est en train de construire une très grande raffinerie au centre Vietnam. Alors la Sokimex continuera à pratiquer le même circuit. Cette fois-ci le Vietnam encaissera un bénéfice doublé. Ainsi le Cambodge dépend et dépendra toujours du Vietnam en ce qui concerne les médicaments et l’énergie en hydrocarbures et progressivement en électricité comme nous venons de voir dans les projets de construction des barrages sur le Sesan.

Richner, en tant que Suisse, achète directement ses médicaments aux laboratoires pharmaceutiques. Il achète au maximum les médicaments génériques en particulier aux laboratoires indiens. Ses médicaments sont de la même qualité que ceux utilisés dans les pays occidentaux. Jusqu’à présent les hommes au pouvoir au Cambodge n’osent rien dire. D’autre part, il y a la satisfaction des Cambodgiens de plus en plus nombreux qui qualifient les hôpitaux Kantha Bopha d’ « Monty Pet Thane Sour » (Hôpitaux du Paradis).

Dans ces hôpitaux il n’y a ni corruption, ni faveur pour les enfants des hautes personnalités. On raconte qu’un jour un général voulait faire passer son enfant avant les autres en pointant son revolver sur Richner. Richner n’a pas cédé. Le général n’a pas osé tirer. Cette expérience est connue et elle fait la réputation de Richner. D’ailleurs Richner est obligé de nommer directeur adjoint, un Français pour se faire respecter quand il s’absente.

La très riche « Organisation Mondiale de la Santé prônait quant à elle la distribution d’antibiotiques, bien moins chers que le vaccin et donc bien plus accessibles pour le Cambodge. Mais leur efficacité se serait avérée décevante. »

Conclusion

1/. Il est curieux et surprenant que malgré les aides colossales de l’ONU et des grandes puissances depuis maintenant près de quinze ans, le pouvoir en place à Phnom Penh n’arrive toujours pas encore à organiser un service de santé aussi performant et répondant si bien aux besoins de la population pauvre du Cambodge ! Il a fallut qu’un simple violoncelliste suisse, avec ses modestes moyens et possibilités pour démontrer qu’il est possible de donner aux enfants cambodgiens des familles pauvres, qui représentent 80 % de la population, des soins de qualité suisse. A quand les grandes puissances pendront-elles le relais pour le généraliser et pour organiser des hôpitaux de ce genre pour l’ensemble des Cambodgiens de tout âge ?

2/. L’expérience indiscutablement réussie des hôpitaux Kantha Bopha montre que les Cambodgiens sont capables de tout faire et de bien faire malgré les obstructions et les menaces du pouvoir aux mains du clan Hok Lundy – Hun Sen. Il suffit d’avoir des personnalités comme Beat Richner pour les diriger dans la bonne direction.

3/. Les prix des médicaments et de l’essence seraient beaucoup plus bas, même plus bas qu’au Vietnam, s’il n’y a pas le monopole de la société vietnamienne Sokimex et s’il y a une libre concurrence entre les sociétés pétrolières. Il en est de même en ce qui concerne l’énergie électrique. Or tout le monde sait que l’énergie est à la base de tout développement économique.

