L'homme poursuivi par Phnom Penh - L'Express
Nouvelles du Cambodge N° 0637-F
L'HOMME POURSUIVI PAR PHNOM PENH
L’Express
mardi 5 septembre 2006
par Sylvaine Pasquier,
Pour avoir rompu la loi du silence sur les assassinats politiques au Cambodge et la corruption du régime, Heng Pov, ex-conseiller du Premier ministre Hun Sen, est aujourd'hui l'homme le plus traqué du royaume
Arrêté à Singapour dans la nuit du 31 août au 1er septembre, peu après l'expiration de son visa, il a été contraint de quitter sans délai le territoire. Et ce malgré les règles internationales de protection dont il aurait dû bénéficier en tant que demandeur d'asile en attente de statut auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. La police a également appréhendé un citoyen étranger en situation régulière, avec pour seul motif ses relations avec Heng Pov. Il a été interrogé et mis sous les verrous sans eau ni nourriture pendant deux jours avant d'être expulsé.
D'abord euphoriques, les officiels de Phnom Penh ont rapidement déchanté. Il n'existe aucun traité d'extradition entre le Cambodge et Singapour. De surcroît, les autorités de la cité-Etat semblent surtout désireuses de se débarrasser de cette affaire. Sous couvert de traitement médical, Hok Lundy, chef de la police nationale du royaume, s'est rendu, le mois dernier, à Singapour, où il entretient des contacts. Sans grand résultat.
Heng Pov se trouve à présent dans un Etat tiers, où sa sécurité reste précaire. Contrairement aux allégations d'un quotidien cambodgien, il nie avoir tenté ou autorisé la moindre transaction avec le gouvernement, afin d'obtenir la levée des accusations dont il fait l'objet en échange de son silence. Preuve qu'une certaine panique règne en haut lieu, L'Express apprenait, le 3 septembre, de source sûre à Phnom Penh, que l'un des lanceurs de grenades contre une manifestation pacifique de l'opposition, le 30 mars 1997, avait été conduit par les autorités vers une destination inconnue. En 2003, cet officier de la garde de Hun Sen avait avoué son acte, accompli sur ordre, à Heng Pov. Il s'agirait de Phan Sary, aujourd'hui général. Le régime tenterait-il de faire disparaître les exécutants, qui pourraient témoigner de ses crimes? Blessé lors de cet attentat, Ron Abney, citoyen américain, s'est adressé à la mi-août au FBI, lui demandant de rouvrir l'enquête à la lumière des déclarations de Heng Pov.
Publié par Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 5 septembre 2006
L'HOMME POURSUIVI PAR PHNOM PENH
L’Express
mardi 5 septembre 2006
par Sylvaine Pasquier,
Pour avoir rompu la loi du silence sur les assassinats politiques au Cambodge et la corruption du régime, Heng Pov, ex-conseiller du Premier ministre Hun Sen, est aujourd'hui l'homme le plus traqué du royaume
Arrêté à Singapour dans la nuit du 31 août au 1er septembre, peu après l'expiration de son visa, il a été contraint de quitter sans délai le territoire. Et ce malgré les règles internationales de protection dont il aurait dû bénéficier en tant que demandeur d'asile en attente de statut auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. La police a également appréhendé un citoyen étranger en situation régulière, avec pour seul motif ses relations avec Heng Pov. Il a été interrogé et mis sous les verrous sans eau ni nourriture pendant deux jours avant d'être expulsé.
D'abord euphoriques, les officiels de Phnom Penh ont rapidement déchanté. Il n'existe aucun traité d'extradition entre le Cambodge et Singapour. De surcroît, les autorités de la cité-Etat semblent surtout désireuses de se débarrasser de cette affaire. Sous couvert de traitement médical, Hok Lundy, chef de la police nationale du royaume, s'est rendu, le mois dernier, à Singapour, où il entretient des contacts. Sans grand résultat.
Heng Pov se trouve à présent dans un Etat tiers, où sa sécurité reste précaire. Contrairement aux allégations d'un quotidien cambodgien, il nie avoir tenté ou autorisé la moindre transaction avec le gouvernement, afin d'obtenir la levée des accusations dont il fait l'objet en échange de son silence. Preuve qu'une certaine panique règne en haut lieu, L'Express apprenait, le 3 septembre, de source sûre à Phnom Penh, que l'un des lanceurs de grenades contre une manifestation pacifique de l'opposition, le 30 mars 1997, avait été conduit par les autorités vers une destination inconnue. En 2003, cet officier de la garde de Hun Sen avait avoué son acte, accompli sur ordre, à Heng Pov. Il s'agirait de Phan Sary, aujourd'hui général. Le régime tenterait-il de faire disparaître les exécutants, qui pourraient témoigner de ses crimes? Blessé lors de cet attentat, Ron Abney, citoyen américain, s'est adressé à la mi-août au FBI, lui demandant de rouvrir l'enquête à la lumière des déclarations de Heng Pov.
Publié par Khemara Jati
Montréal, Québec
Le 5 septembre 2006
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