4/. Dans les hôpitaux Kantha Bopha la langue cambodgienne est utilisée au maximum pour être compréhensible par les familles les plus pauvres donc peu lettrées. Ce fait montre qu’il est possible d’utiliser la langue nationale à la faculté de médecine, avec l’enseignement d’une langue étrangère pour pouvoir se perfectionner à l’étranger. D’autre part, ce faisant Richner contribue au développement de l’utilisation de la langue nationale écrite et ainsi à lutter contre l’analphabétisme. C’est ce qui se passe dans tous les pays développés, à l’exception peut-être de quelques cas particulier comme Singapour où la langue anglaise est en passe de devenir la seule langue officielle avec comme deuxième langue le chinois, le malais et le tamoul. A l’exception aussi de l’Inde où il existe une très forte minorité (1 % de la population, cela fait quand même 10 millions de personnes) dans la très haute société qui utilisent l’anglais dans leurs familles. Mais aux Indes il y a des universités très valables en langue locale en particulier en hindi qui gagnent du terrain. En Inde l’avenir n’appartient pas à l’anglais, mais à l’hindi. Cette complexité fait que l’Inde possède encore plus 40 % d’analphabètes. Ainsi en Inde il reste encore pas mal de freins qui entravent son développement. De toute façon il n’y a aucune comparaison possible entre notre minuscule pays et le géant indien. De toute façon former 25 ingénieurs de bas niveau par an en langue étrangère est-ce suffisant pour développer notre pays ? Pourquoi utiliser des entreprises et ingénieurs vietnamiens pour examiner les projets de construction des barrages sur le fleuve Sesan au lieu d’essayer d’utiliser une entreprise cambodgienne avec des ingénieurs et techniciens cambodgiens en utilisant si nécessaire les aides des spécialistes étrangers ? Dans ce cas particulier comme dans d’autres domaines, quand le pouvoir en place aura-t-il la volonté de donner aux entreprises et aux ingénieurs cambodgiens les possibilités de maîtriser de nouvelles connaissances technologiques à la manière du personnel des hôpitaux Kantha Bopha ?

Ainsi, par les soins solidaires et fraternels prodigués à tous les enfants pauvres du Cambodge sans exception et par l’utilisation de la langue prioritairement cambodgienne dans les hôpitaux Kantha Bopha, le Docteur Beat Richner apporte une immense contribution à développer la solidarité, la fraternité et la conscience d’appartenir à une même nation parmi les Cambodgiens. C’est cette montée en puissance de cette solidarité nationale et de cette conscience d’appartenir à une même nation, qui engendre des conflits de plus en plus aiguës au sein même des hauts dignitaires du PPC. L’affaire Heng Pov n’est que la partie visible de l’iceberg des conflits d’intérêts au sein du PPC. Ce n’est pas en organisant son enterrement dans le silence qu’on enterre les conflits au sein du PPC.

Maintenant, comme nous avons prévu, la lutte des Cambodgiens contre la domination vietnamienne traverse nos frontières. Nos frères du Kampuchea Krom (KK) se lèvent à leur tour contre la discrimination raciale et culturelle pratiquée par le pouvoir vietnamien à l’encontre de nos frères du KK. Samleng Yuveakchon du 5 septembre 2006, dans son article intitulé « Khmer Kraom In Southern Vietnam Boosted by Success of Protest Against Injustices ». Nos frères ont obtenu la libération de Chau Thoeun, emprisonné pour avoir protesté contre un voisin vietnamien qui a permis à ses bœufs de venir manger ses jeunes pousses de riz. Les autorités vietnamiennes ne veulent pas non plus que nos frères regardent des DVD en provenance du Cambodge. Ainsi comme prévu, la culture cambodgienne est en train de raviver la conscience nationale de nos frères du KK. Bientôt ce seront, à leur tour, la diffusion des livres en cambodgien. Rien ne pourra plus empêcher la montée en puissance de la solidarité entre les Cambodgiens de la Thailande au Kampuchea Krom en passant par le Cambodge actuel. L’avenir appartient aux peuples qui se battent pour la libération nationale.

5/. Khemara Jati et ses amis expriment leur profonde gratitude au Docteur et violoncelliste Beat Richner pour la réalisation des « Monty Pet Thane Sour » (Hôpitaux du Paradis) que sont les hôpitaux Kantha Bopha.

Richner s’inspire-t-il des hôpitaux de Jayavarman VII ? Un de ses hôpitaux ne porte-t-il pas le nom de notre illustre roi ?

Note : This article is available into english upon request.

Cambodge Soir,
Phnom Penh, le 7 septembre 2006
Contre l'encéphalite japonaise, un vaccin gratuit pour les enfants
Dès 5h du soir, parents et enfants commencent à faire la queue devant l'hôpital Kantha Bopha I. Ils devront patienter jusqu'au petit matin pour obtenir un ticket indiquant leur numéro de passage. S’ils viennent de si loin et attendent si longtemps devant et dans l'enceinte de l'établissement pédiatrique, c'est parce qu'ici et nulle part ailleurs les jeunes enfants peuvent bénéficier d'une vaccination gratuite contre l'encéphalite japonaise.
Cette maladie virale, dont les premiers symptômes apparents sont une forte fièvre accompagnée de frissons et de migraines, entraîne rapidement de graves troubles neurologiques. Son évolution, imprévisible, peut être fatale. Une seule solution pour prévenir la maladie : la vaccination. Délivrée dans des cliniques privées et les hôpitaux publics, son coût reste bien trop élevé pour la majorité des familles qui devaient jusqu'alors s'en passer. Mais grâce au bouche-à-oreille et à la radio, les plus pauvres ont entendu parler des vaccinations gratuites à Kantha Bopha, et ils n'hésitent pas à faire le trajet jusqu'à la capitale.
Sok Kumtha, enseignante de 30 ans, est venue de Kampot pour faire vacciner sa fille. Assise sur un banc dans la cour bruyante et encombrée de l'hôpital, elle attend patiemment son tour, sans perdre le sourire. Le discours qu'elle tient souligne la totale confiance qu'elle accorde à l'établissement. « Cet hôpital a une bonne réputation, il prodigue des soins gratuits et de qualité. Les médecins et les infirmières font bien leur travail ». De toute façon, jamais elle n'aurait pu payer les frais de vaccination dans une clinique privée. « Normalement le vaccin coûte 15 dollars. Ma famille est bien trop pauvre... », précise-t-elle. La jeune maman ne quitte pas des mains sa fiche jaune, où sont précisés son numéro de passage et toutes les informations nécessaires à la vaccination de sa fille de 4 ans. Pour faire face à l'afflux considérable des familles en provenance de toutes les provinces du royaume, les responsables du département de la prévention ont dû avoir recours à différents systèmes.
Denis Laurent, biologiste et directeur adjoint à Kantha Bopha I et IV, tient à souligner la difficulté logistique auquel le staff de l'hôpital a dû faire face. « Quand nous avons lancé cette vaccination gratuite il y a quatre mois, les gens affluaient de partout. Il y a eu des émeutes et nous avons dû faire appel à la police pour nous aider à les contenir », raconte-t-il. Depuis ces débuts difficiles s'est progressivement mise en place une organisation stricte et efficace. La vaccination se déroule en deux temps, avec un délai d'une semaine entre deux injections, précise le Dr Denis Laurent. A l'appel de leur numéro, les familles se dirigent vers la première salle où les médecins procèdent à un check-up de leur enfant. Leurs noms sont inscrits sur les longues listes des patients et une fiche personnelle est remplie. Suivant un parcours fléché, ils évoluent de salles en salles, atteignant en fin de course le box où les enfants subissent la première injection. Sur la carte qui leur est délivrée est inscrite la date à laquelle ils doivent revenir pour la deuxième piqûre. Ainsi orchestrées, les vaccinations se déroulent dans l'ordre, chacun respectant la procédure à suivre. « Les familles attendent patiemment, elles savent qu'on fait le maximum. Et avec leur numéro elles sont certaines de passer », relève le Dr Laurent. La logistique réglée, le personnel placé sous la direction du Dr Lam Eng Hour peut procéder à 800 vaccinations par jour, soit environ 100 vaccinations par heure. Plus qu'une simple campagne de vaccination : des tableaux éducatifs ornent les murs de l'hôpital. « II faut aussi former les gens. Leurs croyances et leurs pratiques font que parfois ils arrivent trop tard à « hôpital », note le docteur.
Soutenue à 80% par des dons privés récoltés par le directeur, le Dr Beat Richner, la fondation respecte sa politique : « un même accès aux soins pour tous », sans distinction ni discrimination. 90% des enfants vaccinés sont issus de milieux pauvres. « II n'y a pas de corruption, insiste le Dr Laurent, être 'le fils de' ne compte pas ». 1,2 million de dollars constituent le budget annuel pour la vaccination de l'encéphalite japonaise. Un coût élevé car le vaccin étant très cher. L'hôpital a commencé par se fournir auprès du Japon, mais depuis 8 mois, les stocks proviennent de Thaïlande. Sans aucun effet secondaire selon le Dr Laurent, le vaccin demeure le seul moyen de lutte efficace contre cette maladie. L'Organisation mondiale de la santé prônait quant à elle la distribution d'antibiotiques, bien moins chers que le vaccin et donc bien plus accessibles pour le Cambodge. Mais leur efficacité se serait avérée décevante.
Ne vaccinant au départ que les enfants de 1 à 3 ans, l'hôpital accueille aujourd'hui des enfants jusqu'à l'âge ­de 5 ans et espère bientôt élargir les vaccinations aux enfants de 7 ans. Avec la vaccination gratuite à Kantha Bopha, relayée par une antenne à Siem Reap, le Dr Denis Laurent espère que « dans 5 ans tous les petits Cambodgiens du royaume seront vaccinés ». Julie Dao Duy et Nhim Sophal

Qui est Beat Richner ? Nous diffusons ci-dessous une biographie de ce médecin violoncelliste :

Beat Richner, médecin-violoncelliste, pour les enfants cambodgiens
Article rédigé par Cioran,
jeudi 27 octobre 2005
«Pensez-vous que la peine d’une mère cambodgienne qui perd son enfant soit inférieure à celle d’une femme suisse, anglaise ou française ? » Pour Beat Richner, la réponse est indiscutablement non. C’est pour cette évidence que ce pédiatre suisse se bat depuis treize ans, et qu’il offre aux enfants cambodgiens les meilleurs soins.
En 1974, alors nouvellement diplômé de médecine, Beat Richner est envoyé en mission au Cambodge pour exercer à l’hôpital pédiatrique Kantha Bopha ­- du nom de la fille décédée du roi Norodom Sihanouk. A l’arrivée des Khmers rouges en avril 1975, il doit rentrer en Suisse. Il travaille alors à l’hôpital pour enfants de Zurich, avant d’ouvrir son cabinet en 1980. Fin 1991, il décide de se rendre à nouveau au Cambodge, et se trouve confronté à la situation de santé tragique qui règne dans le pays. Le gouvernement cambodgien, ainsi que le Roi, lui demandent alors de reconstruire et de diriger l’ancien hôpital Kantha Bopha. Le 2 novembre 1992, le premier hôpital Kantha Bopha est opérationnel, avec tout ce qui se compte de mieux en matière d’infrastructures. A une période où, à Phnom Penh, l’électricité est capricieuse, l’hôpital s’est donné les moyens d’être autonome en approvisionnement électrique, grâce à des groupes électrogènes puissants. Pour les traitements médicaux, le pédiatre suisse veut aussi ce qu’il y a de plus efficace. Il s’oppose ainsi à la politique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui, dit-il, pratique «une médecine pauvre pour des gens pauvres dans des pays pauvres». Cette position ne lui a pas valu les amitiés de cette organisation omnipotente, qui l’accuse en retour de faire «une médecine de type Rolls-Royce dans un pays du Tiers-Monde» et d’avoir «créé des besoins dans ce pays qui n’existaient pas auparavant». Pour le pédiatre, l’affaire de l’antibiotique Chloramphénicol a été celle de trop. Ce médicament, abandonné depuis les années 1970 en Occident pour ses effets secondaires dangereux, est préconisé par l’OMS dans les pays du Tiers-Monde, en raison de son faible coût. Le 10 décembre 1999, journée des droits de l’Homme, le docteur Richner a alors déposé une plainte à la Cour internationale de La Haye contre l’OMS et l’Unicef pour génocide passif, crimes contre l’humanité et violation des droits de l’enfant.
Une persévérance à toute épreuve
Seul contre tous, il a néanmoins bénéficié de l’appui du roi Norodom Sihanouk et du premier ministre Hun Sen. Le deuxième hôpital Kantha Bopha a ainsi pu voir le jour dans l’enceinte même du Palais royal en octobre 1996. Et en 1998, Hun Sen offre un terrain à Beat Richner à Siem Reap, au Nord du pays, près des célèbres temples d’Angkor. Le troisième hôpital nommé Jayavarman VII est ouvert en mars 1999. Le jour de l’inauguration, le premier Ministre annonce qu’il donne un autre terrain, jouxtant l’hôpital Jayavarman VII, pour la construction d’une maternité pouvant accueillir des femmes séropositives *. Le 9 octobre 2001, la maternité est inaugurée, précédant le centre de conférences, ouvert en novembre 2002, également situé à Siem Reap. C’est d’ailleurs dans ce centre que Beat Richner se glisse tous les week-ends dans la peau de Beatocello, l’amuseur au violoncelle. Le pédiatre suisse est bien connu dans son pays pour ses talents d’humoriste et de violoncelliste, qu’il met aujourd’hui au profit de la recherche de dons. Devant un public essentiellement composé de touristes, Beatocello joue Bach et chante des textes de sa composition, grâce auxquels il sensibilise les spectateurs aux nécessités de ses hôpitaux, et invite les gens de passage à faire des dons ou à donner leur sang. Beatocello entreprend également des tournées en Suisse plusieurs fois par an, pour récolter des fonds pour sa fondation.
Beatocello, l’artiste qui joue pour les enfants
Dans les hôpitaux Kantha Bopha, les soins sont gratuits pour tous les enfants, et le personnel est rémunéré décemment, pour éviter tout risque de corruption. Les médecins et infirmières des hôpitaux publics sont souvent contraints d’accomplir plusieurs tâches pour pouvoir nourrir leur famille, et ainsi améliorer leur salaire, de vingt dollars mensuels, que leur verse le ministère de la Santé. Le docteur Richner a, dès le début, combattu cet état de fait en versant à ses employés jusqu’à trente fois le salaire qu’ils percevraient dans la fonction publique. Ainsi, le personnel se consacre entièrement à l’hôpital, sans être tenté de revendre les médicaments. Et surtout il ne soigne pas les malades contre de l’argent, comme cela se produit trop souvent dans les autres hôpitaux du pays. Aujourd’hui, l’infatigable docteur Richner, élu «Suisse de l’année» en 2003, a démarré les travaux pour la restauration et l’agrandissement du premier hôpital Kantha Bopha à Phnom Penh. Quant à l’hôpital Jayavarman VII, à Siem Reap, il sera également doté très prochainement d’une extension de 300 lits.
Une femme séropositive qui bénéficie d’un traitement trois mois avant le terme de sa grossesse réduit considérablement les risques de transmettre le virus du sida à son enfant.
Les hôpitaux Kantha Bopha en chiffres.
Chaque année ce sont :
· 70 000 hospitalisations
· 100 000 vaccinations
· 700 000 consultations
· 16 000 opérations
· 5 000 accouchements
· 1 500 employés cambodgiens
· 15 millions de dollars de coût annuel dont 50% pour l’achat de médicaments, 30% pour les salaires, 15% pour le matériel médical et la maintenance et 5% pour l’administration.

Pour faire vos dons adressez-vous à : UBS Union Bank of Switzerland, 8032 Zurich Seefeld - SUISSE, compte n°838570.01Q Fondation Beat Richner : c/o Intercontrol AG, Seefeldstr. 17 8008 Zurich, Suisse Site internet : http://www.beat-richner.ch/

Cet article est extrait de Google à la rubrique « Beat Richner »

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